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12/12/2016

Une passion.

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Voilà...
C'est la première fois que je reviens dans ton atelier depuis notre séparation.
J'ai appris ta mort brutale en écoutant les informations.

J'avais toujours gardé une clef, même après notre rupture.
Enfin après "ma" rupture puisque c'est moi qui t'ai quitté.
Le temps a passé.
Je me suis mariée.
J'ai eu des enfants.
Tu étais tout de même resté un souvenir vivace dans ma mémoire.
En entrant dans ton atelier, toutes ces images anciennes me sont revenues.
Notre truc ce n'était pas de l'amour, non.
C'était une passion dévorante, d'autant plus forte qu'elle était interdite.

Tu voulais devenir un grand peintre, tu as réussi.
Je voulais vivre une vie à l'écart du cirque médiatique, j'ai réussi.

Je regarde ton atelier.
Il n'a pas changé mais je n'y retrouve pas l'ancienne magie.

Je pose la clef.
Je claque la porte.
Je retourne à la vraie vie.

Et puis, je ne regarderai pas tes funérailles à la télévision.
Ça agacerait mon mari...

 

11/12/2016

Noir c'est noir.

Hier, on s'apprêtait à sortir pour le ravitaillement.
Non, nous ne sommes pas de purs esprits...

Brusquement, plus rien.
La chaudière s'éteint.
Les ordinateurs s'éteignent.
La lumière dans la salle de bains où je suis en train de me laver les dents s'éteint.

Les portes s'ouvrent.
Nous apercevons un voisin en train de déménager car ça déménage souvent dans l'immeuble.
David, un résistant comme nous, constate que nous sommes tous dans la même galère.
Nous sommes certainement le seul immeuble dans ce cas.
La suite prouvera qu'il avait raison.

Quand il n'y a plus d'électricité, nous n'avons plus de téléphone fixe ni d'Internet.
Pour trouver le numéro de téléphone d'EDF, ce n'est pas simple car nous ne recevons plus de papier.
Tout est rangé dans l'ordinateur muet ou sur le Web inaccessible.

Le Goût cherche, trouve un récapitulatif de nos paiements.
J
'appelle, le Goût a essayé et perdu patience.

- Vous voulez déménager, tapez 1.
- Vous voulez payer votre facture, tapez 2.
- Vous venez d'emménager, taper 3.

On ne veut rien de tout ça, on veut de la lumière !
On refuse de se casser la figure dans les escaliers.
En plus on ne peut même pas les utiliser, un canapé bloque le passage...

On nous demande de taper notre numéro de client puis notre numéro d'identifiant.
Une voix désincarnée nous apprendra que notre immeuble a un problème technique qui sera résolu vers seize heures.

Pas une seule fois, nous n'avons entendu une voix humaine, que des machines.
Ça me fiche la trouille.
Pas à vous ?

 

 

10/12/2016

Soudain un inconnu...

Soudain un inconnu vous offre votre döner.

Dans cette rue du 9ème arrondissement, vous reconnaissez de loin l'endroit.
Qu'il pleuve, qu'il vente, que la pollution dépasse les seuils, il y a la queue.

Vous n'y êtes jamais seul à votre table.
Hier, un jeune couple s'est installé à nos côtés.
Il est aussi brun et mat que le Goût lorsque je l'ai connu.
Elle est tout son contraire, blonde et pâle.
Ils sont sympathiques.
On parle de tout, de voyages, de racisme ordinaire puis ils repartent travailler.

Le jeune patron arrive à notre table nous dit quelque chose et finit "Bienvenue en Turquie ! ".
J'avoue que je ne comprends pas, ça commence à faire un moment que nous fréquentons le coin.
Il nous apprend que le jeune homme a payé notre repas.
C'est la première fois que ça nous arrive.
On nous répond "hospitalité turque", nous voilà adoubés.

Nous continuons la rue des Petites Ecuries pour aller prendre un bus qui nous conduira chez le médecin car c'est quand même le but de notre sortie.

La moitié du chemin, je rêve d'habiter dans le coin et brusquement, comme à NY, on change d'endroit, je ne rêve plus du tout, j'espère juste attraper mon bus.

Mon médecin ne me prend même pas la tension.
Il juge qu'avec la pollution, mon cœur pompe plus pour récupérer un peu d'oxygène et que le résultat risque de m'effrayer.
Je dois dire que je respire "par cœur".

Je remarque dans la rue que le Français n'est guère civique.
Que les plaques non autorisées sont nombreuses.
Je leur souhaite d'affreuses pathologies.

Pourtant, c'était bien.

Paris, médecin, Döner, pollution

09/12/2016

Aujourd'hui, je dois aller à Paris.

J'ai retardé le moment en espérant que l'épisode de pollution serait terminé mais non, je dois quand même aller à Paris aujourd'hui.
Ce qui ne manque pas de sel c'est que je dois absolument aller chez le médecin pour renouveler mon ordonnance.
Pour des médicaments censés m'aider à mieux respirer, disons plutôt pour moins mal respirer.

J'ai entendu tout et son contraire.
Ouvrir les fenêtres.
Fermer les fenêtres.
Rester chez soi.
Sortir et marcher.
Sortir mais les enfants ne doivent pas courir.
P'tite Sœur ne va pas à l'école, elle tousse, pleure, a le nez qui coule.
L'allergie est une affaire familiale...

Je suis contre la voiture en ville.
Je suis partisane de faire comme à Londres et interdire le centre de Paris à tous les véhicules.

Mais la France a toujours le cul entre deux chaises.
D'un côté 
la pollution, ça coûte.
Ça coûte en arrêts de travail, en heures perdues dans les embouteillages, en encombrement aux urgences des hôpitaux.
D'un autre côté, la voiture ça rapporte tellement.
Rien qu'en taxes diverses, sur la voiture, sur le carburant, avec les contraventions qui sont budgétées et dépensées avant d'être encaissées.

La circulation alternée m'a permis aussi de constater que le civisme n'étouffe pas le francilien...

Paris, pollution, médecin

08/12/2016

Mab avait raison.

Hier, nous sommes allés chercher les filles à l'école.
Oui, les deux !
Ça doit être pour ça qu'on a dépassé les seuils de pollution.

J'attends Merveille qui m'embrasse du bout des lèvres, de peur qu'une copine voie un geste d'affection.
Le Goût va récupérer la petite qui ne boude pas son plaisir.

Je parle de McDo.
Merveille fait la moue.
P'tite Sœur est contente.
On finit dans un restaurant chinois plutôt mauvais mais comme la petite ne mange que du riz, plusieurs fois, et la grande du poulet avec des nouilles chinoises, ça passe.

On passe par le Monoprix pour acheter de quoi faire un gâteau, surtout les pommes bio car on a le reste...
Si Monoprix ne me fait pas de cadeau, je passe à la concurrence car je parle d'eux depuis la création de ce blog.

Les filles regardent les jouets, la grande me renseigne, j'évite donc les intermédiaires.
On rentre à la maison par la Coulée Verte.
P'tite Sœur est ravie.
Merveille râle, elle tient de son père...

Le gâteau est réussi mais c'est un "étouffe-chrétien".
Les petites mangent les pommes et nous on se retrouve avec un gâteau sur les bras...
La journée passe à toute vitesse avec mes deux petits formats.
Elles ont besoin de récupérer et de reprendre du poids.
L'Ours vient les récupérer, c'est déjà fini.

C'était plus que bien...

Les Merveilles