05/09/2014
Elle est belle, elle est mignonne.
C'est une bien jolie personne, avec son chignon qu'est toujours bien coiffé.
C'est la caissière du Grand Café.
Ca fait très longtemps que nous ne déjeunons plus au Grand Café.
Interdite de crustacés, je jette un regard d'envie sur les assiettes et je pleure.
Mais, piétons de Paris, nous continuons à parcourir notre ville.
L'autre jour, nous passions devons le Grand Café. Nous avons décidé de faire une pause méritée.
Le Goût demanda, comme d'habitude, son café bien serré.
Avant on lui en servait deux. On lui faisait déguster un cru proposé par la maison et, comme je suis une buveuse de déca, j'avais droit à une boule de "glace au café maison".
Hélas tout change.
Le Goût n'a eu droit qu'à un café plutôt bof accompagné d'un mini quatre-quarts industriel et ma glace sortait tout droit d'un tonneau de glace industrielle.
J'aime ma ville.
Je n'aime plus ses arnaques...
09:19 Publié dans Jour après jour | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : le grand café, paris, caissière
03/09/2014
Le quartier.
Le Marais, lorsque vous allez y faire un tour aujourd'hui, vous pensez immédiatement Culture, hôtels particuliers, juifs et gays.
On peut même y rencontrer des juifs gays...
Lorsque j'ai commencé à vivre dans ce quartier, les hôtels particuliers étaient noirs de crasse.
Les commerces de gros n'y étaient pas tenus par la communauté chinoise.
Les gays étaient déjà là mais n'avaient pas de drapeau...
La rue des Rosiers était une rue où les juifs vivaient.
Ce n'était pas encore une attraction touristique pour Parisiens qui s'ennuient le dimanche.
Je vivais dans un hôtel particulier qui était habité par des gens pas très riches, jeunes et vieux.
Un grand couillon d'architecte n'avait pas encore récupéré deux étages et les pavés de la cour n'étaient pas vernis chaque année.
Ce Grand Prix National de l'Architecture qui construit des horreurs ailleurs habite un hôtel particulier dont la cage d'escalier, les caves et les écuries sont classées.
A l'époque, je trouvais juste que cet escalier était dangereux lorsque vous aviez un bébé dans les bras.
Les deux premiers étages étaient occupés par deux frères qui fabriquaient de "la petite maroquinerie". Ils occupaient les paliers pour y stocker les cartons.
J'étais horrifiée chaque jour de voir des jeunes filles, bien plus jeunes que moi, déjeuner d'un pain au chocolat, assises dans ses escaliers, hiver comme été.
C'était ça le Marais, un coin de petits métiers, qui s'endormait à dix-neuf heures.
09:34 Publié dans Jour après jour | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : juifs, gays, marais
02/09/2014
Les choses de la vie
Donc, dans ce pigeonnier où je venais d'arriver, j'étais enceinte.
Le Goût continuait à grandir tranquillement pendant que mon ventre s'arrondissait...
J'avais une grossesse fâcheuse.
En accouchant, je vomissais encore alors que j'avais l'estomac vide.
L'Ours est né, pas facilement.
Le Goût a commencé à travailler, les deux petits balcons n'ont jamais vu une fleur mais les livres ont commencé à s'accumuler.
Le pédiatre, oui à cette époque bénie même les pédiatres se déplaçaient, a cru que nous étions encore étudiants et a voulu nous faire une remise.
C'est à ce moment que le Goût a voulu faire de ses blanches mains une bibliothèque.
Pfff... Avec le prix du bois massif acheté par la lumière de mes jours, nous aurions pu acheter une bibliothèque chez Roche Bobois.
Je n'aime pas particulièrement les meubles Roche Bobois mais il y avait un magasin pas loin de chez nous...
Je ne sais pas décrire la chose.
Un truc en bois massif.
Le Goût n'avait pas pleuré les clous.
C'était énorme, moche, pas pratique et onéreux.
J'ai aggravé la chose en peignant la "bibliothèque" en bleu marine, directement sur le bois brut.
De moche, c'est devenu horrible.
Vous comprenez pourquoi le pédiatre voulait nous faire des remises...
Nous étions heureux, jeunes et nous n'avions mal nulle part.
Nous avions un tout petit loyer et la mer était à deux cents kilomètres...
09:43 Publié dans Jour après jour | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : jeunesse, livres, ours
31/08/2014
Le Paris que j'aime.
Nous allons souvent dans le Marais.
On y trouve des musées, des cafés et des restaurants à touristes en pagaille.
Même le BHV a changé de nom pour faire genre.
Il s'appelle maintenant "Le BHV/Marais".
Il a perdu son âme et perd ses clients...
L'autre jour, avec Merveille, nous avons parcouru la rue Rambuteau pour aller du Musée de la Chasse et de la Nature au Musée de la Poupée.
J'ai montré à Merveille l'immeuble où habitait son père lorsqu'il était petit.
J'ai regardé plus attentivement cette rue où je passe souvent.
J'ai habité et travaillé longtemps dans cette rue mais, contrairement au Goût, je n'ai pas de sentiment particulier pour ce coin, je trouve qu'il manque d'arbres et les rues y sont trop étroites.
Lorsque l'Ours avait l'âge de sa fille, la rue Rambuteau était une rue commerçante de Paris, comme l'était la rue de Lévis.
Avec des marchands de quatre saisons, un quincailler, des boulangeries, plusieurs bouchers, plusieurs marchands de légumes. Bon, à part la boutique de Dominique, tous les étals de légumes appartenaient au père de Brigitte, la fleuriste, mais on pouvait choisir celui où les vendeurs étaient gracieux.
Aujourd'hui que reste-t-il ?
Une boucherie, la moins bonne, une boulangerie qui appartient à une chaîne, une librairie, ex-mienne et une charcuterie.
Le reste a disparu au profit de cafés et de boutiques pour touristes.
Ce coin est devenu un coin à touristes, vous pouvez acheter des tas de cochonneries mais ce quartier a perdu son âme et son accent yiddish.
10:07 Publié dans Jour après jour | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : boutiques, paris, changement
30/08/2014
Des nouvelles de Léontine.
Léontine avait peur chez elle.
Elle ne voulait plus rester seule mais ne voulait pas non plus voir son espace envahi par des aides diverses et variées.
Léontine a 89 ans, un caractère bien trempé mais tremble devant sa fille.
Alors, Léontine s'est retrouvée dans une maison de retraite de son quartier, agréable, elle avait sa chambre, était dans son arrondissement de Paris où elle a encore quelques vieilles amies et pouvait espérer des visites.
C'était faire fi de l'avarice et de l'âpreté au gain de sa fille.
Voir fondre l'héritage était impensable pour cette femme.
Son petit fils et nous avions pourtant prévenu Léontine. Elle ne devait pas se laisser faire.
Mais Léontine a cédé, elle se trouve dans une maison de retraite dans le Calvados.
Loin de tous. Ainsi sa fille profitera d'un héritage plus gros.
Mais nous allons chercher et retrouver Léontine car il n'y a que deux maisons de retraite dans cette petite ville.
On peut parier que Léontine se trouvera dans la moins onéreuse ?
Quelquefois, non, toujours, j'aimerais dire à la fille de Léontine tout le mal que je pense d'elle.
09:28 Publié dans Jour après jour | Lien permanent | Commentaires (24)