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07/05/2021

Lire et relire.

Aujourd'hui, j'ai téléphoné à ma sœur du milieu.
C'est son anniversaire.
Un nombre qu'elle n'aime pas beaucoup.
Comme je la comprends...

Je suis en froid avec la plus jeune.
Overdose de nombrilisme.
Son chat, sa piscine, sa maison, son "ça", son "moi" et son "surmoi" me saoulent.
Si on trouve une catégorie encore plus égocentrique, je la range dedans.
Elle est telle qu'à l'époque où, pas toujours d'accord avec elle, on avait droit à un  "Je vais le dire à Maman" qui nous faisait nous plier à ses caprices.

Le temps est pluvieux alors je lis et relis.
J'ai un "retour d'affection" pour Benoite Groult.
J'étais hier soir plongée dans "La touche étoile".

Lors de sa sortie je ne me savais pas vieille.
Je n'ai donc rien ressenti de particulier.
Aujourd'hui, à le relire, je tombe sur cette phrase qui s'imprime dans mon esprit.

"Au fond de toi, en silence, elle va s'installer comme un taret. Ta chair va entamer sa dégradation à pas imperceptibles. Des organes que tu ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam vont t'imposer leurs caprices. Ta grâce va devenir un effort, la beauté une conquête, ta démarche un tour de force, l'insouciance une discipline, ta santé une forteresse assiégée et l'inquiétude une compagne lancinante."

Et pourtant, je la trouve parfois terriblement optimiste.

Lire, relire, Benoite Groult

06/06/2019

Vieillir dit-elle.

J'ai relu "Le journal d'Irlande" de Benoîte Groult.
J'aime bien relire Benoîte Groult.
J'ai lu plusieurs fois "Les Trois-quarts du temps" et je n'ai jamais été déçue ni lassée.

Lorsque j'ai lu pour la première fois "Le journal d'Irlande", j'ai été frappée par sa rage de vivre, sa vitalité, sa méchanceté envers son mari.
Bien qu'elle ne traitât pas mieux son amant américain.

Elle refuse de vieillir, use de tous les artifices et ne vend sa maison irlandaise qu'à l'aube de ses quatre-vingts ans.
Elle
vivra  encore seize ans et mourra de la même maladie que sa mère et sa sœur.
Alzheimer, c'est terrible.
Peut-être plus encore pour ceux qui ne vivent que pour penser, se rappeler et écrire, c'est effrayant.
Lorsqu'elle quitte l'Irlande, elle n'a plus d'amis là-bas.
Ils sont tous morts, sa sœur, le mari de sa sœur, les Déon et bien d'autres.
Elle dit l'isolement qui guette la vieillesse.

Lorsque j'ai lu ce livre la première fois, je n'avais pas encore perdu quatre personnes de mon entourage.
J'avais déjà des amies qui avaient choisi de retourner vivre en province mais ce n'est pas pareil.

La vieillesse n'intéresse personne...

Vieillesse, amitié, Benoite Groult

21/08/2018

C'est l'été, je relis.

Benoite Groult, journal d'Irlande, les vaisseaux du coeur

J'ai dévoré "Le journal d'Irlande", le journal posthume de Benoîte Groult.

Je suis surprise par une réflexion de François Mitterrand qui vient voir Paul Guimard en toute simplicité.
Oui, il est venu en hélicoptère...

Il ne connaît pas vraiment Benoîte Groult et lui demande si c'est elle qui a écrit "Les vaisseaux du coeur", ce roman "érotique" selon lui.
J'ai lu "Les vaisseaux du cœur" lorsque j'étais jeune.
Je n'y ai rien
 trouvé de particulièrement érotique, on peut aimer faire l'amour avec un homme sans avoir envie de partager tout le reste avec lui.

Je m'achète donc "Les vaisseaux du cœur" en collection de poche et je le relis pour voir si mon regard de grand'mère a changé ma vision de la chose.

Que nenni ! Je ne suis toujours pas choquée et sa façon de décrire le sexe de l'homme qui va la conduire au septième ciel sent sa bourgeoise du VIIème arrondissement.

Je suis au choix, une grand'mère indigne soit toujours la même, celle qui aime qu'on appelle un chat, un chat.
Mais avec élégance...