29/04/2016
Scier la branche...
Hier soir, j'ai regardé les infos.
France Inter est en grève.
Merveille est revenue en pleine tourmente, ça bougeait pas mal à la gare de Lyon .
Maintenant sa sœur la suit partout...
Donc,je reprends, je regardais les infos.
Un truc m'attire l'oreille.
Renault fait fabriquer certaines de ses voitures au Maroc, le premier prix.
C'est moins cher qu'en Roumanie...
Et blablabla, la France pas compétitive, les salaires trop élevées, les charges qui étranglent les entreprises.
Le truc habituel, quoi.
Le journaliste n'a pas le droit de parler aux ouvriers.
Les ouvriers n'ont pas le droit de répondre aux questions des journalistes.
On ne parle pas d'argent.
La journaliste insiste, elle demande son salaire à un ouvrier heureux.
Il gagne moins de 250€ par mois pour 44heures par semaine.
Essayez donc de vivre un mois avec 250€ en France.
On continue la visite.
Une barrière, une zone franche.
Derrière cette barrière, pas d'impôt, pas de TVA pendant cinq ans.
Renault jubile.
Derrière mon écran, je jubile moins.
Je sais que le chômage n'a pas baissé, que c'est une manœuvre électorale.
Je me demande si tous ces braves gens qui traquent le moins cher, au Maroc, en Albanie ou en Roumanie se posent les bonnes questions.
Quand le monde entier sera payé comme des Ethiopiens, 20€ par mois, qui achètera ?
Le Marocain ne peut déjà pas acheter la voiture qu'il construit...
Qui va acheter toutes ces choses fabriquées ailleurs, pas le travailleur français puisque son travail est produit ailleurs.
J'éteins la télé.
Le serpent qui se mord la queue vous connaissez ?
10:05 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : maroc, voiture, chômage, blabla
23/10/2015
Lorsqu'on monte les retraités contre les actifs.
Selon "les acteurs économiques", j'ai une chance extraordinaire.
Oui, je fais partie des "mamies boomers" !
J'ai travaillé pendant les "trente glorieuses", j'ai donc une retraite fabuleuse, une vie que tous les actifs m'envient et un train de vie royal.
Et c'est en racontant des âneries de ce genre que l'Etat monte les actifs contre les retraités.
Les retraités peuvent manifester car leur niveau de vie se dégrade, tout le monde s'en fiche !
C'est oublier que les trente glorieuses n'ont duré que trente ans et que la durée de cotisation était déjà de près de quarante ans pour les derniers bébés du "baby boom".
Souvent les nouveaux retraités sont passés par des phases de chômage et touchent une retraite largement amputée.
Oui, 3% du montant par trimestre manquant...
Il arrive aussi que le futur retraité tombe malade assez sérieusement.
Les patrons ne font pas de sentiment.
Le salarié va pointer au chômage.
Et les cotisations versées par l'ASSEDIC ne sont pas les mêmes...
J'habite dans un coin sympa.
Il y a des maisons, peu d'immeubles.
Encore que... Les maisons vendues par de vieux retraités qui n'arrivent plus à les entretenir et à monter leurs étages sont rachetées par des promoteurs et bientôt la verdure du coin ne sera plus qu'un souvenir.
Dans mon coin, les gens ne sont pas spécialement malheureux.
Il n'empêche qu'à partir du 20 du mois, jeunes et vieux calculent leurs dépenses au plus juste.
Je vois bien ce qu'ils posent sur le tapis des caisses.
Alors pourquoi nous opposer ?
Finalement nos vies se ressemblent...
10:53 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : retraite, niveau de vie, chômage
02/10/2015
Pour mon moral, je devrais arrêter de regarder la télé.
Après ma note parlant du documentaire sur les femmes dans la rue, je suis obligée de préciser que je ne parlais pas des Roumaines.
Elles sont aussi dans mon coin et bien visibles.
Je les ai vues aussi à Bruxelles.
Elles ne sont pas à la rue, on les force à mendier, c'est leur métier.
Donc hier je suis passée à autre chose, j'étais heureuse de pouvoir faire mes petites courses à Monoprix.
Non je ne suis pas sponsorisée par eux !
Je n'ai même jamais reçu une boite de ricoré !
C'est honteux !
J'avais envie d'une chemise avec un col, j'ai regardé vainement.
La plupart n'avaient pas de col et les autres ressemblaient à des chemises de prisonniers, c'est le Goût qui le dit.
J'irai seule jeter un œil tranquille mardi, il sera ailleurs avec un copain.
Et hier soir, alors que j'avais retrouvé le moral, je me regarde un reportage sur Pôle Emploi en Seine Saint-Denis.
Certainement, comme le dit le gouvernement, un vivier de paresseux à surveiller et à radier.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que les chômeurs ne sont pas bien traités.
Et pourtant les caméras sont là.
Ces hommes, ces femmes ne sont plus des hommes ni des femmes.
Ce sont des DE.
C'est une façon bien pratique de voir les choses.
Ce ne sont plus des humains mais des données à traiter.
Une conseillère, qui aurait dû changer de métier, envoyait sur les roses une malheureuse qui se permettait de parler de délais.
C'est facile au téléphone...
Finalement, je pense que Pôle Emploi ne sert qu'à donner du travail à ses employés.
Je crains fort que le chômeur n'ait que son courage pour survivre aux fermetures d'usines.
10:13 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : misère, pole emploi, chômage, arroganceh
13/06/2015
La loi du marché.
Si vous avez un enfant qui a fait l'ENA, ne lisez pas cette note.
S'il est conseiller a Pôle emploi, ne lisez pas cette note.
S'il est conseiller financier dans une banque, ne lisez pas cette note.
Si votre fils est vigile dans un supermarché, plaignez le...
Hier, le temps était orageux, alors nous sommes allés au cinéma voir "La loi du marché".
Vincent Lindon est remarquable, sa femme aussi.
C'est un film silencieux.
Ils ne se parlent pas, le chômage détruit tout.
En plus, ils ont un fils handicapé moteur.
Bon, c'est un peu trop là, on frôle le pathos...
Ce film sonne juste.
Pardon à la blogueuse qui n'écrit pas en ce moment mais j'ai eu envie de découper le conseiller de Pôle Emploi.
J'ai aussi voulu arracher les yeux de la banquière.
Si si, elle existe, je la connais, c'est la mienne ou sa sœur.
Travailler pour la grande distribution, c'est l'horreur.
Je suis contente de ne pas aller faire mes courses dans ces grands centres.
On connaît tous le sort des caissières.
Sauf à Monop', dans ces supermarchés ce ne sont jamais les mêmes.
Fichues à la porte pour avoir ramassé des bons de réduction laissés par le client.
Harcelées, poussées au suicide.
Vous ne pousserez plus la porte d'un Carrouf de la même façon après avoir vu ce film.
Je ne peux même pas écrire que j'ai passé un bon moment.
Comme le Goût, j'ai été en colère d'un bout à l'autre du film.
Au lieu d'aller voir un match de foot, notre premier Ministre devrait aller voir le film. Quoique... Ça ne sert à rien, ils ne nous connaissent pas.
Nous ne servons qu'à payer leurs factures...
09:39 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : chômage, banquier, pole emploi
12/06/2015
De l'esclavage moderne.
Pendant que plus de 10% de la population active cherche du travail.
Pendant que chaque soir, on nous dit que certains employeurs recherchent activement des employés.
Evidemment, on cherche toujours dans les mêmes secteurs.
La restauration, de longues heures, maltraité et mal payé.
Dans les "services à la personne", idem.
Dans le commerce, vingt heures par semaine, mal payées et mal placées.
Le rêve ? Du travail pour tout le monde à la condition qu'il soit gratuit.
Ceux qui travaillent, travaillent pour tous les autres.
Ils ne sont hélas pas payés pour tout les autres.
Il ne faut pas exagérer, ils touchent déjà un salaire pour faire 35 heures en deux jours.
Faudrait pas qu'ils se plaignent, non mais !
Ma belle fille travaille dans la haute couture.
Dans quinze jours il y aura les défilés.
Alors elle travaille, jusqu'à seize heures par jour.
Elle rentre à trois heures du matin.
Elle repart à neuf heures.
Et ce sera comme ça jusqu'à la fin du mois...
Vous me direz, dans la haute couture, ça toujours été comme ça.
Mais les couturiers ne faisaient que deux collections par an, aujourd'hui, il faut faire quatre collections par an.
D'ailleurs Jean Paul Gaultier vient d'arrêter le prêt-à-porter, car il trouve le système ingérable et invivable.
La "Haute Couture", comme le reste, est maintenant aux mains de financiers.
Le premier effet est que le salarié n'aura aucune prime pour ses heures interminables de travail.
Il aura (peut-être) droit, la dernière semaine, à un déjeuner dans le quartier de l'avenue Montaigne.
Déjeuner qu'un maigre bonus ne permettra même pas de financer dans un des restaurants du coin.
Et c'est comme ça qu'on fabrique des chômeurs.
On ne prend pas de personnel car il faudrait le payer.
On presse celui en place car il faut faire plus de profit.
On appauvrit la masse et on s'étonne qu'elle n'achète pas...
09:43 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : travail, chômage, exploitation