11/02/2021
J'ai froid !
Vous allez me dire "Mais c'est normal ! C'est l'hiver et il fait -6°C à Paris !"
Évidemment hier notre chaudière est tombée en panne et un radiateur fuit.
Le Goût ne sait pas hélas réparer les antiquités...
Il nous a fallu joindre notre bailleur, qui pour d'obscures raisons, nous aime bien et c'est heureux.
Pourtant nous ne lui parlons pas avec des périphrases pour être dans l'air du temps.
Nous n'avons pas demandé non plus que notre bail soit rédigé en écriture inclusive.
Vous rendez vous compte ? Nous ne connaissons ni la couleur, ni la religion ni l'ethnie de notre interlocuteur.
Il faut dire que nos échanges n'ont pas besoin de relecture, ni de nouvelle traduction, nous avons besoin d'un devis et dès demain à l'aube, enfin si aucun grain de sable ne se glisse dans cette transaction, nous aurons un plombier à la maison.
En attendant, nous grelottons mais nous ne commettons aucun excès de langage.
Nous leur parlons donc le langage en vigueur, la novlangue.
Nous ne voulons pas froisser, c'est si facile en ce moment.
Nous ne pensons même pas qu'il s'agit d'un complot de notre chaudière dotée d'un esprit satanique qui est tombée en panne pour nous remettre dans le droit chemin...
10:03 | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : froid, moins six, paris, chaudière
08/02/2021
Tuer n'est pas jouer.
Devoir de Lakevio du Goût No 67.
Comment diable Francisco Goya, qu’on connaissait plus austère s’y est il pris pour passer de cette vision :
À celle-ci :
Je me demande, moi aussi comment il a fait et pourquoi, il s’est donné la peine de dévêtir cette dame.
Mais bon, comme dit le héros de « 2001, a space Odyssey » à la fin de la nouvelle « J’aurais bien une idée… »
À lundi, pour savoir comment, selon vous, il a pu s’y prendre…
Monsieur Baum, vous me dites vous être absenté quelques instants et avoir retrouvé la jeune femme nue et morte.
Nous connaissons votre dossier, vous êtes un faussaire doué, vous lancer dans un tableau de Goya aussi connu, ne vous ressemble pas.
Vous transformer en tueur non plus...
Vous dites être sûr n'avoir pas tué votre modèle.
Vous avouez même avoir fait un faux d'une belle facture, vous aviez un acheteur ?
Qui est votre modèle ?
Vous dites que vous ne la connaissez pas, qu'elle est venue d'elle même et que ce tableau était pour son mari.
On trouve des traces de peinture sous ses ongles, l'autopsie nous révélera si elle a eu des rapports sexuels, pas de trace de violence sur le corps.
Vous êtes là à sangloter, vous ne répondez pas à nos questions, vous étiez à côté du cadavre lorsque nous sommes arrivés.
Vous êtes sûr de n'avoir rien à dire ?
Embarquez le !
09:45 | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : goya, faussaire, mort, trahison
05/02/2021
Que j'aime cette rue !
Je ne suis pas nostalgique de mon enfance qui n'a été ni pire ni meilleure que celle de mes copines de l'époque.
Ce n'était pas toujours drôle.
J'ai vécu les jupes découpées parce que jugées trop serrées par ma mère.
J'ai été démaquillée par les directrices d'école ET par ma mère.
Mon fils a habité dans cette rue, en face du Dôme.
C'était le temps de l'insouciance, celui où j'habitais à Tel-Aviv et où tous les trois mois, je faisais une cure de Paris...
A peine arrivée, je filais au Lina's de la place Villiers et je commandais mon premier "sandwich dinde-bacon".
Après la nourriture casher, j'étais en manque alors que depuis que je suis revenue, je ne mange pas de lard.
Ensuite, j'allais à la librairie de la rue, dont le tenancier est toujours aussi peu gracieux, faire provision de livres en quantité.
Hier, on a failli acheter du poisson dans la seule poissonnerie digne de ce nom.
Devant le peu d'empressement des quatre vendeurs, on est sorti en pensant que le poisson surgelé ferait l'affaire...
C'est drôle, lorsque je suis dans cette rue je me sens toujours heureuse mais je ne pense jamais à la période Israël, ni au premier appartement de l'Ours.
Je me sens juste bien.
Évidemment, il est devenu impossible de se loger dans le coin car les loyers y sont désormais exorbitants.
09:50 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : la rue de lévis, ses commerçants
03/02/2021
Hier, il n'a presque pas plu !
Hier, il n'a presque pas plu sauf lorsqu'on est parti !
Pas découragés, nous nous sommes persuadés que c'était une giboulée de février.
On a eu raison...
On a descendu la rue des Batignolles, regardé tous ces cafés fermés qui ne servaient même pas de bière, de vin chaud ou de café à emporter.
J'ai regardé la vitrine d'APC.
"Minimaliste" comme toujours, sauf les prix.
Ne présentant que des vêtements taille 34.
Je me suis demandé quel aurait été l'accueil du vendeur maigrelet si j'étais entrée...
Au square, y avait des canards, des nounous et des retraités.
Tout ça en quantité, avec ou sans masque, c'est devenu une habitude.
Je ne râle presque plus et n'incite plus personne à porter son masque correctement.
Je m'écarte, tout simplement.
Il faisait presque beau, ça sentait presque le printemps, les joueurs de pétanque étaient à leur place, on aurait presque pu croire que c'était comme avant.
L'Ours a dû se faire retester "PCR".
C'est toujours aussi désagréable mais heureusement négatif.
Enfin, négatif dans la mesure où les tests sont fiables.
Il allait à une réunion dans le collège de sa fille et ensuite, il faisait sauter des crêpes.
Bref, hier c'était presque comme avant.
C'était bien...
10:09 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : square des batignolles, canards
01/02/2021
Sky my husband !
Mais qu’est-ce qui a bien pu surprendre cet homme, l’affoler au point qu’on le pense fou ?
Vous avez certainement une idée.
On en saura sans doute plus lundi…
Mais non ma chérie ! Ce n'est pas ce que tu crois !
On répète, ça fait si longtemps qu'on ne joue plus !
J'ai juste été emporté par le texte !
Mais non je ne me fous pas de toi, je t'aime ma chérie !
Que j'arrête de t'appeler ma chérie ? Mais je t'aime mon amour !
Quoi ? Tu veux me quitter et tout dire à ta famille !
Mais mon cœur, je me tue à te répéter que je ne faisais que dire mon texte !
Bon d'accord, embrasser Thomas avec la langue c'était maladroit...
Commencer à s'arracher les vêtements, c'était peut être un peu surjouer...
Mais que veux tu, je suis victime de mon talent...
09:44 | Lien permanent | Commentaires (19)