05/12/2016
Let the sunshine in.
Pourquoi avoir choisi cette résidence sécurisée ?
Pas de chats, pas de chiens, pas de gamins.
Du soleil, rien que du soleil et des champs à l'infini.
Je l'ai suivie.
Elle voulait du calme, vieillir tranquille.
Les enfants et les petits-enfants, ça donne des rides.
Elle voulait du soleil pour ses os.
Elle voulait surtout m'éloigner de tout.
Pourquoi avoir avoué que je l'avais trompée ?
Avec une femme de son âge en plus !
Elle va me le faire payer jusqu'à ma mort.
Je ne suis pas courageux, j'aurais dû partir mais elle me menaçait d'une batterie d'avocats.
Pourtant, si j'étais moins lâche je la laisserais dans sa résidence sécurisée.
Je la laisserais se racornir.
Je la laisserais ressembler de plus en plus à son masque mortuaire.
Je la laisserais et je filerais en Europe !
Je partirais en France.
Ce petit pays où les voitures roulent à gauche.
Bon d'accord, les Français ne sont pas réputés pour leur amabilité mais le pays est si beau et leurs croissants sont si bons.
Et leurs fromages... Un peu forts peut-être pour un Américain...
Allez, je pars.
09:26 | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : lakevio, soleil, ennui
02/12/2016
la midinette de mon arrière-grand' mère
Il ne se passe pas un jour sans que j'aie une pensée pour mon arrière-grand'mère.
Celle qui nous a aimées.
Celle qui m'a gardée pendant que ma mère avait déserté le domicile conjugal.
Celle qui nous appelait "mes petits rayons de soleil".
Celle qui m'envoyait en haut de la rue Poncelet pour acheter ses œufs.
Celle qui m'envoyait à l'angle de la rue de Prony pour acheter son pain.
Et la rue de Prony est loin de la rue Poncelet...
Mon arrière-grand' mère avait "une Midinette" .
Elle avait une cuisinière à gaz comme tout le monde mais elle préférait faire des "petits plats" sur sa Midinette.
Elle qui détestait la campagne, qui y avait vécu une triste jeunesse, en avait gardé l'habitude de cuisiner sur sa Midinette.
Elle mettait pour nous un poulet dans le four de la Midinette et y faisait cuire ses meilleures pommes de terre.
Elle y faisait aussi pour nous des pommes au four et du pain perdu...
Je n'ai jamais retrouvé le goût du pain perdu de mon arrière grand'mère.
Il avait le parfum de l'enfance et de l'amour partagé.
Je revois mon arrière-grand' mère, toute petite mais droite, s'endormir en lisant le Parisien Libéré qu'elle continuait à appeler le "Petit Parisien", ce journal que je devais encore aller chercher dans un endroit bien précis.
C'est à cause du Goût que mes souvenirs remontent...
09:49 | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : paris avant, arrière grand'mère, souvenirs
01/12/2016
Le jour où j'ai arrêté de croire au Père Noël.
Une veille de Noël, j'ai arrêté de croire au Père Noël.
Depuis, j'ai beau faire des efforts, je n'y crois plus...
J'ai dû croire longtemps puisque quand j'ai cessé d'y croire, ma plus jeune sœur était née et nous avons sept ans de différence.
Enfin, je croyais moyen...
Je craignais, si j'annonçais mon manque de foi envers le gros bonhomme rouge, de ne plus recevoir de cadeaux.
Un vingt-quatre décembre, nous étions couchées et je me sentais malade.
Je voulais du sirop alors je me suis levée et j'ai cherché ma mère.
Je l'ai trouvée.
Elle était en train de poser les cadeaux au pied du sapin...
J'ai dû promettre de ne rien dire à ma sœur cadette.
La promesse fut tenue, enfin je crois.
J'ai peur de ne pas avoir résisté avec ma sœur du milieu...
Aujourd'hui, Merveille fait croire à ses parents qu'elle croit toujours au Père Noël.
Elle veut les protéger.
Elle est persuadée qu'eux en ont besoin...
09:39 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : père noël, attente, croyance