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19/12/2016

Regardez le collier.

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Vous voyez ma bouche ?
Elle est belle.
Vous voyez ma peau ?
Elle aussi est faite pour attirer le baiser.

Vous ne connaissez pas mon mari.
Le jour où il m'a offert ce collier, il était encore très amoureux.
J'avais de la chance car l'époque n'était pas à l'amour conjugal.
Les femmes enfantaient et souvent mouraient en couches.
L'homme lui, allait chercher son plaisir ailleurs.

Il était si fier de moi qu'il a fait faire ce portrait.
Je suis belle pour l'éternité...

Puis le temps a passé.
Mes rondeurs charmantes sont devenues de la graisse.
Je lui ai refusé ma couche de peur d'une nouvelle grossesse.
J'avais six enfants vivants mais combien d'enfants mort-nés ?
Combien d'enfançons sont nés, ne vivant que quelques heures ?

Ce collier est le dernier cadeau reçu.
Je suis devenue une matrone régnant sur sa demeure.
Il est devenu un mari absent.

Ce collier me présente comme une femme heureuse.
Et il m'arrive de regarder le tableau et de pleurer...

 

17/12/2016

C'est possible, doit juste manquer la volonté politique.

Jeudi, en allant chez le médecin, nous sommes passés par le square du Temple.
Ce square est connu, non parce que l'Ours y a fait des pâtés de sable mais parce que sur son emplacement se trouvait la prison du Temple où furent enfermés Louis XVI et sa famille.

Il était presque seize heures, heure de la fin des consultations.
Le Goût prend son téléphone pour demander au médecin de nous attendre.
Impossible, pas de réseau, ça ne passe pas.

Un gamin nous dit : "C'est interdit ici".

Nous sortons du jardin.
Le réseau revient, le Goût prévient notre médecin et nous discutons de ce brouillage de téléphones portables dans ce jardin.
Nous trouvons ça très agréable.
Le calme qui régnait dans ce jardin nous avait frappés.

S'il est possible de couper le sifflet aux empêcheurs de lire dans un petit square parisien, ce doit être faisable dans les bus et les trains de banlieue.
Un train sur deux brouillé, les bus brouillés.
Celui qui ne peut pas passer un quart d'heure sans papoter choisit son train ou descend du bus.

Les lecteurs prennent les autres.

Je n'en suis pas encore à rêver à un monde sans voiture.
Il suffit juste de regarder comment est respectée la circulation alternée.
On va crever de cette pollution.
Pourquoi tant 
de bagnoles dans Paris alors qu'elles y sont inutiles ?
Les transports en commun y sont pourtant assez développés.

Portable brouillé dans le square du temple.

15/12/2016

Le Goût, ce héros au sourire si doux

Le Goût a attrapé ma crève, la partie toux, pas la partie fièvre.
Et c'est dommage parce qu'un petit 38° le met totalement sur le flanc et on a la paix...

Il se mouche souvent, il tousse souvent.
Ce n'est pas le Goût avec un rhume, non, c'est Depardieu en plus fluet.
Il se lève ?
Il embarque la moitié du lit.
Il parle de mourir.
Il veut être sûr que j'ai entendu...

Il vient de prendre sa fièvre.
Il a 37°1, ne riez pas, il prétend que c'est de la fièvre.

Je crois que cette nuit, je l'aurais tué sans remords.
Cet appartement est trop petit et deux malades dans un appartement trop petit, ce n'est pas humain.

C'est drôle comme cet homme qui a supporté sans se plaindre une greffe de cervicales en lui ayant pris un bout d'os dans la hanche est bizarre.
Il faut dire qu'il ne pouvait pas bouger.
Il était moins pénible que le même homme qui tousse...

14/12/2016

Vendredi, je suis allée chez le médecin.

Vendredi, j'étais en pleine forme.
Je suis allée à Paris chez mon médecin pour renouveler mon ordonnance.

Dans la salle d'attente, il y avait un mec.
Le mec, il n'était  pas frais.
Il est passé avant moi.

Depuis, je suis malade.
Genre 39° au réveil et à peine moins après le Doliprane.

Le Goût a appelé le médecin.
J'ai eu droit à une consultation par téléphone.

Surveiller ma respiration.
Surveiller ma toux.
Eventuellement prendre des antibiotiques.

Le Goût tousse, il veut être aussi malade que moi.

Résultat, on est encore privé des petites.

12/12/2016

Une passion.

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Voilà...
C'est la première fois que je reviens dans ton atelier depuis notre séparation.
J'ai appris ta mort brutale en écoutant les informations.

J'avais toujours gardé une clef, même après notre rupture.
Enfin après "ma" rupture puisque c'est moi qui t'ai quitté.
Le temps a passé.
Je me suis mariée.
J'ai eu des enfants.
Tu étais tout de même resté un souvenir vivace dans ma mémoire.
En entrant dans ton atelier, toutes ces images anciennes me sont revenues.
Notre truc ce n'était pas de l'amour, non.
C'était une passion dévorante, d'autant plus forte qu'elle était interdite.

Tu voulais devenir un grand peintre, tu as réussi.
Je voulais vivre une vie à l'écart du cirque médiatique, j'ai réussi.

Je regarde ton atelier.
Il n'a pas changé mais je n'y retrouve pas l'ancienne magie.

Je pose la clef.
Je claque la porte.
Je retourne à la vraie vie.

Et puis, je ne regarderai pas tes funérailles à la télévision.
Ça agacerait mon mari...