09/06/2016
Les "Blousons noirs" des Batignolles.
Ce matin je regardais un reportage de Pierre Dumayet, une archive de l'INA sur "la bande des Batignolles".
Le Goût l'a regardé avec moi, il souriait.
Il faut dire que ces gamins ne nous feraient pas peur aujourd'hui.
Ils ont un travail.
Il y a des gens qui s'occupent d'eux.
Des gens qui les logent lorsque leurs parents les mettent dehors à quinze ans...
Je n'en ai reconnu aucun sur la bande de l'INA.
Déjà j'étais plus jeune qu'eux et en principe je n'avais pas le droit de jouer au square des Batignolles...
Vous pensez bien que malgré la bande de commères du coin, celles qui informaient les mères du quartier, il était bien plus drôle d'aller jouer aux Batignolles qu'au Parc Monceau.
Pas de "colline aux billes" au Parc Monceau.
Pas de grotte ni de rigoles pour "trempouiller" ses pieds au parc Monceau.
Un sentiment de liberté rare pour les jeunes de notre époque.
Avec Manou, on évoque souvent cette période
On a dû se croiser des centaines de fois mais nous n'habitions pas exactement le même quartier.
Elle aussi, pendant que je montais la rue avec ma copine, amoureuse du garçon boucher, elle la descendait avec sa copine amoureuse du même garçon boucher.
C'est d'ailleurs par Manou que j'ai appris que le garçon boucher, devenu boucher à son compte, père de famille et tout, est mort depuis plusieurs années.
10:07 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : square des batignolles, blousons noirs, jeunesse
08/06/2016
J'ai quinze ans et je veux grandir.
J'ai quinze ans.
J'ai l'air d'avoir douze ans.
Aujourd'hui je fais mon âge.
La vie est injuste...
J'ai quinze ans, une jupe plissée bleu marine et pas de poitrine.
Les autres filles ont de la poitrine, elles.
Elles ont même une excuse pour ne pas "faire gym".
Pas moi, je n'ai pas mal au ventre...
Le soir, avec ma copine préférée je passe plusieurs fois devant la boucherie.
Elle est amoureuse du garçon boucher.
Elle trouve qu'il ressemble à Johnny.
Moi je trouve qu'il ne ressemble à rien...
Ensuite nous allons chez elle écouter "Salut les copains".
Je trouve qu'elle a de la chance, elle est fille unique.
Elle vit avec son père.
Sa mère est morte.
On peut écouter la radio tranquille...
Le jeudi elle va chez sa grand'mère.
Elle a un soutien-gorge, la veinarde, alors je fais le siège à ma mère, je réclame un soutien-gorge.
Je veux ressembler aux copines même si mes seins ne veulent pas pousser.
C'est ma première victoire !
Comme les autres j'ai un soutien-gorge !
Un "75-A" et quand je lève les bras, il se sauve.
J'ai quinze ans et je veux grandir...
10:35 | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : salut les copains, gym, copines
07/06/2016
Les experts.
Ils sont venus, ils étaient tous là.
Je n'ai pas compté, une bonne douzaine dans un appartement petit.
On en trouvait sur le balcon, il ne s'est pas effondré, dans ma chambre, dans le séjour.
Un sosie de Jean-Daniel Flaysakier donnait un cours magistral sur mon mini balcon. "l'Architecte" se la jouait profil bas.
Comme la pente du balcon et les infiltrations se voyaient à l'œil nu, j'ai abandonné les lieux et fais la causette dans le couloir avec mon voisin.
Nous sommes tombés d'accord : Nous aurons tous déménagé avant la fin de la bataille.
Les habitants de cet immeuble ne sont que des figurants...
Nous sommes allés chez notre voisin du dessous constater les dégâts chez lui.
Pour une obscure raison, il ne figurait pas sur la liste.
Il était persuadé que nous avions été tirés au sort.
La vie est un jeu et nous ne sommes que des pions.
08:35 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : experts, balcon, infiltrations
06/06/2016
En attendant l'expert.
Depuis plusieurs jours je devais étudier ce tableau.
Depuis plusieurs jours je me disais "demain".
Aujourd'hui, je ne peux plus reculer.
J'aurai un troupeau d'experts chez moi, des experts judiciaires en plus.
Ils seront sur mon balcon qui après plusieurs jours de pluie a perdu quelques petits morceaux.
Je n'aime pas vraiment ce tableau.
Je n'aime pas la pose de la jeune personne.
Les couleurs sont trop tendres.
Les cheveux sont trop blonds.
Je plains cette petite jeune fille de devoir supporter de longues heures de pose alors qu'elle aimerait certainement courir dans le jardin.
De toute façon, la petite jeune fille ne court pas.
Elle doit se reposer.
Elle est atteinte de "la maladie de langueur", la tuberculose, cette maladie courante et cachée à son époque.
Il faut se taire, cacher les rougeurs de la fièvre, faire bonne figure.
Cette jeune fille pose pour un futur mari, elle ne doit pas de plaindre.
Bon assez étudié ce tableau, je retourne à mes experts...
09:37 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : pauline palmer, tableau, lakevio
05/06/2016
Les jours passent.
Vendredi, nous sommes allés chercher Merveille à l'école.
C'est le jour des "activités extra scolaires".
Il n'y a pas, faute de budget, "activités extra scolaires".
Faire des arbalètes en carton chaque vendredi de chaque année, non merci.
Alors les parents de Merveille l'ont inscrite à la piscine sauf que la piscine est pratiquement en bord de Seine, et que la Seine ne tient pas en place.
L'eau, normalement c'est dans la piscine, pas autour.
C'était bien.
Hier, le Goût, qui a toujours mal au dos, à voulu voir la Seine à la Concorde.
D'accord, elle est haute mais ce n'est pas la première fois.
En 1982, nous habitions encore le Marais, à côté de l'Hôtel de Ville et elle était aussi haute qu'aujourd'hui.
Puis, tandis que nous étions en train de boire un café boulevard Haussmann j'ai vu passer des motos, des voitures de police et une voiture blindée, le tout à une vitesse inquiétante dans Paris.
Plus tard, face aux Tuileries, j'ai vu les mêmes regagner l'ambassade des Etats-Unis à la même vitesse.
C'est sûr que le mot embouteillage n'existe pas pour tous...
Nous sommes rentrés à petits pas, le dos cassé.
Un escargot nous aurait dépassé et pourtant c'était bien.
09:55 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : merveille, piscine, seine