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05/09/2014

Elle est belle, elle est mignonne.

C'est une bien jolie personne, avec son chignon qu'est toujours bien coiffé.
C'est la caissière du Grand Café.

Ca fait très longtemps que nous ne déjeunons plus au Grand Café.
Interdite de crustacés, je jette un regard d'envie sur les assiettes et je pleure.

Mais, piétons de Paris, nous continuons à parcourir notre ville.

L'autre jour, nous passions devons le Grand Café. Nous avons décidé de faire une pause méritée.
Le Goût demanda, comme d'habitude, son café bien serré.
Avant on lui en servait deux. On lui faisait déguster un cru proposé par la maison et, comme je suis une buveuse de déca, j'avais droit à une boule de "glace au café maison".

Hélas tout change.
Le Goût n'a eu droit qu'à un café plutôt bof accompagné d'un mini quatre-quarts industriel et ma glace sortait tout droit d'un tonneau de glace industrielle.

Le grand café, Paris, caissière

 

 

 



J'aime ma ville.
Je n'aime plus ses arnaques...

04/09/2014

la vengeance d'une blonde, rousse, chatain.

Vous n'êtes pas sans savoir que Valérie a écrit un livre que personne n'a lu car il sort aujourd'hui.

Je l'appelle Valérie, j'espère qu'elle me pardonnera mon côté familier mais j'ai toujours des problèmes pour retenir son nom de famille.

J'apprends, sans stupeur, que le Président n'aime pas les pauvres.
Mince ! On a élu le clone de Nicolas !
J'apprends aussi que le méchant garçon appelle la majorité de ses concitoyens des "sans-dents".

Les pauvres n'ont pas de dents et ne voient pas clair.
Il a oublié de nous traiter d'aveugles pour avoir permis son élection...
Nous ne sommes pas soignés gratuitement et les implants nous mettraient sur la paille, sans compter le prix des lunettes.
Alors nous sommes les "sans-dents"...

Je ne vais pas être aussi mesquine que lui, je vais arrêter là.
Il y a des jours où je trouve que la place de Grève manque cruellement.

valérie.jpg

03/09/2014

Le quartier.

Le Marais, lorsque vous allez y faire un tour aujourd'hui, vous pensez immédiatement Culture, hôtels particuliers, juifs et gays.
On peut même y rencontrer des juifs gays...

Lorsque j'ai commencé à vivre dans ce quartier, les hôtels particuliers étaient noirs de crasse.
Les commerces de gros n'y étaient pas tenus par la communauté chinoise.
Les gays étaient déjà là mais n'avaient pas de drapeau...

La rue des Rosiers était une rue où les juifs vivaient.
Ce n'était pas encore une attraction touristique pour Parisiens qui s'ennuient le dimanche.

Je vivais dans un hôtel particulier qui était habité par des gens pas très riches, jeunes et vieux.
Un grand couillon d'architecte n'avait pas encore récupéré deux étages et les pavés de la cour n'étaient pas vernis chaque année.
Ce
Grand Prix National de l'Architecture qui construit des horreurs ailleurs habite un hôtel particulier dont la cage d'escalier, les caves et les écuries sont classées.
A l'époque, je trouvais juste que cet escalier était dangereux lorsque vous aviez un bébé dans les bras.

Les deux premiers étages étaient occupés par deux frères qui fabriquaient de "la petite maroquinerie". Ils occupaient les paliers pour y stocker les cartons.
J'étais horrifiée chaque jour de voir des jeunes filles, bien plus jeunes que moi, déjeuner d'un pain au chocolat, assises dans ses escaliers, hiver comme été.

C'était ça le Marais, un coin de petits métiers, qui s'endormait à dix-neuf heures.

juifs, gays, Marais

02/09/2014

Les choses de la vie

Donc, dans ce pigeonnier où je venais d'arriver, j'étais enceinte.
Le Goût continuait à grandir tranquillement pendant que mon ventre s'arrondissait...

J'avais une grossesse fâcheuse.
En accouchant, je vomissais encore alors que j'avais l'estomac vide.

L'Ours est né, pas facilement.
Le Goût a commencé à travailler, les deux petits balcons n'ont jamais vu une fleur mais les livres ont commencé à s'accumuler.
Le pédiatre, oui à cette époque bénie même les pédiatres se déplaçaient, a cru que nous étions encore étudiants et a voulu nous faire une remise.

C'est à ce moment que le Goût a voulu faire de ses blanches mains une bibliothèque.
Pfff... Avec le prix du bois massif acheté par la lumière de mes jours, nous aurions pu acheter une bibliothèque chez Roche Bobois.
Je n'aime pas particulièrement les meubles Roche Bobois mais il y avait un magasin pas loin de chez nous...

Je ne sais pas décrire la chose.
Un truc en bois massif.
Le Goût n'avait pas pleuré les clous.
C'était énorme, moche, pas pratique et onéreux.
J'ai aggravé la chose en peignant la "bibliothèque" en bleu marine, directement sur le bois brut.
De moche, c'est devenu horrible.

Vous comprenez pourquoi le pédiatre voulait nous faire des remises...

Nous étions heureux, jeunes et nous n'avions mal nulle part.
Nous avions un tout petit loyer et la mer était à deux cents kilomètres...

Place des Vosges.jpg

01/09/2014

Le roi des paupiettes.

paupiettes, petit balcon, OursQuand je me suis retrouvée enceinte de l’Ours, le studio que j’habitais vers Marx Dormoy m’a semblé d’un seul coup trop petit. Le Goût avait un petit appartement de trois pièces en enfilade au dernier étage de l’immeuble où habitaient ses parents.
Sa mère, prudente, lui avait loué et se contentait de lui réclamer le loyer misérable qui arrivait tous les trois mois. Ce déménagement chez le Goût fut le premier d’une longue série. Il se passa le plus simplement du monde. Toutes mes possessions se résumaient à un tas de livres, un camping-gaz, du linge et presque pas de vaisselle.
Une couverture a suffi pour les rassembler. Un copain nous a amenés au quatrième étage de cet ancien hôtel particulier du IIIème arrondissement. Le camping gaz servit encore quelques semaines.
Ma première paie ici a servi à acheter une petite table, deux tabourets et une gazinière.
Chaque fois que des copains venaient dîner chez nous, on mettait une nappe par terre dans la pièce du milieu, le Goût faisait des paupiettes avec des spaghetti et on dînait tous ensemble, assis sur le plancher.
Depuis, je ne peux plus voir les paupiettes…