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30/09/2020

Un dimanche à Paris.

tornade,hilton,gestes barrières

Dimanche, la Tornade était de passage à Paris.
Nous voulions la voir mais comme elle vient de la "perfide Albion", nous étions méfiants.
Nous ne sommes pas des perdreaux de l'année et, comme dit mon généraliste "L'asthme, c'est sûr, ce n'est pas un plus...".

Alors, nous sommes allés au Hilton Saint-Lazare, baptisé pompeusement "Hilton Opéra".

Saint-Lazare ou Opéra, les touristes américains qui d'habitude font le gros de la clientèle ne font pas la différence.

Dimanche, dans le grand salon, froid comme un banquier quand tu es à découvert, nous étions quatre à rire de bon coeur.

Une très vieille dame aux mains couvertes de bagues s'est assise alors sur une banquette voisine.
Elle nous a vus et s'est alors éloignée craintivement à petits pas...

Nous avions retiré nos masques, respecté la distanciation physique.
Non il n'y a pas de "distanciation sociale" entre nous et cette formule me hérisse !

Quatre personnes non masquées servies par une jeune femme charmante et masquée.

Ce n'est pas un peu bizarre comme mesure ?

28/09/2020

Jean Claude et son pain.

devoir de Lakevio du Goût_50.jpg

Mais qu’a donc vu ce gamin qui le fait courir si joyeux ?
J’ai bien une idée…
Mais vous ?
Que vous inspire ou vous rappelle cette photo de Willy Ronis ?

Jean-Claude, comme tous les gamins de son âge, avait besoin d'argent.

Jean-Claude est grand-père aujourd'hui, il trouve ses petits-enfants trop gâtés et il romance un peu sa jeunesse.

"Des culottes courtes par tous les temps !" dit-il.
"Jamais d'argent de poche ! " ajoute-t-il.
"Pour le goûter un morceau de gros pain sec avec une pincée de chocolat en poudre, pas de cochonneries ! " poursuit-il.
Il conclut "On était pauvre mais heureux !"

Jean-Claude n'a pas dit pas à ses petites-filles toutes ses combines et ses menus larcins pour acheter des billes.
Jean-Claude prétend qu'il jouait comme un pro et que ses grosses billes irisées, il les avait gagnées à la sueur de son front.

Si Jean-Claude sourit comme ça à la vie, c'est qu'il avait conclu un accord avec la concierge du N°7.
Il devait lui livrer son pain frais et elle lui donnerait une pièce.
Il irait aussi promener le chien de la teinturière.
Il faisait aussi les yeux doux à sa mère pour obtenir un petit peu de monnaie.
Après il courait chez Pujol, le marchand de journaux, acheter des billes.

Jean-Claude revoit ces moments où il est heureux, où il court sans cesse d'un endroit à l'autre, peut importe que sa petite sœur essaie de le suivre.
Il court dans des rues de Paris sans voitures...

Lorsque Jean-Claude sera grand, il sera un grand champion de vélo, il en est sûr.

Jean-Claude aujourd'hui est un opticien à la retraite qui trouve que les enfants d'aujourd'hui ne connaissent pas leur bonheur.

Jean-Claude a perdu son insouciance et sa jeunesse, c'est bien dommage...

 

 

24/09/2020

Le Musée au temps du coronavirus

musée jacquemart-andré,turner,salon de thé

Hier, nous sommes allés au Musée Jacquemart-André.
Masqués et respectueux des "gestes barrières".
Nous avions réservé et imprimé les billets comme demandé.
C'était évidemment avec réservation et masqués, comme partout.

J'adore ce musée.
J'aime moins les expositions qui sont toujours à l'étage, dans des salles petites et souvent bondées.

Hier, nous fûmes ravis : pas de queue, des salles presque vides, les collections permanentes offertes à notre seul regard !
Nous sommes allés voir "les Italiens" comme toujours.
Mais sans amateur de photos qui gâche le paysage.

Turner ? Que dire...
J'ai vu de plus belles toiles de Turner à Londres mais jamais dans d'aussi bonnes conditions qu'hier à Jacquemart-André.
Cette visite fut un vrai bonheur.

Comme toujours, pas de visite dans ce musée sans un passage au salon de thé.
Nous nous sommes assis en terrasse, il faisait beau, le gâteau était délicieux quoique un peu sucré.
Bon, je dis ça le lendemain car je n'en ai pas laissé une miette...

J'espère que malgré le durcissement des mesures nous pourrons continuer à aller dans les musées.
Le musée au temps du coronavirus est un plaisir d'esthète.

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22/09/2020

Elle.

Mon arrière-grand'mère est la personne qui a le plus compté pour moi.
J'ai eu la chance de la connaître longtemps.
J'avais presque dix-huit ans lorsqu'elle est morte.

Ma mère, trop jeune et trop volage, m'a souvent confiée à elle.
Je l'en remercie.

Mon arrière-grand'mère avait des principes, ne sortait jamais sans chapeau et sans gants et disait « Il vaut mieux une vilaine reprise qu'un trou bien fait ! »

Malheureusement, si elle avait des qualités à revendre elle cousait très mal.
Je me souviens avec attendrissement de ses vilaines reprises...

Elle m'emmenait au Parc Monceau.
Ce parc, que je n'aime pas beaucoup, n'a pas changé.
À l'époque on y croisait des nurses en costume qui parlaient anglais aux enfants.
Aujourd'hui on y croise les nounous et des enfants blonds qui parlent arabe avec elles.
Rien n'a vraiment changé.
Ça respire toujours l'ennui même si parfois on rencontre des élèves du lycée Carnot essayant de fumer discrètement des cigarettes qui font rire.

Puis j'ai grandi.
J'ai commencé à lui faire ses courses sans jamais aller ailleurs qu'aux endroits indiqués.
Les œufs ? Tout en haut de la rue Poncelet ! Presque aux Ternes.
Le pain ? À l'opposé, rue de Prony !
La « Veillée des chaumières », car mon arrière-grand'mère ne donnait pas dans la gaudriole, dans une petite rue sans commerce sauf le marchand de journaux.

Le Goût connaît mon arrière-grand'mère sans jamais l'avoir rencontrée.
Elle était partie tutoyer les anges mais je lui parle souvent d'elle.

Il me suit rue de Courcelles et comme moi, il n'aime pas beaucoup le parc Monceau.

arrière grand'mère, Rue Poncelet, Paris

21/09/2020

Magic in the Moonlight.

devoir de Lakevio du Goût_49.jpg

Que fait-il ?
Qu’attend-elle ?
J’ai bien une idée, mais vous ?
Je saurai sans doute lundi ce que vous a inspiré ce tableau de Vettriano.
Oui, ces temps-ci j’explore l’œuvre de Vettriano.
Ah, j’allais oublier, j’aimerais que vous commenciez votre devoir par
« J’entrai dans le café de la jeunesse perdue »
Et le terminiez par « Mais enfin ! Babylone ! Vous y étiez nue parmi les bananiers ! »

J'entrai dans le café de la jeunesse perdue.
Pour être perdue, elle était perdue ma jeunesse.
Il était devenu un petit café misérable, un genre de théâtre de campagne, là où les aveugles retrouvent la vue pour faire la manche en passant parmi les spectateurs
Oui ! Ce genre de théâtre en plein Paris.

L'assistante du magicien était assistante d'un dentiste la journée et ne se sentait pas trop en sécurité.
D'habitude, c'est elle qui passait les instruments de torture au tortionnaire...
Le magicien, lui, était boucher.
Découper les carcasses ne lui faisait pas peur...

J'étais là fasciné, j'étais incapable de reprendre mon errance dans Paris.
J'attendais comme au cirque que le magicien loupe son numéro.

L'assistante se plaignait du froid, voulait être découpée pour rentrer chez elle et se coucher.
Je ne savais plus si j'assistais à une répétition où à une mise à mort.
J'entendis le boucher murmurer à l'oreille de l'assistante "Babylone ! Vous y étiez nue parmi les bananiers".