20/05/2020
L'indiscrétion.
J'ai commencé à travailler dans une librairie de quartier.
Une librairie où on trouvait les livres d'Edgar Morin et Henri Troyat.
On y croisait aussi les auteurs de bouquins qu'on mettait en vitrine.
On y faisait des photocopies, on y vendait des cahiers et on prenait le développement de photos pour Kodak.
La propriétaire de cette librairie était une originale.
Fantasque et indiscrète, venir dans sa libraire était sa récréation.
Y venir quand elle était là était aussi une récréation...
La curiosité était son moindre défaut.
Un jour, en fin de matinée est arrivée une jeune femme qui déposa une pellicule à développer.
"C'est le mariage de ma soeur" a-t-elle dit en remplissant le formulaire.
- Tu n'as pas pris beaucoup de photos...
- Ce n'est pas grave, les photographes étaient présents à cause de mon beau-frère.
Elle partit sans en dire plus...
Les photos revinrent, la propriétaire de la libraire, curieuse, ouvrit la pochette.
Elle découvrit que le beau-frère était Michel Piccoli.
La jeune femme ne s'entendait pas très bien avec son beau-frère.
Michel Piccoli était de gauche.
La belle-soeur était de droite...
J'ai revu un jour Michel Piccoli dans un restaurant.
J'étais avec l'Ours.
Je ne suis pas allée lui dire que j'avais vu ses photos de mariage...
09:48 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : librairie, photo, michel piccoli