23/11/2006
A chacun son Kotel
Jérusalem, traduction littérale : "La ville de toutes les paix" ne porte pas encore très bien son nom, je ne désespère pas, ça viendra, ne dit-on pas "L'an prochain à Jérusalem".
Bérangère, qui a la foi, celle qui déplace des montagnes a fait une très émouvante note sur son Mur des Lamentations, je suis une laïque, ma vision est donc un peu différente et puis j'habitais Tel Aviv, il m'arrive de rêver de Tel Aviv, je ne rêve jamais de Jérusalem.
Bérangère, par délicatesse, n'a pas parlé de l'accès au Kotel, le poste de garde installé à l'entrée, le portillon qu'il faut passer.
La première fois que je suis allée au Kotel , c'était un vendredi, la tension était palpable, les petits soldats l'arme sur l'épaule mais on sentait qu'ils n'hésiteraient pas à s'en servir, les ambulances, nombreuses les ambulances, la Mishtara, tout cela ne rendait pas l'atmosphère sereine. Je me suis approchée du mur, j'étais avec une amie, nous avons glissé nos petits papiers, j'ai touché le mur, je me souviens des millions de petits papiers, de la rugosité de la pierre, je ne me souviens pas si le mur était froid ou chaud.
Je me suis installée de l'autre côté, j'ai attendu l'homme, appuyée contre un autre mur, à côté des petits soldats, ils sont tellement jeunes, ils ont tellement l'habitude de la tension que rien ne les empêche de rire et de courtiser les petites soldates.
J'ai vu le Dôme du Rocher, c'était aussi jour de prière, j'ai vu les provocations des deux côtés.
Jérusalem, j'y retournerai un jour, l'an prochain qui sait ? Si un jour, vous pouvez y aller vous verrez la beauté du lieu et vous aurez peut être la chance de ne pas sentir la tension.
J'aimerais être comme Bérangère ne voir que la grâce malheureusement, je vois le reste aussi.
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22/11/2006
Le mariage
Un beau jour, vous avez dit oui, il ne faisait pas très chaud mais il faisait beau, vous étiez encore frais, il ne manquait aucun pièce à l'homme, quoique, il avait déja été une victime de la science, son oeil droit gardait les traces de ses expériences de petit chimiste !
En ce qui me concerne, je portais une robe si courte qu'on aurait dit une grosse ceinture, j'étais un tout petit peu enceinte, l'Ours était au chaud, j'avais sommeil et mal au coeur !
Nous avons dit "Oui", j'ai trouvé la journée très longue, l'homme aussi, rien n'avait changé dans ma vie, nous sommes rentrés chez nous, 3 petites pièces sous les toits et un petit balcon.
Quelques années après, combien, je refuse de le dire mais l'Ours à son tour est marié, il va être papa, la vie continue, j'ai déménagé souvent, très souvent, l'homme a perdu des pièces, une grosse dernièrement et je m'aperçois que j'ai toute ma vie supporté un mariage à trois !
L'homme se couche comme les poules et s'endort rapidement, de mon côté, je me chamaille avec Balagan, elle prend toute la place, je lis et souvent, je dors mal, je me lève, je regarde par la fenêtre, je me recouche, tournicote pour trouver une bonne place, et ça dure un bon moment.
Le matin, je dors, enfin j'essaie, par un effet d'accoustique que je ne comprends pas, j'entends mieux la radio de l'homme que lui, dans un demi sommeil, j'attends le billet de Guy Carlier, Ségolène, Sarko, le Liban, j'en passe et des pires, le monde va mal et je m'en fous, je veux dormir !!!
Le jour de mon mariage, ce jour où j'ai dit oui, pour le meilleur et pour le pire, ce qui fût parfois le cas, je n'ai pas dit oui à France Inter, j'ai dit oui à un jeune homme qui ressemblait au gamin qu'il était encore, il écoutait France Musique et pas le matin à l'aube, le matin à l'aube, il me regardait dormir, c'est lui qui le dit.
Alors l'homme, au lieu d'écouter la radio, de râler contre la politique (elle ne changera rien à nos vies) reprend tes habitudes d'amoureux, regarde moi dormir.
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21/11/2006
Vous êtes rien que des moqueurs !!!
Hier, l'homme a trouvé un médecin très sympathique, dans ma rue, même que l'Ours lorsque je l'ai eu au téléphone a dit, en plaisantant : " Tu ne connais donc pas un seul médecin goy ?"
Je ne sais pas comment j'ai pu attraper ça mais j'ai des streptocoques qui se sont développés dans mon bras gauche, et hop une nouvelle série d'antibiotiques, demain si mon bras n'a pas dégonflé, je dois retourner chez le médecin.
Aux ceuss qui trouvent ça drôle, je rappelle que ces cochonneries sont responsables de septicémies, ces petits microbes véloces étaient responsables et coupables de la mort des femmes qui pratiquaient, par désespoir, un avortement avec les moyens du bord, je me souviens de Benoîte Groult décrivant dans un de ses livres, la sonde maison, le tâtonnement pour trouver l'endroit en espérant ne rien perforer, la fièvre intense et le curetage à vif, ça n'avait pas l'air jouissif.
La génération pilule, j'en fais partie, ne connaît pas cette peur, on ne tombe plus enceinte, on décide d'avoir un enfant et c'est un sacré progrès.
Hier, comme de juste, Madame de est venue pour visiter des appartements, mon bras qui tant de fois à sauvé cet empire m'a servi d'excuse pour un exercice qui est devenu une corvée, je me lave les mains des recherches infructueuses.
J'ai décidé qu'aujourd'hui encore, je resterai chez moi, tranquille et que je pourrai peut être ouvrir mon "Elle", mon journal, acheté par habitude, qui est tellement "politiquement correct" que je n'arrive même plus à trouver matière à moquerie.
10:00 | Lien permanent | Commentaires (21)
20/11/2006
J'angoisse, tu écoutes, elle rassure
J'ai un corps, comme tout le monde, mais un corps qui me parle avec ses maux.
En ce moment, je n'ai pas la forme, je suis fatiguée, l'année n'a pas été douce, il y a peu de chance que la prochaine soit meilleure, je sais, je ne suis pas toujours d'un optimisme délirant.
Toujours est-il que mon corps obéissant me joue des tours bizarres en ce moment, j'ai déja à mon actif une énorme crise d'eczéma, que je suis allée montrer, gémissante et affolée, crise d'eczéma qui a été soignée.
Hier matin, je me plains de mon bras, la tornade, l'homme et moi n'y prêtons guêre attention, j'ai toujours mal quelque part.
Milky passe, me propose d'aller au cinéma, je refuse, Milky partage notre soupe et notre intérêt coupable pour "FBI, portés disparus", j'ai toujours mal au bras, je montre ce bras que toute l'Espagne admire, il est rouge, gonflé, douloureux et chaud. Et, ce matin, ma fièvre monte comme à El Paso.
Comme je ne sais pas faire simple, mon médecin se trouve dans le Marais, je n'ai aucune envie d'aller faire du tourisme aujourd'hui, il faut croire que le lundi, les généralistes sont comme chacun d'entre nous, ils ont du mal à regagner Boboland, celui que l'homme a appelé n'a pas encore daigné répondre.
J'ai aussi besoin d'un RV chez le dentiste, honnêtement, je préfèrerais faire une razzia chez mon libraire mais lorsque j'ai acheté le cadeau d'anniversaire de ma Londonienne d'occasion, je n'ai même pas trouvé un livre de poche qui me faisait envie...
PS : Milky, ton grand père est génial, c'est effectivement une infection.
09:55 | Lien permanent | Commentaires (26)
18/11/2006
lavage de cerveau
Les femmes célibataires ou divorcées sont-elles plus bavardes que les femmes mariées ?
Ce soir, la lassitude pointe son nez. Comme dirait Jules Renard ou Octave Mirbeau, j'ai la flemme de vérifier : "Rencontré X aujourd'hui, ai échangé quelques idées avec lui, ai eu la tête vide tout l'après midi..."
Ma tornade anglaise est arrivée lorsque Madame de était sur mon PC, cette dernière cherchait son appartement mythique, je crois qu'elle devrait s'acheter une concession au Père Lachaise, lorsque sa quête prendra fin, il sera temps pour elle de plier bagage !
Madame de. et la Tornade se connaissent un peu, elles s'apprécient modérément. Je ne peux pas écouter deux perruches en même temps !
L'une ne parle que d'appartements, il est trop petit, trop grand, trop cher, trop bruyant etc. etc. et l'autre de plans A, B ou C qui lui assureront une retraite confortable, elle veut acheter un deuxième appartement sur Londres, solder ses cartes de crédit et prendre un jour une retraite bien méritée dans un village breton
Au milieu de ma volière ne coule pas une rivière, je fais partie de cette catégorie de femmes qui ne savent même pas si leurs lendemains chanteront et qui ignorent à 11 h ce qu'elles feront à 12 h.
Je vis au jours le jour, la vie m'a appris que faire des projets, ça ne sert à rien, il y a toujours un énorme grain de sable qui grippe la machine.
Ma Tornade est partie vivre sa vie, l'homme et moi rêvons de notre lit, de lectures partagées, d'une bestiole ronronnante et du sommeil qui nous prendra par surprise.
Demain matin ? La fille de militaire repartira à Londres.
Lundi ? Madame de viendra visiter un appartement et partager notre déjeûner mais demain soir, nous serons seuls, rien que pour ça, c'est bien d'avoir des amies...
19:59 | Lien permanent | Commentaires (23)