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Le baril flambe, l'essence augmente, on parle d'un baril à 150 $. Je n'ai pas de voiture à Paris, je refuse une voiture dans une grande ville. On se déplace plus rapidement en utilisant le réseau des transports en commun et, en plus, on peut y lire.

Les Parisiens devraient laisser leur voiture au parking, ils commencent d'ailleurs à le faire, les salaires ne sont pas motivants, les prix flambent et on se serre la ceinture.

J'ai remarqué que ma rue qui était embouteillée toute la journée a changé, nous avons toujours droit aux voitures matin et soir mais il m'arrive de plus en plus souvent d'entendre le chant des oiseaux du Père lachaise voisin.

Je comprends qu'une voiture soit indispensable en banlieue ou en campagne, sans voiture point de salut, mais à Paris !

Dans le quartier de l'Ours, si j'évite les grandes artères, j'arrive même à promener la Merveille sans respirer de pot d'échappement.

Je vais me faire des ennemis parisiens mais le baril qui flamble me comble d'aise même si je paie ma Ricoré au prix du brut...

Hier nous sommes arrivés chez les enfants en ordre dispersé, l'homme était parti pester dans une administration, je ne sais plus laquelle, nous pourrions écrire un livre, si nous en avions le courage, sur l'administration qui classe trois fois l'homme en invalidité, la troisième fois sans même le convoquer, lui interdit de travailler, de toucher des indemnités journalières, mais ne lui donne jamais cette fameuse pension, il va arriver à la retraite sans jamais en avoir perçu un centime.

Gaz de France fait des travaux dans le quartier de l'Ours, plus exactement, Gaz de France fait sous-traiter ses travaux, plus assez de personnel, on dégraisse, on dégraisse et on coupe le gaz jusqu'à 20 heures parce que les sous-traitants ne sont pas aussi efficaces...

Les enfants n'ont pas d'eau chaude, pas de gaz, difficile de nourrir la Merveille et je suis punie de Ricoré, je suis punie de déjeûner, nous avons avalé un croque-monsieur immonde et fort cher Rue de Lévis, la Merveille a recraché le petit morceau mendié.

A défaut de canetons, j'ai vu des oisons au Square des Batignolles, la Merveille a reçu deux tapes sur le derrière, protégé par la couche, une de son grand père, elle a voulu le frapper, et une de sa grand mère, elle a voulu se rouler par terre.

Son autre grand'mère est venue assurer la relève pour que nous puissions rentrer.
La Merveille ne voulait plus quitter mes bras, je ne suis pas dupe, son père faisait la même chose.
Elle pratiquedéjà très bien la fameuse règle "Diviser pour régner", bien connue de tous les enfants du monde...

Vous connaissez les hommes, ça meurt pour un rhume et ça se fait amputer sans moufter!

L'homme a toujours porté son alliance, depuis de nombreuses années, il est même devenu grand père avec son alliance au doigt.

Un jour, pas si lointain, l'homme a eu un "bobo" sur le doigt, son alliance le faisait souffrir terriblement, alors il a retiré l'objet, il ne sait plus exactement où, elle a voyagé, et l'alliance est perdue.

Balagan a sans doute joué avec mais nous avons cherché partout, j'ai même retiré toutes les choses inutiles entassées à côté de son ordinateur, rien...

Devinez qui passe l'aspirateur et qu'un bruit suspect ne dérange pas ?

Elle me manque son alliance...

Lorsque je suis arrivée dans ce quartier, je ne connaissais personne, presque 6 années plus tard, je ne connais toujours personne sauf ma voisine. Il faut dire que j'habite un immeuble dont les appartements sont presque tous vides !

Mais j'avais en face de chez moi un épicier kabyle et il est rapidement devenu un ami, sa femme travaille dans le CHU de l'Est parisien, souvent nous lui avons demandé d'obtenir des RV pour le Bibelot.

Lorsque l'homme partait en Alsace et que je me retrouvais seule pour trois semaines minimum, mon épicier me rassurait, je pouvais l'appeler en cas de crise d'asthme.

C'est un métier stressant épicier dans la rue qui conduit à la Flèche d'Or, il faut rester ouvert tard la nuit, savoir évaluer le degré d'alcoolémie des acheteurs, se méfier de ceux qui en veulent à votre caisse.

Il a réussi à vendre son commerce à un jeune abruti que Milky maudit presque autant que moi, cet imbécile vend de l'alcool à ceux qui n'ont plus soif, des cigarettes qui font rire aux mêmes, des voitures s'arrêtent en bas de chez moi musique à fond, des bagarres éclatent, et je suis allée dire à ce jeune c.. tout le bien que je pensais de lui !

Depuis presque un mois, il est fermé, Milky ne l'entend plus et je guette son retour, la fin de ma tranquillité, j'espère qu'il a fait faillite, qu'il fait l'objet d'une fermeture administrative et d'autres choses encore.

Je regrette mon épicier kabyle.

Ca faisait longtemps que "Elle" ne m'avait pas mise en joie. Pendant la sieste de la Merveille, j'attaque un article "Ras le bol du tout-conso". Que voilà un article dans l'air du temps ! En fait c'est pas un ras le bol, c'est plutôt une nécessité. Lorsqu'on a acheté des nouilles on ne peut plus s'acheter un sac, faut choisir !

La Merveille se réveille, je joue, je guette le soleil, je descends dans la cour avec elle, je me casse le dos et hier soir, couchée, j'écoute la pluie tomber, elle tombe dru et je lis mon "Elle".

Et là, je m'éclate, des spartiates, le nom des chaussures, pas leur prix, 500€ environ la paire et c'est pas la plus chère, des restaurants d'hôtel proposés dont le Meurice, je n'ose pas écrire le prix du petit déjeuner...

Des propositions de remise en forme dans des SPA dont les 8 jours dépassent 6 mois de SMIC.

Je suis presque attendrie par elle, c'est difficile de se vouloir consommateur responsable et de vivre de la Pub.

Dommage que mes 20 ans ne soient plus qu'un souvenir, j'aurais couru acheter un petit cardigan à 280€ et haut de maillot à 240€ et une mini-jupe cadeau à 95€. C'était quoi le titre de l'article au fait ?...