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13/09/2021

Cris et chuchotements.

Devoir de Lakevio du Goût_96.jpeg

Ce matin, j’ai été distrait par les piaillements des enfants qui rentraient au collège en face de chez nous.
Je les ai regardés.
Des souvenirs sont revenus.
Et vous ?
Une rentrée des classes vous a-t-elle particulièrement marqué.
J’espère qu’on en saura plus lundi.

Aujourd'hui j'ai l'âge de ma petite fille.
J'ai une blouse rouge,avec mon nom et ma classe brodés au "point de chaînette".

Je viens de changer d'endroit pour une histoire de discipline qui me poursuivra partout.
Cette histoire qui fera que je n'aurai jamais la "cote d'amour".
Je sais maintenant que c'est ce jour là que je connaîtrai l'injustice.
C'est aussi à ce moment là que je rencontrerai mon amie d'enfance.
Elle est morte trop jeune mais elle fut mon amie d'enfance...

Il vous faut savoir pour comprendre, qu'enfant j'ai souffert d'otites à répétition.
J'en avais gardé une oreille un peu faible et le bruit ambiant me gênait.
Ce matin là, nous sommes réunies dans la grande salle qui fait office de cantine et de salle de sport.

Ce jour de rentrée, on y fait "l'appel"
Je crois reconnaître mon nom.
Je lève la main.
Manque de chance j'ai mal entendu... Je bafouille une excuse.
Deux minutes s'écoulent, je crois de nouveau entendre mon nom.
Je lève la main.
Et non, ce n'est toujours pas moi.
Bien entendu lorsqu'on appellera mon nom, je ne l'entendrai pas.
Bingo ! Collée le premier jour !
Tout ça parce que j'ai une mauvaise oreille.
Je serai ce jour là injustement traitée.
On me créera aussitôt un "dossier".
Je serai "l'insolente" et ce truc me collera à la peau parce que je n'aime pas l'injustice.

Résultat ?
Je persiste dans mon idée que beaucoup trop de profs jugent d'après les dossiers et que les bons profs ne sont pas nombreux..
C'est tellement plus facile
que chercher à connaître ses élèves.

 

24/03/2021

Laisser les écoles ouvertes.

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Laisser les écoles ouvertes, ça ressemble à une fausse bonne idée.
Je n'ai pas oublié que c'est P'tite Sœur qui a contaminé toute sa famille.
Depuis les choses "s'arrangent" et les gamins sont des bombes à Covid qui diffusent plus vite que leur ombre...

Le collège de Merveille est fermé car un invité surprise, le variant sud africain, a contaminé la comptable.
Or, vous connaissez le principe de la pyramide : Tout le personnel d'entretien est ou malade ou cas contact et les profs ne sont pas à la fête non plus.
Quatre classes sont fermées dans l'école de P'tite Sœur.
Je n'entends plus jamais les gamins du collège en face de chez nous.
Ils sont beaucoup moins nombreux qu'avant.
Appremment, ils doivent jouer à un nouveau jeu : "Ce sera ton tour d'attraper le virus"...

Je comprends bien la chose, fermer les écoles et les collèges revient à coincer des femmes qui travaillent chez elles.
Les papys et les mamies n'ont toujours pas été vaccinés et puis le vaccin n'agit pas tout de suite alors on garde les écoles ouvertes.

En plus, avec ce nouveau confinement qui te permet de t'acheter des livres, des ordinateurs, de faire réparer des chaussures, de te couper les cheveux, et si j'en crois ce que je vois dans mon coin, aller boire un coup, voire plusieurs, on n'est pas sorti de l'auberge.

En revanche, c'est niet pour acheter les chaussures, alors lorsque tu as le pied comme une courge, tu te débrouilles.

19/08/2019

En sortant de l'école.

jenedoispasecriresurlemetro.jpg

Suis-je une enfant sage ?
Oui sans doute...
Comme je peux être une adulte sage lorsque je suis plongée dans un bouquin comme en ce moment.
Je lis "La fille de la supérette" de Saryaka Murata, une Japonaise.
C'est elle la fille de la supérette, celle qui n'est pas adaptée à la culture de son pays.

Étais-je une enfant adaptée ?
Je ne sais pas mais je me souviens de ce jour de printemps, j'avais alors six ans et j'arrivais avec une copine de ma rue devant mon école.

Le temps était printanier, la circulation nulle, les oiseaux chantaient et le square des Batignolles n'était pas trop loin...
Alors nous ne sommes pas rentrées dans l'école, nous avons continué notre route.

Au début c'était bien.
Nous avions la colline aux billes pour nous toutes seules mais pas de billes et ça manquait d'enfants.
Des femmes poussant un landau nous regardaient bizarrement.

Alors, nous sommes reparties...
Nous avons marché dans la rue et je commençais à avoir une drôle de sensation au creux de l'estomac.
Finalement, j'avais envie de retrouver l'école.
Nous sommes arrivées à la récréation et notre arrivée a été saluée comme il se doit par un passage chez la directrice, à lui raconter une histoire invraisemblable inventée sous le coup de l'émotion par une Heure-Bleue qui ne manquait pas d'imagination.

Tout ça suivi par un retour triomphal chez nos parents, tenues par une aile par l'assistante sociale...

La suite, vous pouvez l'imaginer...
Je ne connaissais pas encore "l'école buissonnière" mais encore aujourd'hui, je pense à elle avec tendresse.

12/08/2019

Le doigt de Doisneau

école.jpg

Ah ! Les garçons dans les vestiaires...
Deux sœurs, une tribu de filles et, dans ma rue, pas de garçon.
Enfin un seul.
Un seul garçon et, lorsque j'entends son nom sur les ondes car il est journaliste sportif, je pense à lui.
Je suis sûre qu'il s'agit d'un homonyme mais quand même, je pense à lui.

Ce pauvre garçon avait peur de son ombre et vivait un calvaire au milieu de toutes ces filles.
Il faut avouer que nous n'étions pas tendres avec lui.
Nous l'avons enfermé dans une cave sans lumière malgré ses supplications.
Nous l'avons obligé à sauter d'un muret que toutes les filles sautaient sans problème.

Je ne l'ai jamais vu en classe mais si les filles le faisaient tourner chèvre, j'imagine ses tourments au milieu d'une bande de garçons.
Il était bien le genre à se laisser arracher la dent par un copain et à se faire piquer les sous de la petite souris.

J'espère pour lui qu'il a croisé un Doisneau, un Ronis, un Boubat, il aura peut être alors connu une période de paix pendant que sa photo faisait la une...

C'est malin ! Le Goût vient de me faire retomber en enfance.

15/12/2018

Le cahier de géographie.

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Je ne me rappelle pas en quelle année c'était ni en quelle classe j'étais.
Je me souviens seulement de l'avertissement du prof de géographie :

"Demain, je ramasse les cahiers de géographie ! ".

Je me suis sentie mal.
Je n'avais pas pris une note depuis le début de l'année.
Je n'avais pas dessiné une seule carte.
Mon cahier était vierge ! J'avais un cahier neuf !

J'ai regardé le cahier de ma voisine avec envie.
Je n'ai jamais oublié son prénom.
Elle s'appelait Rosette et son cahier était un vrai bijou.
Les cartes étaient plus belles que sur le livre.
C'était une "laborieuse appliquée".
Hélas, j'étais une paresseuse révoltée...
J'ai regardé Rosette.
J'ai dit à Rosette "Je veux le même cahier que toi ! Pour demain ! "
Le jour dit j'avais un cahier superbe.
Bon, je n'étais pas trop futée et j'ai trouvé très bien que mon cahier soit le jumeau de celui de Rosette.
Le prof a rendu les cahiers.
J'ai eu zéro.
Rosette a eu zéro.
Si j'ai trouvé mon zéro mérité j'ai trouvé celui de Rosette injuste.
Alors je suis allée trouver la prof et j'ai expliqué que c'était moi la coupable et que Rosette n'avait fait que m'obéir.
" Je mérite mon zéro pas Rosette ! "

La prof m'a expliqué que nous méritions toutes les deux ce zéro, moi pour avoir exercé un chantage et elle pour s'être laissé faire.

J'ai oublié le nom de la prof, pas celui de Rosette.
J'ai encore honte aujourd'hui d'avoir menacé quelqu'un pour qu'elle fasse à ma place un travail que j'aurais dû faire moi-même.
C'est jour là que nous avons eu notre première leçon de lutte contre le fascisme.
Moi pour avoir eu ce comportement de bourreau.
Rosette pour avoir accepté d'être une victime.