04/05/2007
Il était une fois
Il y a bien longtemps à Paris, le soir avant de souffler la chandelle, enfin les plus riches ceux qui avaient les moyens d'avoir des chandelles, un homme passait, il disait : "Dormez bonnes gens, je veille sur vous".
Depuis le temps a passé, l'eau a coulé sous les ponts et si un homme passait sous nos fenêtres en nous disant de dormir, on ne l'entendrait pas, le ronronnement des voitures rendrait son message inaudible.
Aujourd'hui, la police veille sur nous, l'insécurité règne dans les villes, pas plus qu'avant mais avant on n'avait pas la télé, on se faisait tuer dans les couloirs du Louvre, on se faisait couper la bourse et parfois les bourses mais le pays n'était pas sous le choc, il était bien trop occupé à essayer de ne pas crever de faim.
Je suis un "piéton de Paris", j'arpente ma ville pas forcèment les beaux quartiers, hier je me trouvais à côté du canal de l'Ourcq, c'est un "quartier mixte" disent ceux qui ne veulent pas être taxés de racisme.
C'est un quartier coloré, arabes, africains, blancs, ça parle toutes les langues, les épiceries sont arabes, chinoises, africaines et les forces de police, les contrôleurs divers et variés, sur le pied de guerre.
Je n'ai jamais été contrôlée de ma vie, ah si, une fois devant la Rhumerie à 3 heures du matin. Aujourd'hui, lorsque je monte dans le bus, les contrôleurs ne me demandent jamais mon ticket.
En France, on pratique le contrôle d'identité au faciès, si tu es jeune, arabe et que tu as le malheur de courir, tu peux être certain d'arriver en retard au boulot, tu vas être contrôlé plutôt deux fois qu'une.
Dimanche, la gendarmerie était dans ma rue, deux gamins noirs sur un scooter et des bobos à vélo sur le trottoir, devinez qui fut verbalisé, nos deux petits noirs.
J'ai vécu ailleurs, je vous rassure, ailleurs c'est pas mieux, le contrôle au faciès existe aussi.
10:10 | Lien permanent | Commentaires (25)
03/05/2007
Vous reprendrez bien une petite dose de politique ?
J'ai regardé plus longtemps que l'homme le débat d'hier soir entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.
Je savais déja que je ne pouvais pas voter pour le nain énervé, toutes ses phrases commencent par Je : "J'ai été le meilleur Ministre de l'Intérieur". C'est faux, Monsieur Sarkozy, au contraire, vos petites phrases musclées et vos hommes sur le terrain ont aggravé la situation, mais vous savez bien Monsieur Sarkozy qu'on peut faire dire tout et son contraire aux chiffres. J'apprends même, avec stupeur, que les chiffres du chômage n'ont jamais été aussi bas.
Vous nous prenez pour des imbéciles, vous n'êtes pas sans savoir que les enfants du Baby Boom sont en train de prendre leur retraite, que les chômeurs de plus de 50 ans ne sont pas comptabilisés, que les radiations vont bon train en période électorale.
Dimanche, je voterai Ségolène Royal, sans état d'âme, je ne crois pas un seul instant qu'elle va faire des miracles, je ne crois plus aux lendemains qui chantent ! Mais je suis mère et grand mère, il fut un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaitre où les parents savaient que leurs enfants auraient une vie plus facile que la leur.
J'ai connu l'époque bénie des 13ème mois voire des primes de vacances, j'ai connu les augmentations régulières, j'ai pu partir de chez mes parents à 18 ans, j'ai pu continuer mes études en travaillant et être logé sans présenter des cautions diverses et variées.
Nicolas Sarkozy veut supprimer la fonction publique, veut nous faire travailler plus et plus longtemps pour des salaires de plus en plus petits, il n'a aucune idée des difficultés rencontrées par le citoyen lambda, il est le premier à détourner la loi à son profit (emplois fictifs à Neuilly, achat a prix d'ami de son appartement et plus value énorme sur la vente de cet appartement).
Et j'avoue que j'aimerais avoir une femme comme présidente.
Les françaises ont eu le droit de vote tardivement, le droit à l'avortement est de plus en plus menacé, le droit de grève n'en parlons pas, une grève qui ne gêne personne n'est pas une grève.
Lorsque je lis que les françaises sont prêtes à voter Sarkozy, j'avoue que je ne comprends pas.
09:57 | Lien permanent | Commentaires (43)
02/05/2007
Hier, aujourd'hui, demain
Hier, en passant par le Père Lachaise, les roses étaient ouvertes, rouges, énormes, en grappe, odorantes, j'avais mon sac Monoprix mais je n'avais pas mes deux chapardeuses sous la main, celles qui ne sortent jamais sans leur couteau, j'avais l'homme et l'homme tranche : "Tu es folle, y a trop de monde", vous remarquerez, le sens pratique de l'homme !
Mes deux chapardeuses ne dépouillent jamais les tombes, le vent sème des buissons au Père Lachaise, des iris qui restent en place, trop beaux et si fragiles, des tulipes qui cette année ont souffert du manque d'eau et des roses qui redeviennent tranquillement des églantines
Ce long préambule pour dire que nous avons traversé le Père Lachaise pour aller chiner dans une brocante, sauf que nous n'avons jamais trouvé la fameuse brocante, Milky a confirmé que je n'avais pas rêvé, elle avait vu les affiches.
Aujourd'hui, direction le Marais, ma banque et son joyeux foutoir, son absence de caissière, les chéquiers qui n'arrivent pas à la date prévue, ma CB voyageuse.
La Merveille a deux mois demain, elle est toute dodue, le monde tourne autour d'elle, elle a ses parents bien en main, ce n'est que justice et c'est quand même le plus important.
09:25 | Lien permanent | Commentaires (18)
30/04/2007
Une journée sur la terre...
L'homme est parti travailler depuis longtemps, le soleil est revenu sur Paris, les enfants jouent dans la cour de récréation de l'école d'à côté.
Lundi prochain, nous aurons un nouveau Président, j'espère que nous aurons une Présidente, le nain énervé me fait peur, je croise les doigts, j'en attrape des crampes.
J'ai aidé Madame de à descendre des trucs à la cave, à remonter d'autres trucs, j'ai admiré, j'ai complimenté, c'est étrange ce besoin perpétuel d'être la meilleure.
Balagan miaule, les voitures passent et j'arrive malgré tout à entendre les oiseaux chanter.
La poussière se dépose doucement sur les meubles.
J'ouvre les livres, je lis trois pages, je repose, rien ne me fait palpiter, rien ne m'empêche de dormir même pas "Les Petites Filles" d'Elizabeth Bowen.
Les pivoines sont ouvertes, les roses aussi.
C'est un jour nouveau, c'est étrange, je ne suis pas motivée...
10:38 | Lien permanent | Commentaires (21)
28/04/2007
Pour une fois
Pour une fois, je serais bien partie, j'aurais retrouvé la pollution ailleurs, j'aurais arpenté les planches, j'aurais retrouvé tous les parisiens avec leur marinière, nous aurions trouvé que les restaurants étaient moins accueillants, que les terrasses étaient complètes et avant même la fin du week end, nous en aurions eu marre.
Mais le vil exploiteur de l'homme en a décidé autrement, chez ces gens là, on ne fait pas de pont, chez ces gens là, on est plutôt mal payé, chez ces gens là, on est menacé de licenciement à chaque instant, ça s'appelle la pression, rendre le salarié mal dans sa peau pour qu'on se dévoue pour ces gens là.
L'homme a déja beaucoup donné, son rein, son goût du travail correctement fait, son appétit à trouver des solutions simples à des problèmes compliqués, alors l'homme fait ses heures, comme le cancre de Prévert, il attend la sortie, et dans sa tête, il dit non à toutes ces c.....
L'homme attend la récré, il attend la retraite, il compte les mois, les jours, les heures, je suis certaine que parfois il compte les minutes.
Il suffit d'être patient...
10:55 | Lien permanent | Commentaires (20)