heure-bleue

Le monde va mal.
Le chômage, la récession, la pollution, la guerre, les épidémies.
Et j'en oublie...

Ce matin, j'écoute les infos.
La Syrie et ses camps de réfugiés dont le plus grand se trouve en Jordanie ?
Pas un mot.
Le comportement du camarade Poutine avec l'Ukraine ?
C'est qui Poutine ?

Une seule préoccupation ce matin sur les ondes : Les va-can-ciers.
Et pas tous...
Rien que ceux qui partent à la neige.
Il neige en montagne alors nous sommes abreuvés de conseils.
S'arrêter souvent.
Conduire lentement.
En 2014, les morts ont été plus nombreux sur les routes qu'en 2013.
Et ça c'est pas bien du tout mais alors pas du tout !
Et bla bla bla...

C'est juste oublier un peu vite que la moitié des Français ne part jamais en vacances.
Que la moitié des enfants n'a jamais vu la mer et encore moins la montagne.

Et dire que ce soir aux infos, nous aurons droit aux couillons qui ont fait du ski hors piste, déclenché une avalanche et fait sortir les hélicoptères.
Au prix que ça coûte !

Pourtant que la montagne est belle , comment peut on s'imaginer...

En ce moment je lis un roman sur la Chine.
Pas de la grande littérature, du délassant.
Me délasser de quoi?
Parfois je me le demande...

Je sais que si je veux me rendormir en revenant de la salle de bains, je ne dois pas regarder l'heure en passant.
En général, ça marche.
Pourquoi, en me levant cette nuit vers deux heures,  n'ai-je pas obéi à ce sage principe ?

Finalement, je me suis rendormie vers cinq heures.
En me levant toutes les heures.
J'ai essayé vainement d'écrire une note pleine d'humour.
Mon humour était comme mon sommeil.
Ailleurs...
J'ai essayé, comme je le faisais avant, d'écrire le roman du siècle.
Pas plus de roman que de sommeil...

Je dois m'en tenir à ma méthode.
Méthode qui a fait ses preuves.
Me lever mais ne jamais regarder l'heure.
Tout le contraire du Goût, qui n'a pas lui, de problème de sommeil.
Même s'il est agité...

Hier, nous sommes allés voir les Merveilles.
C'est P'tite Sœur qui était derrière la porte.
Elle nous a accueilli avec un "Bon-your" joyeux.

Ensuite elle a vaqué à son occupation préférée, mettre le souk dans les jouets de sa sœur.

Merveille a trouvé, comme toujours, que les genoux de son grand-père étaient plus confortables que les miens.
La petite a voulu tester.
Elle est d'abord venue sur les miens.
Puis a glissé sur ceux de son grand père...

Tout le monde était là.
Même JJF, que nous ne voyons pas souvent car ses horaires de travail sont élastiques pour le plus grand bénéfice de la boîte qui l'exploite.

L'Ours était mal léché, comme souvent...

C'était bien, la petite a commencé à nous dire "Au revoir" bien avant notre départ.
Ça fait du bien de se sentir aimé...

Le Goût est allé avec la Tornade faire quelques courses chez un « Produits d’Auvergne » du XVIIème avant de l’accompagner jusqu’au RER à Saint Lazare, celui qui l’emmène directement à l’Eurostar.
La Tornade ramène souvent chez elle de la nourriture française quand elle passe nous voir.
Je pense qu'elle voit le côté français plus que le côté calories.
J’étais seule à la maison.
Seule pour la première fois depuis des jours.
J’ai aimé ce moment de calme.
Je me suis crue revenue à mon célibat d’avant le Goût.
Ça m’a fait un bien fou.
Mais j’ai quand même été contente de le voir revenir avec le pain.
Même s’il n’avait pas eu le pain j’aurais été contente…

Hier nous étions dans l'Est parisien.
Pas du côté de notre "endroit calme et arboré".
Je n'y passe plus.
Je ne regarde même plus.
Je n'ai aucune envie de retrouver ma bande de malfaisants.

Il nous est impossible de passer dans ce coin sans aller faire un tour dans une librairie connue.
La Tornade et moi regardions les polars.
Aucun déclic.
Je ne lis plus de polars depuis plusieurs mois.

La Tornade décide de relire ses classiques et demande à une jeune personne, dont c'est censé être le métier.

- Vous avez le Neveu de Rameau ?

Regard bovin de la jeune personne, coup d'œil rapide sur la table des nouveautés policières.

Elle a tapé sur son ordinateur "le Neveu". Avec Rameau comme auteur...

Il a fallu lui préciser qu'il s'agissait du "Neveu de Rameau" de Diderot.
Elle a aggravé son cas en demandant la date de parution.
La Tornade et moi, la regardions avec des envies de meurtre dans les yeux.
La Tornade a dû lui préciser que Diderot était un philosophe du XVIIIème siècle...

Nous avons songé un instant à la renvoyer au lycée.
Finalement nous n'avons rien dit.
Le travail est si difficile à trouver.
Elle finira bien par apprendre son métier...