heure-bleue

Il est cinq heures, Paris s'éveille.
Moi aussi...
Et moi et moi et moi.
Moi, j'essaie de me rendormir...

J'entends le souffle régulier du Goût.
J'ai la flemme de changer de pièce pour bouquiner.
Il faut dire qu'il ne fait pas chaud car les fenêtres sont ouvertes.

Je tourne, me retourne, le sommeil me fuit.

J'essaie de penser à des choses agréables.
Rien ne vient, ni du bon, ni du mauvais.

J'ai fini par demander au Goût s'il dormait.
Après ma question, il ne dormait plus...
Pour ça il est gentil, le Goût.
Il ne dit rien, il m'écoute...

Nous avons vu le jour se lever, de la grisaille.

Il est neuf heures, je baille.
La journée va être longue...

Le soir, je lis et le Goût dort.

Le matin, le Goût se lève avant moi et je dors encore un peu.

Ce matin, à cinq heures et demie, j'ai su que je n'allais pas me rendormir.

Et dans ces cas là, on se fait des nœuds au cerveau, ce n'est pas bon pour le moral et en plus ça ne sert à rien.

Je ne sais jamais ce qui provoque ces insomnies, l'approche de la pleine lune, l'âge, certaines petites contrariétés.

Dormez vous bien vous tous ?

En ce moment je lis un roman sur la Chine.
Pas de la grande littérature, du délassant.
Me délasser de quoi?
Parfois je me le demande...

Je sais que si je veux me rendormir en revenant de la salle de bains, je ne dois pas regarder l'heure en passant.
En général, ça marche.
Pourquoi, en me levant cette nuit vers deux heures,  n'ai-je pas obéi à ce sage principe ?

Finalement, je me suis rendormie vers cinq heures.
En me levant toutes les heures.
J'ai essayé vainement d'écrire une note pleine d'humour.
Mon humour était comme mon sommeil.
Ailleurs...
J'ai essayé, comme je le faisais avant, d'écrire le roman du siècle.
Pas plus de roman que de sommeil...

Je dois m'en tenir à ma méthode.
Méthode qui a fait ses preuves.
Me lever mais ne jamais regarder l'heure.
Tout le contraire du Goût, qui n'a pas lui, de problème de sommeil.
Même s'il est agité...

Deux fois en une semaine, je trouve que c'est beaucoup.
Trop, pour être franche.

Hier, j'éteins la lampe à minuit.
Je m'endors relativement facilement.
Deux heures et demie, je me réveille et j'attends.
Les heures passent.
Vers cinq heures, le Goût se lève et retourne se coucher.
J'en profite pour lui demander s'il dort.
Du coup, il ne dort plus alors on papote.

Je finis par dormir aux premières lueurs de l'aube.
Réveil à huit heures trente.
Je suis un peu vaseuse.

Tout à l'heure, je vais aller chercher Merveille, elle n'a pas classe demain.
Elle dormira ici et j'espère que demain, il fera beau.
Je n'ai encore de programme...