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22/04/2007

Paris ma bonne ville

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Je crois être une parisienne, une vraie, j'aime, j'aimais, j'aimerai ma ville mais j'ai envie de respirer, de dormir le WE et les autres jours.

Dès qu'il fait beau et comme il fait beau très souvent, si ça continue comme ça, je vais avoir l'impression de vivre à Tel Aviv, sans la climatisation et sans la mer et avec plus de bruit.

Le Moyen Orient est vivant, très vivant mais comme c'est un pays jeune avec beaucoup d'enfants, lorsque vous habitez en plein centre ville, à même pas 10 minutes de la mer, dans une rue qui donne sur Bograshov, vous dormez et vos voisins aussi.

Cette nuit, les parisiens sont revenus de vacances, les enfants retournent à l'école demain, les joyeux drilles sont allés z'arsouiller à la Flèche d'Or, ils ont remonté la rue en criant, ils ont descendu la rue en chantant, ils se sont pris de bec, la nuit fut rude !

Et ce matin, alors que mes fenêtres donnent sur une impasse, elle donne sur le mur des Fédérés, deux petits jardins sont ouverts au public, les électeurs s'engouffrent en voiture pour aller voter dans l'école primaire de ma rue. Je me pose une question, pour être inscrit sur les listes électorales, faut habiter le quartier ? Ils savent pas les électeurs que la voiture ne doit pas s'engager dans ce cul de sac.

Certains jours, je fais des rêves de campagne, je me vois même comme Diogène vivant loin du monde dans mon tonneau !!!

20/04/2007

Un soupçon de nostalgie

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Je viens de lire la note de Bérangère, j'aurais voulu l'écrire, elle a capturé l'âme du Moyen Orient, enfin l'âme de ce petit pays (grand comme la Bretagne) si particulier.

J'ai vécu quatre ans à Tel Aviv, Bérangère habite Jérusalem depuis 7 mois, nous ne partageons pas la même experience, Tel Aviv, c'est la plage, les fêtes, un petit mariage là bas, c'est deux cents personnes !.

Lorsque vous prenez l'avion pour Tel Aviv et que votre voisin est victime d'un malaise, c'est le seul vol où vous verrez la moitié de l'avion se lever pour secourir le malheureux, l'autre moitié prend des notes au cas où, ce sont des avocats.

Ce pays, c'est la jeunesse et la beauté des petits soldats, c'est votre vendeur de journaux qui part brusquement en vacances, en laissant les journaux s'empiler devant sa porte close, et personne ne se sert, c'est l'épicier du coin qui essaie toujours de vous voler sur le prix de vos bonbons, alors qu'il les achète pour vous, c'est votre voisine qui vient vous apporter de la nourriture à ne savoir que faire et qui vous engueule parce qu'elle est passée devant chez vous et que vous n'étiez pas là.

C'est la queue au Super-Coop, une vielle femme vous demande de passer, elle vous montre ses maigres achats, vous la laissez passer et c'est là que le chariot immense se dévoile à vous, c'est deux vieux, dans le même supermarché qui se crachent au visage pour une olive et que la sécurité doit séparer.

C'est le bus qui s'arrête brutalement, le silence qui s'installe, les démineurs qui arrivent, le petit robot qui fait exploser une valise, un pot de cornichons et quelquefois une vraie bombe, et la vie reprend.

C'est un pays qui engueule son premier Ministre, qui peut le voir, le toucher, qui sait où sa femme achète ses chemises, c'est un pays où le voisin sait que vous allez partir à Paris et vous demande de lui ramener du saucisson et du fromage.

C'est un pays qui énerve, qui fascine, c'est un pays qu'on ne peut oublier.

19/04/2007

Les meilleures ennemies

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J'ai reçu un cadeau de Madame de, plus exactement Madame de, qui déteste jeter, a refilé à cette pauvre heure-bleue, une tapisserie. Dommage, le cadre est beau mais la tapisserie est immonde, je sais de quoi je parle, j'ai commencé un coussin (la Dame à la Licorne), une petite horreur, les années passent, le coussin reste au fond d'un placard.

Ce "cadeau" est un coup bas, Madame de sait que je suis incapable de jeter un cadeau, j'avais une collection de boules de neige, un Picsou comptant ses dollars, un chauve retrouvant ses cheveux, le Mont Saint Michel sous la neige, chacun se sentant obligé de me choisir la boule la plus hideuse, j'ai fini par donner ce trésor kitsch à un gamin malheureux.

J'ai accroché cette tapisserie dans la salle de bains, une salle de bains, c'est un endroit intime, seuls les proches viennent dans ma salle de bains.

J'espère que le temps va faire son oeuvre, rapidement, que la tapisserie va moisir et que je vais pouvoir récupérer le cadre.

17/04/2007

Lorsqu'il pleut, c'est plus simple

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J'ai reconnu le bonheur au bruit qu'il a fait en partant. J'ai lu hier que c'était une citation de Radiguet, ce garçon mort si jeune, celui dont Cocteau fût amoureux, on dit même que c'est Cocteau qui lui donna l'oeuvre "Le Diable au corps".

Vendredi, j'ai vu la Merveille, elle fait de vrais sourires, elle sait pleurer sans larme, ses parents sont tombés en amour, ils l'aiment d'un amour sans faille, si ce n'est pas le bonheur, ça y ressemble.

Samedi, je me suis promenée dans les rues de Paris, une manifestation de sans-papier, les pauvres, ils étaient 12 encerclés par 150 gendarmes !

Dimanche, je suis allée chez Madame de, dans cette banlieue Ouest qu'elle quittera mardi pour un quartier de Paris qui ne dort jamais, ici on entend les oiseaux chanter le matin très tôt, dans sa banlieue, on ne voit que des arbres et des fleurs, on ne croise jamais personne, je lui souhaite d'avoir fait le bon choix ?

Hier avec une amie, je suis partie sur les traces de Casque d'Or, la vraie, pas Simone Signoret, sa maisonnette est en cours de réhabilitation, ce quartier malgré la fièvre immobilière ressemble encore à une photo de Doisneau.

J'ai trouvé à l'Eglise de Charonne, les traces de Monsieur Magloire, peintre, poète et philosophe, ami de Robespierre, ce qui le rend brusquement moins sympathique.

Mon muguet est stérile mais mon lierre descend dans la rue.

C'est tout, mais en écrivant ces petits riens, j'ai le sourire aux lèvres.

15/04/2007

Vivre indignée

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Hier, après un long périple dans Paris, l'achat de deux gros bracelets noir et blanc, très années 60, nous sommes partis voir la Merveille.

Elle a déjà tout compris, elle pleure et hop, elle passe de bras en bras, son père et sa mère sont en admiration devant elle, les grands parents sont gâteux, c'est déjà un fameux petit tyran, elle a vraiment de la chance.

Pendant ce temps-là, la météo est devenue folle, c'est l'été à Paris, il a neigé à Jérusalem au mois de mars, les volcans reprennent du service, la banquise fond, les phoques meurent de faim, enfin ceux que les chasseurs épargnent.

L'eau potable commence à manquer, les nappes sont polluées, les espèces disparaissent, les nantis de la Côte d'Azur râlent, ils ne peuvent plus changer l'eau de leur piscine.

Et chacun continue à vivre de la même façon, moi la première, j'ai l'impression de faire beaucoup parce que je ferme le robinet lorsque je me lave les dents et que ma machine à laver est écologique, foutaises!

Demain ou après demain, quel monde laisserons nous aux enfants de nos enfants ?

Pendant que nous discutons sur le sexe des anges, les 3/4 de la planète crèvent de faim, les abrutis continuent à parader en 4x4 dans les villes, nous mangeons des poissons qui font crever les autres espèces, perche du Nil, panga, tilapia.

Nous payons 3€, sans même sourciller, une petite brioche, nous ne sommes mêmes pas surpris de retrouver à l'autre bout de la planète un McDo.

Finalement, l'homme n'a qu'un prédateur, son voisin !