20/10/2006
La dame aux camélias
Flaubert disait : "Madame Bovary, c'est moi", en ce moment, je dirai plutôt : "la Dame aux Camélias, c'est moi".
Hier soir JJF et l'Ours sont venus dîner, le ventre de JJF s'arrondit doucement, la fatigue s'installe, les 35 heures, elle connaît pas, elle s'endort dès qu'elle se pose sur un canapé mais n'arrive pas à dormir la nuit.
Après leur départ, j'ai rangé vaguement, et hop dans mon lit avec mon petit livre, le bibelot s'est endormi rapidement, j'ai commencé à piquer du nez sur mon livre et j'ai éteint la lumière.
Je ne fais pas comme Proust, qui tartine 37 pages sur sa rapidité à s'endormir, j'ai commencé à tousser, une petite toux sèche d'asthmatique, dès que je fermais l'oeil, calée par mes trois oreillers, quinte de toux. Ce matin, la levée du corps a été difficile et ma cervelle fait grève.
Heureusement, aujourd'hui, je n'ai rien prévu, pas de visite d'appartements avec Madame de, pas de paperasses à déposer aux quatre coins de Paris, pas de peinture, rien, nada, klum, nothing, niente, walou.
Et ce rien me convient tout à fait, sauf si je continue à respirer par coeur et que je me décide à aller, de nouveau, consulter.
10:35 | Lien permanent | Commentaires (22)
19/10/2006
Rien que du bonheur
"Rien que du bonheur" c'est le titre du livre que j'ai acheté hier après midi, en partant porter des tonnes de papiers administratifs dans un coin improblable du 11ème arrondissement.
A chaque parution d'un "dernier" livre de Laurie Colwin, la presse annonce que c'est le dernier, elle a commencé à écrire en 1968 et elle est morte, trop tôt en 1992.
J'ai acheté son bouquin de confiance, pour le commencer dans le bus, il ne fera pas deux trajets, il est tout petit, petit, on a dû faire les fonds de tiroir, je me sens un peu déçue :
Elle écrivait des petits bijoux, des phrases courtes, un humour desespéré...
En revenant de porter ces papiers indispensables, qui ne serviront à rien, comme tous les trucs indispensables demandés par les administrations, j'ai acheté du poisson. Grande nouvelle, me direz-vous. Non ! Trou énorme dans le porte monnaie, 30€ pour manger même pas de la sole, j'aurais dû choisir poissonnière et pas libraire !
En revenant, j'ai sorti la table à repasser, oui, elle prend souvent l'air et j'ai glissé dans le lecteur "Fish and Chips",
comédie anglaise que ça disait, tu parles d'une comédie, un musulman souhaite élever ses enfants dans le plus strict respect de la tradition, comme la mère est anglaise, ça le fait pas et les coups pleuvent.
Ce matin, je suis comme Mab, ma cervelle tourne, mon coeur bat trop vite et la vie ne me semble pas une vallée de rose.
C'est peut être à cause de l'automne.
10:00 | Lien permanent | Commentaires (16)
18/10/2006
Sky my husband !!
Hier mon bibelot avait besoin de voir notre généraliste, pour faire signer des papiers, nouvelle maladie, nouvelle paperasse; Le Bibelot me propose de venir avec lui, nous passerons par la banque, râler un peu, demander où en est le remboursement du piratage annuel de notre CB.
Déjà, j'ai un petit peu envie d'étrangler notre chargé de compte !
- Ca vous arrive souvent à vous !
Pas vraiment, c'est la deuxième année qu'au mois d'Août un mal élèvé s'offre des vacances avec notre carte.
Notre compte n'a toujours pas été recrédité, nous rappelons que si par hasard, on passe dans le rouge, on refuse de payer des agios et direction la Rue des Archives voir le médecin, celui qui passe à la télé !
J'attends l'homme dans un café et en sortant, il a besoin d'encre pour son imprimante, il me propose de passer par la République et de continuer tout droit, je rappelle que j'habite à côté du Père Lachaise, que je suis asthmatique, que la pollution est au top niveau hier.
Nous voilà, Rue de Belleville, j'ai l'impression que je vais mourir là directement sur le trottoir et que je ne pourrai même pas tomber mollement, la foule compacte m'empêchera de jouer ma scène finale.
Le bibelot et son emphysème vont bien, il trotte comme un jeune chien et prend la peine de chercher du regard une boutique qui vendrait son encre.
6o% des foyers français sont équipés d'un ordinateur, les autres habitent tous rue de Belleville, pas une seule boutique proposant des ordinateurs, en revanche si j'avais envie de cornes de gazelle (je déteste ça), je pourrais faire des provisions. Je m'arrête, m'envoie une bouffée de Ventoline, je hais le bibelot, il marche le nez au vent.
Il me fait le même coup que son père
- Tu vois l'immeuble, là-bas, eh ben c'est pas là.
Le bibelot a de la chance, j'utilise mon peu d'énergie à respirer. Je promets de le tuer en arrivant.
Finalement la mise à mort est remise à plus tard, j'arrive et je m'affale sur le canapé.
09:50 | Lien permanent | Commentaires (27)
17/10/2006
Chroniques de Tel Aviv
Hier, j'avais rendez vous avec le 14 Rehov Bar Korchva, j'avais rendez vous avec ma voisine, ma mitzvah de toujours, j'avais rendez vous à 15 h sans madame de, finalement, c'était mes souvenirs, pas les siens.
J'ai pris le métro, j'étais en retard mais elle le savait, elle a été ma voisine pendant 4 ans, elle sait que je ne suis jamais à l'heure, il faut dire qu'un métro sans lumière, ça n'aide pas à arriver à l'heure.
Lorsque je suis arrivée devant le Casino - ma voisine a toujours aimé les supermarchés - j'ai vu sa chevelure trop blonde (elle a un an de moins que moi), j'aime sa façon de dire, en français : "Je suis plus petite que toi", je l'ai vue, plus Israélienne que jamais, le portable à la main, l'écouteur à l'oreille et couverte d'or.
Elle n'aime pas marcher, nous nous sommes installées dans un café et hop, la chronique de ma rue.
- Qui habite chez moi ?
- Le pépé yiddish est toujours vivant ?
- Et la vieille dame qui habite la petite maison ?.
Ceux là sont toujours là, toujours vivants, le pépé yiddish regarde toujours les jambes des filles, la vieille dame russe veut toujours quitter la maison, celle de ses parents, elle a toujours son accent russe.
Ma voisine ne sait pas qui habite chez moi, elle ne va plus par là, je ne suis plus là, la chronique continue : "Tu sais le gros, celui qui buvait beaucoup, il est mort"
Et en face, tu te souviens en face ? La femme qui avait les cheveux rouges ? Non, je ne me souviens pas, elle aussi, elle est morte.
Expresso Bar, à l'ombre des ficus, il a rouvert ? Non, c'est autre chose. J'essaie de savoir, j'ai lu souvent à l'ombre des ficus, j'ai envie de mettre une image mais ma voisine n'a pas de nostalgie à entretenir, sa nostalgie à elle, c'est Paris, c'est la ville de ses enfants.
Elle vient à Paris, en espérant que tout à changé, et rien n'a changé, son fils est toujours aussi fuyant avec elle, ses deux filles sont toujours fâchées, l'une est très religieuse, l'autre pas.
L'histoire de ma voisine, c'est un mauvais roman policier, mariée jeune, enceinte, son mari était un petit voyou, tué dans un bar parisien par d'autres voyous.
La vie de ma voisine n'est pas une vallée de roses, alors, qu'importent ses cheveux trop blonds, son visage trop fardé, et son or à chaque doigt, ma voisine n'est que chagrin.
Elle rentre dimanche à Tel Aviv retrouver sa solitude.
09:45 | Lien permanent | Commentaires (17)
16/10/2006
Humour ?
C'EST CURIEUX COMME L'ARGENT AIDE A SUPPORTER LA PAUVRETE.
A. ALLAIS
C'est pour ce genre de détail que je suis toujours mariée avec l'homme. En revenant d'un rendez-vous à la banque et constatant la maigreur de nos économies, l'homme a ramené une carte postale avec cette citation.
Que celui qui n'est pas d'accord lève la main..
11:27 | Lien permanent | Commentaires (20)