28/03/2022
Devoir de Lakevio du Goût N°118
Je suis ravi en regardant cette toile de Caillebotte.
Non, il n’est pas à Paris, pas sur le Pont de l’Europe.
Il n’est pas non plus en train de regarder des raboteurs de parquet au boulot.
Non, il regarde un couple qui part en direction d’un petit bois, sur « Un chemin montant. »
Je vous dirai lundi ce que j’en pense.
J’espère surtout lire ce que vous en pensez…
À lundi donc…
Il fait beau, le ciel est bleu, l'herbe est verte...
Ils marchent tranquillement comme un vieux couple qui fait une promenade digestive après un repas dominical un peu trop copieux.
Il ne pense pas à ses amis peintres.
Il les aidera à vivre un autre jour.
Elle ne pense pas à la poussière qui macule le bas de sa robe, elle la donnera, sans même un regard, à la bonne qui la brossera.
C'est un moment de détente, au détour du chemin ils ne trouveront pas un trou de verdure où chante une rivière.
Personne n'aura deux trous rouges au côté droit.
Ils auront juste les joues un peu plus rouges en revenant de leur promenade.
09:57 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : printemps, ciel bleu, promenade
24/03/2022
Pourquoi j'ai mangé mon père.
Depuis le début de cette guerre, je pense chaque jour à mon père.
Mon père, enfermé en Pologne, avait été "délivré" par les Russes.
Après sa "libération" il leur voua une haine farouche...
Je connais peu de choses de son passé.
J'ignorais même qu'il parlait allemand.
Lorsque je l'ai entendu le parler, je lui ai dit "mais tu parles allemand ?"
Il m'a répondu "Il faut toujours comprendre son ennemi."
Bien qu'il mit deux ans à revenir en France, il n'eut pas le temps d'apprendre le Russe...
Pendant la Guerre Froide, alors que l'épisode des missiles de Cuba faisait craindre une troisième guerre mondiale, mon père nous disait régulièrement "Je préfère vous tuer de mes propres mains que vous laisser aux mains des Russes !!! ".
Je ne suis pas une experte en géopolitique, mais Dieu que la guerre est moche !
Je crois aujourd'hui que mon père le savait mieux que bien des spécialistes qui dissertent sans fin pendant que les gens meurent...
09:58 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : guerre, russie, délivrance, père
21/03/2022
Devoir de Lakevio du Goût N°117
Où mène cette passerelle ?
Que traverse-t-elle ?
Le savez-vous ?
Si vous le savez, dites-le !
Si vous ne le savez pas, inventez-le !
J’essaierai de trouver où mène cette passerelle.
À lundi…
Déjà, j'essaie de trouver où est cette passerelle.
Non elle n'est pas dans le jardin de Giverny.
Manquent les nymphéas...
Ce n'est pas non plus le Parc Monceau.
Ne me dites pas qu'en pleine période d'allergies printanières, le Goût a osé m'envoyer à la campagne !
Je connais le Goût, sa veine bucolique ne l'entraîne jamais bien loin.
Il n'est pas dans le Berry, pas sur les traces de George Sand.
Pour ça, il a le « Musée de la Vie romantique », son jardin de roses et surtout son café servi.
Je peux traverser cette passerelle sans crainte.
Je n'aurai pas une overdose de verdure car je suis sûre que la vie est à peine à un quart d'heure à pied.
Je le connais, il rêve sans doute à une toile de Fragonard.
À une jeune femme sur une balançoire...
Une évasion à portée de TER, ça permet d'oublier le reste...
09:55 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : devoir de lakevio-le goût, paysage bucolique
18/03/2022
Des mots et Merveille.
Merveille a pris l'habitude de nous téléphoner.
Elle parle de tout, de livres, de copines, de son futur lycée.
Elle est encore hésitante, elle veut faire tant de choses...
Hier, elle m'a parlé de son voyage en Espagne, de son rendez-vous devant le collège à six heures du matin, de sa peur de rater l'avion.
Elle les a trouvés trop optimistes parce que le matin très tôt, les embouteillages sont déjà importants.
Elle a fini par me parler d'une carie à cette dent qui, déjà soignée, lui a causé un abcès.
Elle m'explique qu'elle n'a pas pu aller chez le dentiste pendant que la mononucléose était "en poussée" pour ne pas contaminer le dentiste...
Surprise, je lui dis qu'elle n'a pas hésité à venir nous voir pendant que sa maladie était "en poussée"...
La jeune personne m'explique alors le plus sérieusement du monde que "ce n'est pas pareil, les vieux ne risquent rien".
Elle me fait rire et je la remercie.
Elle "pédale" un peu et m'explique que "bon, vous êtes vieux mais pas si vieux".
Je la comprends Merveille.
Nous sommes vieux, très vieux et elle a quinze ans.
Mais elle veut garder "ses vieux" encore un moment...
09:37 | Lien permanent | Commentaires (14)
14/03/2022
Devoir de Lakevio du Goût N°116
J’ai enfin réussi à savoir ce que cache cette porte.
En avez-vous une idée ?
Si j’osais, je vous demanderais de commencer votre découverte par :
« Ma songerie aimant à me martyriser s’enivrait savamment du parfum de tristesse »
Et plus encore, la clore sur :
« Ne t’imagine pas que je dis des folies. »
Si vous estimez être mal armé pour faire de la sorte, faites comme vous voulez.
Mais dites quelque chose lundi.
Ma songerie aimant à me martyriser s'enivrait savamment du parfum de tristesse mais je ne vois pas pourquoi je serais triste cette fois ci.
Parce que bon, c'est bien joli tout ça mais derrière cette porte il n'y a aucune tristesse.
Du soleil sur les cartons qui restent à ouvrir, mais c'est tout !
Il suffit de prendre le temps.
Les recherches, infructueuses jusqu'à présent, pour retrouver la prise qui permet de recharger l'aspirateur et quelques autres bricoles qui manquent à l'appel...
Comme à chaque déménagement en somme.
Mon Ours a été opéré avec succès.
Merveille part en Espagne dans quelques jours.
P'tite Soeur va mieux.
Que demander de plus ?
Je sais ce qu'il me faut.
De l'inspiration !
Hélas je n'en ai guère...
J'ai toujours pensé qu'écrire un livre, même un mauvais polar, demandait beaucoup de travail alors ne t'imagine pas que je dis des folies...
09:45 | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : porte, devoir de lakevio-le goût