heure-bleue

Hier, avec le Goût, on est allé chercher mon smartphone chez l’agrume.

Je voulais un nouveau téléphone parce que le mien met deux heures à se charger et cinq minutes à se vider.
J’aurais dû prendre celui du Goût parce qu’avec mon smartphone, je suis comme une poule devant une fourchette.
Il est beau, il est léger, il est plein de couleurs mais je ne sais même pas répondre quand j’ai un appel.
J’ai demandé au Goût de lire la notice et de m’apprendre à l’utiliser.
Mais pourquoi j’ai voulu un téléphone comme ça ?
Pour pouvoir trouver mon chemin si je suis perdue. J’ai vu Lakevio faire çà, je trouve ça super.
Évidemment, l’Homme m’a dit « ben tu fais comme moi, tu demandes ton chemin… »
Ce matin, j’ai cru qu’un oiseau était entré dans la chambre pendant la nuit.
Mais non, c’est le smartphone qui pioute quand je reçois un SMS.
Et je ne sais même pas comment le lire.
Je suis mal partie avec ce truc.
Je vais peut-être le donner au Goût.
Peut-être…

Hier je n'ai pas vu mes Merveilles
J'éviterai de raconter ici ce que je pense de l'Ours et de sa mauvaise humeur permanente...

Je vous parlerai plutôt des finances de ma ville.
Ma ville est endettée, comme presque toutes les villes de France, à la suite des promesses de l'Etat.
Promesses de compensation non tenues depuis 2004.

C'est neuf millions d'euros en moins pour la ville, des écoles sorties de ZEP pour cause d'économies, des "activités extra-scolaires" inexistantes faute de budget.
Le ratage complet des nouveaux rythmes scolaires ? Merveille a fait deux arbalètes en carton depuis la rentrée...

C'est aussi la fermeture d'un centre de santé dès janvier 2015.
Un centre qui offrait des spécialités féminines dans un coin de cette ville où le chômage frappe encore plus qu'ailleurs.

Bon, le nouveau Maire, une femme de 77 ans en mauvaise santé, aura 83 ans à la fin de son mandat, ça ne pousse pas à l'innovation.
Dans notre coin où il ne se passe jamais rien, où la réouverture du primeur est un évènement on n'a jamais autant vu la maréchaussée que dans ce quartier calme.
Je les crois plus à l'affût d'une voiture à enlever qu'à la recherche éventuelle de malfaisants.

Hier j'ai fait du ravitaillement.

Ça n'a rien de passionnant de remplir un chariot de dentifrice, lessive et légumes pour faire la soupe.

Mais c'est en rentrant que nous avons vu que notre marchand de légumes avait enfin pu ouvrir !
Il était fermé depuis la rentrée.
Un dégât des eaux et, cerise sur le gâteau, un "inondeur" sans d'assurance et qui n'a pas non plus payé son loyer depuis un certain temps...

Je voulais aller voir les Merveilles car la grande est malade mais l'Ours n'était pas d'accord alors en mère discrète, je n'ai pas insisté.
Merveille ne pourra peut-être pas aller à Beaubourg demain avec sa classe.

J'ai presque fini "Baby Love" de Joyce Maynard, un premier roman sorti en 1981.
On y parle déjà les grossesses précoces des jeunes Américaines qui vivent dans des trous paumés.

Plus de trente ans après, rien n'a changé.
Elles continuent à jouer à la poupée avec des bébés, des vrais.
Elles se marient avec leur petit ami, regret des unes et des autres de ne pas continuer leurs études.
Le tout accompagné parfois de maltraitance et de bébé secoué.

L'Amérique est toujours peuplée de puritains...

Hier, je suis allée chez mon généraliste dans le Marais.
On déménage plus souvent qu'on ne change de médecin.
Il nous faut bien une forme de stabilité...
Il me connait, il sait que je prends scrupuleusement mon traitement pour l'asthme et que j'ignore mes autres misères.

Chaque fois que je vais sur Paris j'avance dans mes cadeaux de Noël.
Je ne veux plus passer par le Net.
C'est aussi cher qu'en boutique et bientôt si nous ne passons jamais par les boutiques, nos villes ressembleront aux villes américaines.
Des villes sans boutiques, avec un supermarché énorme, des banques, des garages et rien d'autre.
Je ne parle pas de New York bien sûr, c'est une vitrine comme Paris.

Je savais que notre réfrigérateur était loin d'être plein, il n'y avait deux petites escalopes et une grosse cuillère de haricots  verts chacun, alors j'ai trainé l'Homme au "Pain de Sucre", une pâtisserie de rêve.

Nous sommes sortis avec deux éclairs, notre dessert a donné à notre repas frugal une touche de luxe.

Hier soir, j'ai regardé la télé, c'est rare et c'est surtout rare que je regarde jusqu'au bout.

Je dois être la seule à n'avoir pas vu "Le prénom".

J'ai bien ri, j'ai revu des soirées lorsque nos enfants étaient jeunes.
Des soirées avec ma sœur et son mari, celui qui a des oursins dans la poche et surtout une conception de la vie à l'opposé de la nôtre.

Résultat ? Le temps à passé.
On ne se dispute plus, on ne se voit plus.
Ma sœur et moi nous téléphonons mais de moins en moins depuis qu'elle habite dans la même ville que mon autre sœur.

Ce film est drôle mais pas seulement.
Un prénom on le traîne toute la vie et c'est plus facile de s'appeler Louis que Kevin, Marie que Priscilla.
Oui, les profs ont vite fait de ranger les gamins dans des cases et le petit Kevin sera jugé plus turbulent que le petit Louis...

J'ai un prénom lambda, pas original, pas stigmatisant.
Je dis mon prénom ? Ma date de naissance s'affiche immédiatement.
Le Goût a un prénom patricien, il aime bien son prénom.

L'Ours aime bien son prénom et j'adore le prénom de mes petites filles, pas de fantaisie, c'est plus simple à porter...