29/06/2022
Le vieux qui vendait l'Humanité.
Samedi soir, nous avions à la maison un ami du Goût.
Il a partagé notre repas et nous avons beaucoup bavardé.
Nous avons parlé des élections et du communisme.
Immédiatement, j'ai pensé au petit Monsieur qui vendait « L'Humanité-Dimanche » au métro Rambuteau.
Nous avions sympathisé et comme nous il participait au dépouillement des bulletins.
Rescapé des camps, militant communiste, à chaque scrutin nous le retrouvions dans notre bureau de vote.
Il était juif et communiste, ce qui n'est pas toujours facile à gérer...
Déjà le judaïsme lui posait quelques problèmes.
S'il avait été à la place de Moïse, il n'aurait jamais trouvé Israël car communisme rime souvent avec le refus du sionisme.
Ce vieux monsieur avait deux filles.
Une était partie « là-bas ».
Elle n'était pas partie en Israël mais en Palestine...
Il me disait avec un accent yiddish à couper au couteau : "Vous savez, c'est difficile à accepter, je suis Juif, déporté, j'ai perdu ma femme et ma fille est là-bas".
Aujourd'hui encore, mon vendeur d'Humanité me manque...
10:18 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : paris, librairie, les gens
27/06/2022
Devoir de Lakevio du Goût N°129
Cet homme semble bien triste.
Il pense...
Mais à quoi ?
Sur quoi ou qui se penche-t-il ?
Qu’attend-il ?
Qui attend-il ?
Je n’en sais rien.
J’en saurai peut-être plus lundi.
Je saurai peut-être ce que vous en direz.
J’aurai pensé à quelque chose.
Une histoire.
Une prémonition…
À lundi donc...
Il pense à quoi cet homme ?
Peut-être à rien.
Il a une migraine d'enfer et espère qu'elle va passer.
Il pense à quoi cet homme ?
Il pense qu'il n'a plus un maravédis et qu'il a faim.
Il n'a jamais "fait la manche", il espère avoir le courage d'aller devant une boulangerie et demander à un client de lui acheter une baguette.
Il a quoi cet homme ?
Un chagrin profond.
Sa compagne est partie et a vidé l'appartement...
De fait, cet homme n'a rien de tout ça.
Il vient seulement de lire sur le Web un article, truffé de fautes d'orthographe.
Il est sorti, accablé par le niveau lamentable de ses contemporains dans une langue qui est pourtant leur langue maternelle...
09:31 | Lien permanent | Commentaires (8)
25/06/2022
Des yeux pour pleurer.
Chic ! Êtes vous déjà en train de vous dire.
"Elle a des problèmes ! "
C'est quelque chose que j'ai remarqué : Les blogs larmoyants ont de la visite, des commentaires.
Le voyeur qui sommeille en chacun de nous se réveille alors.
Je ne suis pas meilleure que les autres donc je lis aussi les blogs larmoyants.
Evidemment je plains sincèrement leurs auteurs mais comme je ne les connais pas vraiment, ma compassion fait long feu.
Je suis comme tout le monde.
Ma vie est loin d'être un long fleuve tranquille.
En cas de problème, je rumine dans mon coin.
Ça passe.
Ou pas...
Maintenant, je ne peux plus pleurer.
Non que je sois perpétuellement gaie, c'est simplement que je n'ai plus de larmes.
Ça ne simplifie pas la vie surtout lorsque vous êtes allergique et que les pollens s'en donnent à coeur joie.
Alors, je mets des gouttes pour faire croire à mes yeux qu'ils ont encore des larmes
Evidemment, je vise mal.
Ça rend les joues gluantes.
En plus je me fiche la compresse dans l'oeil.
Ça me fait mal mais je ne pleure pas, sauf les larmes achetées en pharmacie.
J'ai mal mais je ne pleure pas.
Tiens, je viens de créer un nouveau concept : Le blog larmoyant sans larmes.
09:35 | Lien permanent | Commentaires (10)
20/06/2022
Devoir de Lakevio du Goût N°128
Justement, en cherchant quelque chose dans le foutoir de photos de mon PC, j’ai vu quelque chose.
Une photo que j’ai prise en 2018 du côté de la rue du Faubourg Montmartre.
Elle m’avait frappé car elle posait une question que je m’étais déjà posée il y a bien longtemps.
Ah oui… Que diriez-vous d’y mettre les neuf mots suivants ?
Ciels
Enfer
Tomenteux
Quiddité
Abricot
Climat
Nuages
Tempête
Chaleur
Qu’en pensez-vous ?
Bah… On verra ça lundi…
Il ne nous a pas gâté le Goût avec son devoir !
L'amour de qui d'abord ?
Celui de son prochain ?
J'ai parfois l'impression que l'amour, c'est l'enfer.
"Mais qui censure l'amour ?"
Mais tout le monde !
"Tu aimeras ton prochain comme toi même", ce n'est pas une évidence, j'en connais beaucoup qui préférent un abricot tomenteux à leur voisin.
Il me faut vous dire qu'aujourd'hui j'ai du mal à croire à l'amour...
Il me faut vous dire que, pour aller voter, j'ai bravé la chaleur, j'ai guetté les nuages et la tempête prévue a fait long feu.
J'ai regardé les résultats des élections, j'ai conservé mon calme.
Je n'ai pas perdu ma quiddité, comme dit le Goût.
Pour les ciels, je n'en ai pas sous la main.
10:09 | Lien permanent | Commentaires (6)
16/06/2022
Il fait chaud... En voilà un scoop !
Il ne manque pas d'arbres ni de voitures dans mon quartier.
Je connais des quartiers sans arbres mais des quartiers sans voitures et surtout sans travaux, je ne vois pas...
Depuis hier, on vit dans le noir.
On sort tout de même pour faire du ravitaillement mais c'est tout.
Ça me rappelle Tel-Aviv.
Vous sortez, la chaleur vous fait suffoquer.
Vous attendez le bus.
Vous y montez et là, la clim vous fait presque frisonner.
Déjà, avant la canicule, il faisait trop chaud.
Le Parc Monceau nous accueillait.
Nous nous asseyions à l'ombre, non des jeunes filles en fleur, mais surtout trop près des cris des gamins sortant de l'école bilingue de l'avenue Van Dyck.
La dernière fois que nous y sommes allés, il ne faisait ni chaud ni froid.
Le parc était calme, nous avons vu passer deux jeunes femmes vêtues de marron de la tête aux chaussettes.
Nous étions d'un coup transportés dans les années 40 !
On tournait un film dans le Parc.
La magie du cinéma n'opère hélas que dans les salles...
Vous connaissez sans doute l'escalier du Parc, pas très loin du manège.
Un couple y gravissait les escaliers tandis qu'un malheureux traînait une énorme caméra.
Le couple redescendait, une voix criait "coupez !".
Et ça recommençait...
"Action !"
Le couple gravissait.
Le cameraman traînait sa caméra.
"Coupez !"
Le cameraman redescendait sa caméra...
Nous avons commencé à discuter avec notre "voisine de badaudage".
Nous avons fini au café où nous avons passé un long moment à parler de choses et surtout d'autres.
Le cinéma mène à tout à condition d'en sortir...
C'était bien.
10:04 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : parc monceau, cinéma, verdure