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30/05/2006

Epouses et concubines

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Aujourd'hui, je suis allée déjeuner avec l'homme "Au bar des amis", nom bien choisi, j'ai rencontré des amis d'amis, papotage et grignotage sont le sel de l'amitié.

Si nous étions dans le coin, c'est que nous avions des problèmes de Sécurité Sociale à
régler pour l'homme, le cancer est une maladie prise en charge à 100%, si votre médecin traitant n'oublie pas d'en faire la demande.

L'homme avenant dit à la préposée :"C'est quand même un avantage le 100%, si en plus on devait payer pour avoir le cancer, personne n'accepterait de marcher dans la combine", rire spontané de la guichetière suivi d'un instant de silence; je suis habituée à l'humour trash de l'homme, j'arrive à comprendre que de parfaits inconnus ne percutent pas immédiatement.

J'ai aussi regardé "Epouses et concubines", film que j'adore, dois-je vous rappeler l'histoire ? Dans la Chine des années 20, 4 femmes se disputent les faveurs du riche maitre Chen Zuoqian, la favorite de la nuit voit les lanternes rouges allumées devant sa porte.

Durant 4 saisons, nous assistons aux intrigues des femmes pour attirer l'attention du Maitre.

Je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer une femme, possédant 4 hommes, et les choisissant au gré de ses caprices, je ne suis pas certaine qu'une telle institution aurait perduré si longtemps.

J'ai suivi les conseils de lecture de Lili, je viens de m'acheter "Un secret" mais je dois d'abord lire le livre rose de l'Ours et finir "Le passage des éphémères".

C'était une journée ordinaire dans la vie d'une femme.

29/05/2006

Alors, rien



Alors rien, j'ai un QI d'huitre ce matin, c'est la faute aux Musées, le Louvre et l'Orangerie, je ne comprends pas les parisiens qui profitent d'un pont pour m'empêcher de me cultiver. J'ai abandonné, je crois que j'aurais perdu toute envie de m'extasier au bout de 2 heures à piétiner dans la poussière.

C'est la faute à la Fête des Mères, j'ai reçu un gros livre rose, j'ai ri, j'étais heureuse et le bonheur ça ne s'écrit pas.

C'est la faute au temps, il pleut vaguement, alors je m'active vaguement.

C'est la faute à la vie, j'ai plus envie de retourner sous la couette avec mon livre rose que de m'activer.

Je suis comme Louis XVI qui le jour de la prise de la Bastille a écrit dans son journal "Rien".

J'espère seulement que mon rien ne va pas ressembler à une révolution !

27/05/2006

J'efface



Cette nuit, je me suis réveillée, je n'ai pas vu l'homme qui dormait à côté de moi, je ne sais pas, je ne sais plus, je devais dormir à moitié, je me suis levée, j'ai cherché, j'ai vu sa veste jetée sur une chaise, je suis repartie dans la chambre et là, j'ai vu, il dormait du sommeil du juste, Balagan contre lui.

Et j'ai continué à effacer mon blog sur 20six, sans relire ou si peu.

J'avais déja tellement effacé que je n'ai pas vu cette note sur Carver, un écrivain que j'adore, "Les vitamines du bonheur", des vies ratées, des vies qu'on efface en posant ses affaires sur le trottoir, prendre sa voture, aller s'installer ailleurs et recommencer les mêmes erreurs.

Je n'ai pas trouvé "Les 3 roses jaunes", je n'ai pas relu la mort de Tchekov, il fuit cette mort qui approche et finit par mourir sur le quai d'une gare.

Je n'ai pas relu ces notes, je sais que je n'ai pas raconté ni mes peurs, ni mes fuites.

En fait, un blog n'est pas un journal intime, surtout lorsqu'il est lu par des proches, un blog c'est un jeu de dupes, un trompe l'oeil, une silhouette quelques indices pour mieux se cacher derrière des livres, des expositions, des films et d'anciens paysages.

J'efface...

26/05/2006

Yadvashem


Je ne fais pas du recyclage mais j'avais un blog sur 20six, que je vais supprimer et j'aimerais conserver cette note, pour ceux qui connaissent et pour ceux qui oublient.


Casse gueule d'écrire une note sur Yadvashem, un dimanche après midi d'hiver, casse gueule, même là-bas, sous le soleil qui tape, ça grimpe pour aller à Yadvashem, on a chaud. Après, pas besoin de climatisation, on a froid, on a peur, on a honte pour les responsables de ça.
Pourquoi je n'ai jamais parlé de cet endroit, certainement parce que trop douloureux à évoquer, ça n'est pas un musée, on ne paye pas pour aller voir l'horreur...
Le souvenir que j'en garde, le Mémorial des enfants, le noir, les miroirs reflètant les bougies et le nom des enfants, leur âge, Sacha 5 ans..., Salomé‚ 7 ans..., Sarah 3 ans..., Moshé 8 ans..., ils avaient fait quoi ces enfants ? Ah oui, ils étaient juifs ! C'est vrai qu'à une époque être juif, c'était suffisant pour mourir.
A quoi ont ils pensé ces enfants lorsqu'on les a séparés de leur mère ?
Ont ils cru que pour une fois, ils allaient manger à leur faim ?
Ont ils cru qu'ils allaient à nouveau mener une vie normale d'enfant ?
J'ai vu aussi des uniformes rayés, des uniformes de bagnard portés par des déportés, au cinéma, on ne se rend pas compte, mais la taille d'un uniforme adulte, c'est la taille d'un pull pour un enfant de 8 ans.
Je n'ai pas compris, ni ce jour, ni un autre, quelle folie avait pu naître dans le cerveau des hommes.
Par atavisme, par bêtise, je n'aimais pas les Polonais, sans les connaître, je ne suis jamais allée en Pologne.
Et puis, en sortant de Yadvashem, pour respirer, je suis allée dans l'Allée des Justes, et j'ai vu des arbres et des noms (pour ceux qui ne le savent pas, les Justes sont des gens qui ont sauvé des juifs) et là, à ma grande surprise et à ma grande honte, moi qui avais toujours cru que tous les Polonais étaient des antisémites convaincus, j'ai vu que leurs noms étaient les plus nombreux dans l'Allée des Justes.
Je ne suis pas ressortie meilleure de Yadvashem, juste un peu moins con. J'essaie, sans malheureusement toujours réussir, de comprendre avant de juger, de comprendre même l'inacceptable.
En plus, Yadvashem, c'est un peu chez moi, oui, comme la maison d'Anne Franck, c'est un peu chez moi...

PS: cette note fut écrite l'année dernière et effacée hâtivement...

24/05/2006

L'élegance des hommes



C'est le Goût_des_autres qui m'inspire cette note avec son commentaire sur l'élegance des hommes.

L'homme a une notion de l'élegance toute particulière, il n'aime que le meilleur, j'en suis la preuve, mais il traite ses affaires avec désinvolture, il perd les Burberry, les miennes aussi, son imper ressemble à celui de Colombo et ses chaussures sont cirées par votre servante lorsqu'elle en a assez de sortir avec un clochard !

L'homme, nostalgique, a un faible pour les pantalons en velour à petites cotes, sa jeunesse sans doute. J'ai commis l'erreur de le laisser faire son sac pour son voyage, il est parti avec un seul pantalon en velour vert, un pantalon d'une marque connue, pas Zadig et Voltaire, une autre dans le même genre, une marque qui un jour a vendu une petite robe où il était écrit : "Ne pas laver, ne pas nettoyer", le principe de la robe éphèmère, on la porte une fois et on jette !

L'homme me téléphone et m'annonce : "Je suis tombé en sortant du Restaurant de l'Hôtel du Parc", je garde un souvenir ému de ce restaurant et de ces pots de Muscat, je pose une question à l'homme "Tu avais trop bu ? tu t'es fait mal", non, il n'avait pas trop bu qu'il dit, non il ne s'est pas fait mal mais il a un trou au genou droit.

Hier en fin d'après midi, je rappelle que les magasins ferment à 18 h en Alsace, l'homme s'est accroché, je ne sais ou et il a transformé la jambe gauche du pantalon, déchiré sur 30 cm, en bermuda. J'aimerais que son co-équipier le prenne en photo, il faut immortaliser l'instant.

Hier soir, je raconte l'affaire à l'ours, il connait son père, nous pleurons de rire au téléphone, nous imaginons l'homme dans un restaurant chic (ça ne lui coupe pas l'appétit) avec son demi bermuda.

C'est aussi pour ça que je vis avec l'homme, avec lui, je ne m'ennuie jamais.