31/01/2018
Si tu t'imagines, fillette, fillette...
Le seul établissement d'importance que je connaissais dans le coin où j'habite est un grand hôpital.
Lorsque j'étais enfant, c'était une maternité et un hôpital pour enfants.
Ma plus jeune sœur, toujours malade sérieusement, a fait là-bas de nombreux séjours.
Aujourd'hui, c'est un mouroir pour vieux à 3 500 € par mois...
Lorsque je passe devant avec le Goût, je vois qu'on pose des plateaux vers 18 heures et à 19 heures, rideau ! On ferme les lumières.
Comme partout on manque de personnel.
Si vous êtes une vieille un peu lente, on vous retirera votre plateau trop tôt.
Si vous êtes "dépendante", un mot qui fait peur, vous serez lavée une fois par mois et vous marinerez dans vos couches souillées.
Cachez ce vieux que je ne veux pas voir !
C'est oublier bien vite que ce vieux a été jeune, a travaillé, a fabriqué de la richesse et que la moindre des choses serait de le traiter convenablement.
L'Etat, comme les autres, trouve que le vieux coûte trop cher.
Qu'il est trop encombrant.
On n'ose pas encore le piquer mais on lui pique l'argent qu'il a gagné.
Un vieux ça ne peut pas se défendre.
Parfois, lorsque le mois est long, le vieux fait les fins de marché pour ramasser quelques légumes.
Pourtant sans les vieux qui se donnent à fond pour aider les autres.
Sans les vieux qui aident les moins chanceux à apprendre à lire et à écrire.
Sans les vieux qui trouvent encore le moyen d'aider leurs petits-enfants, la misère serait encore plus grande dans notre beau pays.
Hier, j'ai regardé un mini reportage sur les maisons de retraites danoises.
J'ai regretté d'être une Française.
On n'a pas le regard tendre pour nos anciens, ici.
09:32 | Lien permanent | Commentaires (35) | Tags : maison de retraite, grève, argent
28/09/2016
Mon dentiste.
J'ai usé un certain nombre de dentistes.
Plutôt, ils m'ont usée.
Maintenant, je fais refaire ce qui a été raté par le précédent.
Dans l'histoire, j'ai laissé une dent et je n'ai plus vraiment les moyens masticatoires de laisser mes dents à droite et à gauche.
"Mon dentiste" est Espagnol, beau, jeune et froid.
Tout le contraire de Benny, qui était Israélien, jeune, beau et chaleureux.
N'allez pas croire que tous les Israéliens sont chaleureux.
Ils sont râleurs, "mêle-tout" mais pas forcément chaleureux.
Revenons à mon beau dentiste froid qui ne grandira plus même s'il est Espagnol .
C'est un commerçant comme un autre.
Il a vendu avec le sourire.
Il assure pro sans piper.
Je dois dire que j'ai été surprise mais pas choquée.
Lorsque la bouche pleine d'un produit à empreinte particulièrement costaud, essayant de ne pas la retirer de force, je l'ai entendu gémir, je n'ai pas été surprise.
Le pauvre venait de s'apercevoir qu'il avait une tache du produit sur sa chaussure.
Alors qu'avec l'argent de MES vacances, il allait pouvoir s'acheter plein de paires de chaussures...
09:21 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : dentiste, argent, dent
12/09/2016
La débâcle
Ils sont là, le regard triste, les livres de compte sont rangés.
Ca fait trop longtemps qu'ils comptent et recomptent.
Ils ont tout sacrifié à leur exploitation, en vain.
Il ne veut plus aller voir le banquier, c'est toujours la même chose.
Il connaît son discours :
- Il faut arrêter avant qu'il ne soit trop tard, vendez votre troupeau, vos terres, payez vos dettes et repartez à zéro.
Repartir à zéro, c'est facile pour un directeur de banque, un qui reçoit un salaire chaque mois, qui touche même des primes sur ses résultats.
Et un bon résultat, ça peut être aussi bien la fermeture d'une usine, d'un magasin, une faillite qu'un placement au rendement élevé.
Ils n'ont même pas pris de petit déjeuner.
Ils hésitent encore.
Sa ferme, son outil de travail lui vient de son père, elle, elle est née dans cette ferme ou sa mère est morte trop tôt il y a des années.
Ils ne supportent pas l'idée de vivre en ville.
L'usine ?
Ils n'en veulent pas.
Ils ne peuvent pas.
Il lui demande une dernière fois "tu le veux vraiment ?".
Elle ne recule pas.
Elle lui tend le fusil.
Il tire et retourne l'arme contre lui
10:04 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : paysans, argent, suicide ou meurtre.
28/09/2015
Je sais que je ne suis pas un perdreau de l'année, mais...
Lorsque je parle de modifications apportées à des endroits, qui étaient au départ réservés à toute la population, je ne pleure pas sur le temps qui passe.
Il n'est pas question de nostalgie.
Je pleure sur la stupidité de ceux qui pensent qu'en proposant une offre différente et plus onéreuse, en ouvrant le dimanche, en transformant le personnel en "candidats au burn-out", les actionnaires vont gagner plus d'argent.
Ils ont juste oublié que pour acheter, il faut des sous, et que la poignée de Français qui a des sous se réduit comme peau de chagrin.
Avec un salaire médian de 2461 € par mois, vous le voyez, le Français, aller faire ses petites courses à la Grande Epicerie ?
Un cadre gagne en moyenne 3202 € par mois.
C'est d'ailleurs pour cette raison que les cadres ont découvert le camping et que les vacances des Français sont de plus en plus courtes...
Quant aux employés, ils doivent se débrouiller avec 1502 € par mois en moyenne.
Ça explique en partie pourquoi le Parisien est de plus en plus riche et que les autres s'éloignent de plus en plus.
Il n'est même pas rare de venir travailler du Mans à Paris chaque matin.
Quant le BHV se transforme en magasin de luxe alors qu'il a subi un échec énorme avec son "BHV Homme", il chasse l'ancienne clientèle, le bricoleur du dimanche, la clientèle du quartier sans avoir sa nouvelle clientèle.
Il fait comme la Samaritaine.
Le résultat est prévisible...
Vous avez vu la Samaritaine ?
Et lorsqu'on transforme un Monoprix en "magasin de luxe" sans connaître vraiment le quartier, on se plante.
J'ai un superbe Monoprix de ce style dans mon coin.
On n'y fait jamais la queue et les produits n'y sont même pas toujours de première fraîcheur.
En revanche, le Monoprix ancien style où je vais est toujours bondé.
09:51 | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : argent, au bonheur des dames, chine
04/08/2015
La "pierre papier".
Google espionne, ça tout le monde le sait.
Mais Google lit aussi les blogs et ça on ne fait pas attention.
Hier, j'avais de la pub pour "la pierre papier".
Mise de fonds minime, ça c'est faux.
Pour gagner correctement, faut miser pas mal.
Bon rapport : 5% l'an environ, c'est mieux qu'un livret A.
Vous pensez bien que je me suis sentie concernée.
Pas pour miser, évidemment, mais pour trouver un appartement dans une résidence qui ne soit pas une SCPI.
Pour éviter d'être jeté parce que la résidence sera vendue lorsque les neuf ans obligatoires seront écoulés et que les actionnaires verront disparaître l'avantage fiscal.
La province n'est pas encore concernée, sauf les grandes villes.
En revanche, Paris et sa région où il est si difficile de se loger, c'est l'endroit rêvé.
L'offre se faisait rare puisque le propriétaire loue son bien meublé aux touristes.
Les touristes ne râlent pas, ne font que passer, paient d'avance un bon prix et s'en vont.
Alors aujourd'hui, en plus des arnaques classiques, il faut se méfier de "la pierre papier". Cette pratique tout à fait légale fait qu'on en est bénéficiaire ou victime.
Rien entre les deux.
Il ne fait pas bon être locataire dans les coins où le prix du mètre carré ferait vivre pendant une année entière une famille de vingt migrants.
09:32 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : promoteur, argent, tondre la laine sur le dos