heure-bleue

Les jours se suivent et se ressemblent.
La chaleur ,toujours la chaleur.
Même la nuit malgré la proximité des arbres.

Vivre dans la pénombre donne l'illusion de maîtriser la chaleur.
Ce n'est qu'une illusion.
Chaque soir, le thermomètre affiche quelques degrés de plus...

Je dors de plus en plus mal.
Je me lève de plus en plus tôt.
Je regarde les pelouses autour de moi, il n'en reste pas grand chose, point d'herbe grasse.

Je ne lis pas, ou si peu...

J'ai envisagé d'aller me réfugier au cinéma mais aucun film ne me plaît.

Même chez Picard, malgré mes hésitations devant les bacs.
Bon, j'ai acheté des petits pots de glace au caramel salé.
Trop sucrées ! j'ai chaud !

Et pourtant, j'ai de la chance.
Je n'habite pas au sixième étage sous les toits.
Il fait moins chaud qu'à Paris, et mon immeuble, malgré ses imperfections, m'offre un petit 29°

Lorsque l'après midi le thermomètre affiche 28°C dans l'appartement, on sort peu.

On va acheter du melon et des tomates sur la petite place à côté de chez nous.
On ne boit même pas un café dans le petit salon de thé.

Le Goût tente de résoudre les problèmes de notre immeuble, notre voisin centralisateur travaille, sa vitre de salon s'est fissurée sous l'effet du soleil.
Ça montre la qualité de cet immeuble...

Le sas ne fonctionne plus et le syndic, qui n'a plus d'argent à consacrer à notre immeuble, cherche une solution "pérenne".
Normalement c'était pour juin.
Hélas, l'année n'a pas été précisée.

L'immeuble se vide.
Les appartements à louer ne trouvent pas de locataire et pourtant le bailleur a baissé ses prix.

Le Goût qui arrive à faire parler ses interlocuteurs a appris hier que notre immeuble serait vendu à la découpe.
Aucun locataire n'achètera le sien car depuis deux ans les plus entêtés ont appris à vivre de promesses non tenues.

L'interlocuteur du Goût lui a même suggéré de déménager le plus vite possible.
Comme j'ai entendu la conversation, je sens que le représentant du bailleur préfère avoir notre voisin comme interlocuteur que l'Homme, qui peut être redoutable...

Quoique...
J'ai un numéro de Sécurité Sociale.
J'ai un numéro d'appartement.
Jai un numéro de carte Visa.
Finalement, je suis un numéro...

Ce n'est un scoop pour personne, il fait chaud, très chaud.
Nous vivons fenêtres fermées, ventilateur tournant, dans le noir, nous couchant tard et nous levant tôt.

Hier, nous avons dû sortir car nous avions besoin d'eau, de tomates et, comme tout le monde, nous mangeons froid.

A Saint Lazare, les trains étaient à l'arrêt.
Les banlieusards s'étaient repliés sur les bus et l'attente était longue.
Nous avons marché, loin, la sueur me coulant dans les yeux.
Nous nous sommes arrêtés à mi-chemin de notre but.
Nous avons fait nos courses ailleurs qu'au Monoprix.

Finalement, que l'on vive à dix minutes de Paris ou à Caen, la chaleur nous prive de transports.

Nous cuisons pareil dans notre jus mais toujours à domicile.

Hier, nous étions invités à déjeuner à l'opposé de chez nous, à Vincennes, donc à l'Est, alors que nous habitons à l'Ouest.

Nous étions attendus vers midi et demi, nous sommes arrivés avec deux heures de retard.

Il ne faisait pas encore trop chaud lorsque nous avons quitté l'appartement.
Nous avons attendu le train un certain temps car il y avait des travaux sur la ligne.
Puis nous sommes montés dans un train fantôme car il paraît que ce type de train n'est plus en service depuis le 1er janvier 2015.
Pas climatisé, le train fantôme...

Arrivés à Saint Lazare, nous avons voulu prendre le métro.
Evidemment sur la ligne 12, plus d'électricité !
Un quidam avait choisi de se promener dans le tunnel et l'électricité avait été coupée.
La ligne 1, elle, était arrêtée et les avis divergeaient.
Une manif aux Tuileries, des problèmes de matériel, incident technique, on ne sait pas.

On a donc pris le bus comme quelques milliers de personnes.
Bus qui a traversé tout Paris à la vitesse d'un escargot.
Puis un autre bus et enfin on a marché.
Là, il commençait à faire très chaud...

Après, c'était bien.
Très bien même.
Mais il a fallu repartir alors nous sommes descendus avec notre hôtesse.
On a voulu prendre le métro tous les trois.
Vous n'allez me croire !
Si je vous dis que le métro ne fonctionnait pas ?
Pourtant si, et là il faisait vraiment chaud alors on n'a même pas demandé pourquoi...

On a marché sous le soleil et il cognait le bougre.
Même le Goût a du s'essuyer le visage !! Du jamais vu !
On a donc pris un bus et on a refait le chemin dans l'autre sens.
Nous étions encore plus nombreux que le matin.

Nous sommes arrivés à Saint Lazare pour apprendre qu'un train gênait le trafic en gare de Courbevoie.
Oui, une avarie.
Nous sommes quand même montés dans notre train, fatalistes...

On est arrivé à neuf heures du soir.
Il faisait toujours chaud.
C'est bien d'habiter à dix minutes de Saint Lazare les jours de canicule...