heure-bleue

La Merveille a connu hier son premier incident domestique, cette petite Merveille a un surnom "ramasse-miettes", elle ramasse des petits fils, des miettes de pain et elle nous les offre.

Hier son père, l'Ours, un peu stressé -il avait déjà appelé avant l'heure officielle du scanner- me rappelle dans l'après midi, ses nounous habituelles étaient absentes, il travaillait chez lui et surveillait sa fille en même temps. Profitant d'un appel téléphonique de son père, ramasse-miette a avalé une boulette de papier d'alu, ces boulettes de papier d'alu sont les jouets de la petite chatte siamoise qui en sème partout.

La boulette ne passait pas, la Merveille toussait, elle était toute rouge, l'Ours n'a pas paniqué, il a retourné sa merveille, lui a donné une claque sur les fesses et sa fille a recraché le papier, ensuite l'Ours a fait la chasse aux boulettes.

Je suis plutôt fière de mon fils, un jour, mon Ours, bébé, s'est étouffé avec un morceau de pomme, heureusement que son père était là, j'étais paralysée par la peur.

Je ne peux résister à cette photo, le premier lapin, celui qui prouve que la Merveille est plutôt en bonne santé, dormir avec ce truc là en est la preuve, c'est coup à faire claquer un souffreteux d'une septicémie galopante, le deuxième est celui que les parents ont acheté en esperant pouvoir laver le premier.
Ils étaient tous les deux dotés des mêmes couleurs à l'origine...

La Merveille ne s'intéresse absolument pas au deuxième lapin...

Je n'avais plus envie d'écrire, mon cerveau avait intégré "le 15 c'est le scanner du Bibelot !" Hier, nous sommes allés garder la Merveille, c'est la meilleure des thérapies contre la peur.

Ce matin, nous avions donné rendez vous à une amie, la mère de JJF, dans un café situé à côté de l'hôpital.

Je vous passe le côté idiot des services administratifs : "Vous avez une carte d'identité ?", genre " j'aime tellement passer des scanners que je vais passer celui du voisin."

On appelle l'homme en avance, il passe son scanner, l'homme sort défiguré, il doit en passer un autre dans la foulée, le Bibelot était blême, la mère de JJF tremblait et j'avais du mal à contrôler la sensation délicieuse de peur au ventre.

Je sais que vous êtes nombreux sur les blogs à trembler régulièrement et à attendre les mêmes résultats que nous.

Depuis, je n'arrive pas à rassuser mon Bibelot, pourtant le radiologue lui a dit, avec le sourire : "Pas de récidive, locale ou à distance".

J'ai l'impression d'avoir porté la flamme olympique parmi les manifestants.

Seul bémol, le Bibelot sait qu'il a un bébé nodule sur sa surrénale restante et il n'aime pas le mot "nodule"...

Depuis quelques années, de la plus petite à la plus grande des entreprises, une mode sévit : Le stress au travail.
Il paraît que le rendement est meilleur lorsque le salarié est stressé, je ne connais pas l'imbécile de patron qui a lancé cette mode mais je peux assurer qu'il a tout faux.

Un salarié évalué, surveillé, traqué, un salarié qui ne peut pas discuter en buvant son café, un salarié qui doit pointer pour aller aux toilettes est un salarié qui tombe malade, dépression dans le pire des cas, migraines, dos en compote, etc...
Déjà que les salaires ne sont pas motivants, que le travail est souvent pénible, que la peur du chômage paralyse les initiatives, que les malheureux qui créent leur emploi vivent dans l'angoisse, que leurs clients payent une fois par hasard, qu'ils se font arbitrairement des remises.

Que reste-il à nos enfants, a part les reflexions idiotes de ma boulangère :"les jeunes, y veulent plus travailler !"

Hier, j'ai regardé les infos, France 2 devient moins gouvernementale, comme tout le monde, et j'ai admiré la lucidité de ces jeunes gens de 18 ans, ils ne manifestent pas pour un monde meilleur, ils demandent seulement le droit de vivre autrement que dans la précarité et ne veulent pas se retrouver à la caisse d'un supermarché avec des diplômes devenus inutiles.

L'homme qui nous "gouverne", celui qui tourne comme une girouette, qui supprime la carte de famille nombreuse, puis ne la supprime plus mais la fait payer par la SNCF, puis de nouveau par l'Etat, SNCF obligée de faire de plus en plus de bénéfices.
Vous le Président, écoutez-les ces jeunes: Ils vous jugent...

Lorsque Madame Roselyne Bachelot, notre actuel Ministre de la Santé, a annoncé, rose et fraîche, on sait que la douleur et les fins de mois difficiles lui sont étrangères, que tout le monde pouvait sortir 50 euros par an pour se soigner, elle nous a menti.

Si vous souffrez d'une maladie chronique, une maladie qui demande des contrôles médicaux réguliers, des examens sanguins et une prise de médicaments journalière, c'est 100€ que l'Etat vous pique.

Explication simple, vous êtes diabétiques, vous devez subir des examens de laboratoire régulièrement, vous débourserez 50€ pour vos examens de contrôle, et pour votre insuline 50€ de mieux.

Lorsque j'entends à la radio ce matin que les employés de M....x sont en grève -ils touchent en moyenne 950€ par mois- et vous connaissez les loyers en région parisienne, vous avez déjà du mal à vous nourrir, alors vous soigner...

Avez vous remarqué que l'on rencontre dans les rues de Paris de plus en plus de personnes édentées, il faut avouer que le dentiste n'est pas à la portée de toutes les bourses et que l'arrachage d'une dent non soignée n'a rien de comparable avec le prix d'une couronne même en résine.

Apprendre en lisant la presse que notre Président se rend régulièrement en voisin au Bristol, un palace parisien réputé pour son service, pas pour la modicité de ses prix me laisse un goût amer dans la bouche.

J'avais vu, en son temps, une petite exposition sur Marie-Antoinette aux Archives Nationales, son carnet de dépenses pour ses menus plaisirs est édifiant, vous savez tous que Marie-Antoinette a été décapitée à 36 ans...

Ne nous y trompons pas, nos élus ont oublié le sens de l'Etat, ils se prennent pour et vivent comme des monarques.
Ne manque plus qu'un 21 Janvier 1793...

Ce matin, c'est informations en boucle, je dois partir garder la Merveille, pas question d'échapper à J.M. Sylvestre, l'ennemi intime du Bibelot.

J'ai failli avoir une crise cardiaque, prise encore en charge par la Sécurité Sociale mais pour combien de temps ?

Le Bibelot a l'habitude de dire : "La seule chose de bien avec le cancer, c'est que c'est gratuit". C'est déjà faux, à chaque visite, à chaque examen qui l'empêche de prendre son petit déjeûner le matin, la Sécurité Sociale nous pique des euros.

Il est question de supprimer le 100 % et ne plus prendre en charge les indemnités journalières, à la grande joie du camarade J.M. Sylvestre qui a déjà oublié que s'il est toujours vivant, après une crise cardiaque, je savais pas qu'il avait un coeur, c'est grâce à notre système de santé.

53 % des français, et je vous rassure tout de suite, tous ces français là ne payent pas l'ISF, ont voté pour un malade mégalomane, qui sera soigné, lui, gratuitement au Val de Grâce !

Je n'appelle jamais à la désobéissance civique mais si nous ne descendons pas dans la rue en masse, si nous ne lui faisons pas bouffer sa Rolex, nous n'aurons plus rien, plus de fonction publique, plus d'accès aux soins, nous retournons à grand pas vers la Sociète du XIXème siècle, des dames patronnesses viendront nous visiter un mouchoir parfumé sur le nez et elles nous expliqueront que c'est Dieu qui nous envoie cette épreuve.