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Monsieur Le Président,

Je vous fais une lettre, que vous ne lirez pas, occupé comme vous êtes à blanchir vos amis initiés.

Un bébé de trois semaines a été placé en garde à vue, puis en centre de retention, on ne dit pas si sa mère était avec lui, les gendarmes n'ont fait qu'obéir.

Ca ne vous rappelle rien ?

C'est un mal français, la collaboration ?

Lundi, fatiguée, j'ai passé la journée banale de la ménagère de plus de 50 ans sauf que je ne regarde pas la télé, Derrick ne passera pas par moi.

Hier, nous sommes partis voir la Merveille, elle fait les marionnettes, parle le mandarin avec ses peluches, dort au Parc Monceau et fait le cirque la nuit, la Merveille nous tend les bras, la Merveille s'illumine lorsque sa mère arrive, lorsque que le moment du coucher arrive, la Merveille passe de bras en bras et retarde l'échéance, le grand père ferme annonce qu'il va coucher le Monstre, il revient satisfait de lui et dix minutes plus tard, la Merveille recommence son cirque.

Hier, comme de juste, nous n'avions pas d'appareil photo, j'ai voulu donner le petit pot d'épinard à la cuillère, je n'ai plus la dextérité pour ça, j'en avais sur les doigts et la Merveille en avait jusqu'au nez, qu'elle a fort joli.

Le grand père qui deteste l'hiver est resté avec son fils pendant que les deux grand'mères allaient se geler les fesses au jardin, le grand père lisait Astérix et le fils travaillait sur son PC, ils ne vont pas se disputer ses deux là, l'Ours est un taiseux...

Dimanche, je suis allée au MAHJ voir l'expo "De Superman au Chat du Rabbin", je trainais un boulet, en plus du Bibelot, Milky qui avait décidé de venir avec nous, on se demande bien pourquoi...

En Israël, dans les musées, il fait trop chaud ou trop froid, à Paris c'est pareil, hier au MAHJ, il faisait trop chaud, mes deux frileux étaient aux anges, j'étais proche de l'ébullition.

Comment dire gentiment que j'ai détesté, ça ne m'intéresse pas, j'aime bien "Le Chat du Rabbin" et encore le tome 5 m'a laissée sur ma faim et j'attends toujours la suite des "Olives Noires" mais Joann Sfar est trop occupé pour continuer cette série.

Milky a tenu a assister à une conférence parce qu'elle aime Martin Winckler, elle est allée le voir, faire dédicacer son livre et lui parler de son cholestérol, le "pôvre", il vient parler de la culture juive dans la BD et se retrouve à donner une consultation gratuite.

En sortant Milky était toujours de mauvaise humeur, elle avait faim, rue Rambuteau un traiteur italien lui a fait chauffer un truc pas mauvais. J'ai acheté du fromage, je me suis trompée, je croyais acheter un truc insipide (qui ressemble aux fromages vendus en Israël) c'est pas ça du tout, j'ai juste acheté un truc dur.

J'avais envie de chocolat, chez Jadis et Gourmande, c'est un bon chocolatier mais pas le meilleur et j'ai ravalé mon envie, la toute petite tablette de chocolat à 5€50, je dis non.

Un bon dimanche quand même.

Quand "Elle" se prend pour "Voici", il sort le samedi.

Cécilia prend toute la couverture, en rouge et en blanc : "Cécilia, Le divorce", notre nterview exclusive : "Je veux vivre SANS MENTIR"

De Cécilia, je ne vous dirai rien, je n'ai pas encore ouvert le journal, d'habitude "Elle" passe sa semaine au pied de mon lit, je regarde les fiches cuisine, les sacs à main et je lis avec délectation "C'est mon histoire", c'est toujours le même journaliste, un homme, qui réecrit les histoires et c'est toujours du "style "J'ai découvert l'amour avec le meilleur ami de mon mari".

Comme les délais de bouclage d'un journal sont de trois semaines environ, on dira que Cécilia, ex Madame Sarkozy est une femme prévoyante...

J'ai reconnu le bonheur au bruit qu'il a fait en partant. Le bonheur est fait de petits riens, certains jours, ces petits riens prennent toute la place. C'est aller, une fois de plus, à l'hôpital à pieds, jour de grève oblige, ne pas reconnaître la ruche habituelle, les malades ont décalé leur rendez vous, les secrétaires et les médecins sont souriants, apprendre que tout va bien mais que l'homme aura droit toute sa vie à une surveillance régulière, il faut prendre soin du rein restant.

Voir Madame de. pérorer dans une boutique tenue par un charmant couple de garçons, faire semblant de ne pas la voir. Elle n'est pas sortie en courant pour serrer l'homme dans ses bras.

Boire mes ricorés avec Balagan ronronnant, entendre Milky au téléphone me raconter son rêve, elle est la seule élève arrivée dans son lycée.

N'avoir aucune corvée de prévue. Constater que c'est l'automne, qu'il fait frais, que les arbres perdent leur parure, n'entendre aucun bus.

Passer des nuits calmes, pas de transports, pas de pollueurs venus se soulager contre la maison d'en face.

Ecouter la frappe régulière de l'homme sur son clavier, n'avoir aucune nouvelle de l'Ours, c'est un excellent signe, pas de nouvelles, bonne nouvelles.

Décider de relire "Les petits riens de la vie", si j'arrive à remettre la main dessus, être libre de son temps et le gaspiller.

Des petits riens comme ça, j'en ai plein mon panier.