31/07/2006
Un lundi ordinaire
Je parlerais bien de ce mariage mais comme je suis persuadée que je n'irai pas, je passe à autre chose.
Je parlerais bien d'Israël mais comme la gauche bien pensante qui lit le Monde diplo me tomberait dessus, j'ai presque envie de laisser tomber même si je sais que tous ces braves gens prêt à marcher sur Gaza ne rameneraient un palestien chez eux (sont pas toujours contrôlables !).
Mais je me pose quand même une question : Y a t-il deux poids, deux mesures ? Au Darfour, province du Soudan, où l'on applique la charia, les troupes régulières assistées de milices ont tué en trois ans plus de 180 000 personnes sous l'oeil indifférent de la communauté internationale, pourquoi ? C'est pas intéressant de défiler pour eux ?
J'ai commencé à lire Lutetia de Pierre Assouline. Si tous ces braves gens qui tombent à bras raccourci sur les manquements d'Israël - ne me faites pas dire que je cautionne la mort de civils - avaient utilisé leur énergie à sauver les juifs de la Shoah, Israël n'existerait pas, un pays de la taille de la Bretagne n'aurait pas été assez grand pour accueillir les juifs...
Lorsque je vivais encore à Tel Aviv, une bombe à clous a tué autant de jeunes gens que la bavure israélienne d'avant hier à Cana - que je cautionne pas, je suis obligée de me répéter-, le plus vieux avait 30 ans, la plus jeune 15 ans, c'était une fête de fin d'année scolaire sur la plage...
Pourquoi, n'avez vous pas défilé ce jour là ?
Le jour de l'attentat de la rue Copernic, Raymond Barre, pourtant marié avec une juive, a parlé de : "Ce lâche attentat qui aurait pu tuer des français innocents", heureusement les morts étaient des français juifs, donc pas forcèment innocents.
Ne venez pas me parler de justice, ça me reste un peu sur l'estomac !
09:45 | Lien permanent | Commentaires (52)
30/07/2006
Vivre au jour le jour
Vivre au jour le jour, c'est un truc que je fais bien, de mieux en mieux même. Tel Aviv a été une bonne école, lorsque vous vivez dans un pays ou plusieurs fois dans la journée, vous voyez l'armée désamorcer une bombe ou faire sauter un sac de plage oublié par un touriste, vous apprennez forcèment à relativiser.
Lorsque vous allez au supermarché faire vos courses, à la Super-coop (je vous l'écris en français, je n'ai plus les caractères hébraiques, et c'est plus simple) de Dizengoff, vous savez très bien que vous pouvez éventuellement ne pas revenir ou très abimée. J'ai donc appris par la force des choses à relativiser.
Ce matin, j'attends l'appel de l'ours, celui qui me dira : "Nous sommes bien arrivés à Porto", mon enfant chéri, en digne fils de sa mère, sait depuis des mois qu'il part au Portugal avec sa femme mais il a attendu le dernier moment pour les billets d'avion, au final devant la flambée des prix, ils sont partis en car, une folie mais ils sont majeurs alors j'attends l'appel téléphonique.
Oui Lili, je dois partir en vacances mais j'ai un mariage samedi, un mariage où je vais certainement "oublier" de me rendre puisque on "oublie" de me donner des détails et j'ai perdu le faire-part !
Nous devons, (devions ?) rejoindre l'ours et la jolie jeune femme à Porto, j'ai envie de faire une virée à Lisbonne, le médecin traitant de l'homme est un peu réticent, ça ne fait que 3 mois que l'homme a été opéré, il ne juge pas, il a même fait un papier autorisant l'homme à quitter la France, mais il suggère d'aller ailleurs en France.
Alors, nous cherchons sur le net, un hôtel en Normandie, au bord de la mer, pour une semaine, sinon on frôle l'overdose, c'est pas facile fin juillet de trouver un hôtel en Normandie à des prix raisonnables.
Nous avons une invitation en Bretagne, après le 15 aout, une proposition de Madame de, louer ensemble un truc en Normandie où nous pourrions embarquer nos bestioles.
Les enfants sont arrivés, en pleine forme, il pleut sur Porto, le sourire est revenu à Paris
09:25 | Lien permanent | Commentaires (17)
29/07/2006
Futilités
Certains jours, nous n'avez envie que de futilités, hier c'était un jour comme ça, oublier les scanner, les formulaires de sécurité sociale à remplir, puis recommencer; cette administration si coûteuse et si chère à notre coeur ayant perdu les originaux, faire certifier des photocopies en l'absence des originaux perdus, recommencer parce que notre interlocuteur n'est plus le même, attendre la nouvelle CB, surveiller le compte, on ne sait jamais.
Attendre, toujours attendre, une bonne, une mauvaise nouvelle, notre vie n'est pas lisse, pas simple mais on fait comme si.
Hier donc, nous avons traversé le Père Lachaise avec une jeune personne de 12 ans, une jeune personne aux yeux bleus superbes, une "nana" en herbe, une Lolita bien élèvée qui s'extasiait devant les mausolées et qui regrettait que son grand père n'est pas eu droit à une de ces énormes pâtisseries.
Pour lui faire oublier qu'elle avait passé sa journée avec "des adultes", nous l'avons emmenée dans une boutique de chiffons, c'est une vraie fille, elle adore, elle a fouiné longuement et n'a récupéré qu'un petit tee-shirt, elle est encore si menue.
L'homme m'a offert une montre bracelet, pas un truc de luxe, une fantaisie, on dirait un "faux" jonc de Cartier.
Je ne sais pas si l'homme a choisi ce gadget pour me rappeler que je suis toujours en retard ?
Cette montre n'a qu'a seul défaut, il faut que je chausse mes lunettes pour lire l'heure, je sens que ma ponctualité légendaire ne va pas s'améliorer, je ne trouve jamais mes lunettes au fond de mon sac.
C'était une journée de vacances, ce matin, la vraie vie a repointé le bout de son nez, alors j'ai envoyé un mail à mon amie de Tel Aviv, j'espère qu'elle le recevra et surtout qu'elle répondra.
10:40 | Lien permanent | Commentaires (21)
28/07/2006
Je suis plutôt poire mais...
La semaine dernière, entre un scanner, une opposition à la CB, j'ai visité des appartements avec Madame de, l'appartement qu'elle ne trouvera jamais pour plusieurs raisons, elle aime la banlieue Ouest, son calme, sa verdure mais elle déteste le prix à payer pour ça, il passe 4 personnes dans la journée devant chez elle.
Elle veut, le calme et la verdure mais un quartier animé avec pleins de commerçants pour aller regarder, j'ai beau lui expliquer que les commerçants ne vivent pas que de regards, c'est pas ça qui remplit les caisses, elle fait la sourde oreille.
Elle veut un rez de chaussée, mais elle a peur de se faire cambrioler, ou un premier étage mais elle trouve les appartements sombres, elle veut tout et son contraire et j'ai atteint mon seuil de tolérance.
Nous visitons l'appartement de ses rêves, accolé à l'église, un jardin charmant dans la cour, une petite co-propriété, un coin d'artistes, une madame de, comme elle, sculpteur, et pour habiter là, elle doit vendre, un bruiteur qui travaille pour Besson, en plus des gens qui ne sont jamais chez eux, le rêve.
L'appartement est très agréable, lumineux, rien à refaire, il suffit de poser ses meubles, un séjour plutôt grand pour Paris, deux chambres agréables, des placards partout, nickel.
Elle sort dubitative, elle ne sait pas quoi me dire pour refuser, c'est l'appartement qu'elle a toujours prétendu vouloir, elle n'a pas encore compris que je m'en fous, je n'ai pas les moyens de m'acheter un appartement, j'ai laissé de côté mon avocat, les évenements en Israël ne se prêtent pas à un procès qui peut durer des années, j'ai simplement envie d'entendre la vérité : "Je visite des appartements comme d'autres vont à la messe, pour ne pas m'ennuyer toute la journée chez moi, c'est gratuit'.
Depuis cette visite, je boude; Elle a appelé hier soir pour proposer de se retrouver chez José, je crains le pire !
08:50 | Lien permanent | Commentaires (17)
27/07/2006
Orages bienvenus
Hier soir, l'orage est enfin arrivé, nous étions affalés devant la télé, devant une série britannique "Morse", en fait nous ne regardions pas vraiment, nous râlions comme 2 gamins : "Tu prends toute la place !". "Pousse toi, j'ai chaud".
Les portes ont commencé à claquer, les fenêtres ont suivi, et il faut savoir que dans notre petit appartement parisien les fenêtres sont fragiles, elles tiennent par miracle, lorsque nous avons loué cet appartement en revenant, nous n'avions pas le choix, pas de rôle des impots, des feuilles de salaire en hébreu, c'était pas la facilité, on nous a fait comprendre que c'était ça ou rien, n'ayant pas vocation à dormir sous les ponts, j'ai pris ça et même j'étais contente.
Mais revenons à notre orage, ce fût un bel orage, les éclairs, le tonnerre, la pluie, le spectacle était à la hauteur de nos attentes.
Ce matin, la température est légèrement tombée, reste le bain de vapeur.
Et pourtant, je dois sortir, plus de CB, ça veut dire aller dans le Marais, chercher des maravedis directement à la source.
Heureusement, je trouve que le Marais se meurt et que les tentations sont devenues presque inexistantes.
Sur France Inter, les infos de 10 h "2 attentats à Bagdad", aucune précision sur le nombre de morts, c'est devenu machinal, on annonce en même temps que la hausse du baril et la canicule; L'homme me dit : "C'est normal, ça fait 300 jours que ça dure et puis sois réaliste, ce sont des arabes qui tuent d'autres arabes, les juifs ne peuvent pas être coupables de tout".
Malgré son cynisme, je ne peux qu'être d'accord avec l'homme.
09:55 | Lien permanent | Commentaires (21)