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05/04/2006

Mes nuits sont plus belles que mes jours



Mes journées se suivent et se ressemblent, l'homme travaille, il veut avancer son étude avant de se faire étriper et moi je reste avec lui pour éventuellement tenir mon rôle (dans chaque femme sommeille une soignante), je sais que je peux, à chaque instant, l'accompagner à l'hôpital, c'est une éventualité pas réjouissante mais nous avons été prévenus.

Je fais les courses, je bois éventuellement un café mais je suis punie d'expo, de cinéma, de grands magasins, de longues promenades, j'hiberne au printemps !

Mais la nuit, je m'évade dans mes rêves, et hop, je suis à NY, et hop Cuba (pourquoi Cuba, j'ai bien une vague idée).

Pas étonnant que je me lève fatiguée, faire le tour du monde la nuit, ça use sa femme, pendant que je rêve, jolie jeune fille est à Istanbul et mon fils vient de me téléphoner de Bâle.

Les rêves nous permettent de supporter la réalité.

04/04/2006

Alea jacta est



Voila, après l'intervention de la copine qui vit à Londres, elle s'est fait passer pour moi auprès de l'hôpital, l'homme sera opéré le 12 avril comme prévu.

Il faut dire, à la décharge de l'hôpital universitaire parisien, que les données fournies par l'homme étaient un peu difficile à décrypter.

- Vous avez vu qui comme chirurgien dit celui qui ne pourra pas l'opérer (planning surchargé) ?

- l'interne africain, un petit dodu qui ressemble à Timsit et un grand beau mec.

Il apparait que c'est le grand beau mec, que j'ai peu de chance d'apercevoir, un chef de clinique assistant qui va opérer l'homme.

Vendredi, il rencontre l'anesthésiste.

Voila, maintenant, j'ai peur et je vais bien le nourrir

03/04/2006

Le pavillon des cancéreux

Je sais, elle est facile celle là, mais hier nous étions 4 à table, 3 avaient eu ou souffraient encore d'un cancer.

J'ai eu une tumeur de la peau, pas très méchante puisqu'elle ne fait pas de métastases mais elle revient, parfois, ailleurs, on brûle et on attend la prochaine.

La mère de jolie jeune fille a un mélanome qui lui donne du souci en ce moment, il repart à la hausse comme la bourse.

Et l'homme, pas original pour un sou, a un cancer du rein, avouez que nous donnons beaucoup de nos personnes pour faire avancer la recherche.

Depuis ce matin, nous téléphonons à droite, à gauche, même une copine est intervenue de Londres, pour connaitre la date d'opération de l'homme.

La copine anglaise a trouvé le mail de la direction de l'hôpital ..., nous leur avons préparé un joli mail, ça peut toujours servir, avec une copie qui partira par courrier ce soir, si nous n'avons pas de réponse.

C'est presque aussi difficile de se faire soigner en France que de trouver un emploi !

Suite française



Finalement, j'ai inséré par hasard une image qui ne ressemble pas à la couverture du livre, mais je la garde, elle me plait bien, elle reflète bien l'époque.

Comme la vie continue, que samedi Madame de est venue, nous ne sommes pas allées loin mais nous avons réussi à acheter 3 verres dont un légèrement ébréché pour 2€ dans un vide grenier, trouvé chacune un pull mou de demi-saison (Escada le mien à un tout petit prix), fait mes courses, j'avais des invités le dimanche.

Hier mon fils est venu avec sa belle mère, sans Jolie Jeune Fille, partie en Turquie. Il avait récupéré et, comme d'habitude nous avons plaisanté sur les sujets graves, mon amie a essayé de sauver les jardinières de mon balcon, c'est pas encore gagné !

J'ai continué à lire "Suite française" d'Irène Némirovsky, morte en déportation, j'avais lu d'elle "Le Bal", un livre très cruel, une sorte de vengeance contre sa mère. Irène Némirovsky n'a pas été aimée par sa mère, qui est morte tranquillement à 102 ans dans son luxueux appartement et à refusé d'ouvrir à ses petits enfants survivants, leur disant " Vous êtes orphelins, allez dans un orphelinat".

Si Irène Némirovsky n'avait pas été juive, elle aurait été poursuivie comme Drieu de la Rochelle ou exécutée comme Brasillach, elle fait siennes leurs idées.

Le moral de l'homme est bien meilleur, le mien aussi. Il a décidé de harceler la secrétaire pétasse, on verra bien.

J'ai aimé ce WE de printemps et ses giboulées.

01/04/2006

Laissées-pour-compte

Pour se battre, il faut un ennemi, pas de problème, celui qui est dans nos murs, ou plutôt dans le rein de l'homme est connu et l'homme n'est pas le seul à se battre contre ce fléau des temps modernes, même si on a trouvé des momies qui avaient le cancer.

Mais pour se battre, il faut de l'aide et c'est la que le bât blesse. Hier, l'homme attendait un appel de la secrétaire du chirurgien qui doit l'opérer, pour connaître la date et l'heure de ses RV avec les anesthésistes et autres fauteurs d'examens complèmentaires.

Cette dame, certainement surchargée de travail n'appelle pas, dans l'après midi, l'homme se décide à appeler, au départ, il est toujours charmant, il prend, ce que j'appelle "sa voix d'hôtesse de l'air" et s'entend répondre :

"Monsieur, le chirurgien s'est bien avancé, vous n'êtes pas tout seul, je vous rappelerai en temps utile, les opérations sont programmées plusieurs mois à l'avance !".

Autant le personnel soignant, à de rares exceptions près est d'une efficacité et d'une gentillesse sans faille, autant le personnel administratif se prend pour Dieu.

Nous savons que l'homme n'est pas seul à avoir un cancer, il ne faisait que répèter les mots du chirurgien qui souhaite l'opérer dans les meilleurs délais, simplement pour lui éviter le traumatisme d'un nouveau rincage de rein ( rien d'agréable, je vous le confirme).

Alors toi, la pétasse qui a répondu au téléphone, ne compte pas sur moi pour te plaindre lorsque tu l'auras ton cancer.

D'ailleurs, je ne sais pas si vous l'avez remarqué mais chaque fois qu'un médecin ou un journaliste tombe malade, lorsqu'il est guéri, il "écrit" un livre pour dénoncer la façon dont il a été traité, et pourtant, je suis sûre qu'il n'a pas reçu le même accueil que le citoyen lambda !