30/11/2018
Il me dit d'écrire.
Alors j'essaie.
On ne peut pas dire que je déborde d'enthousiasme ni d'inspiration...
Je passe beaucoup de temps au téléphone avec ma sœur car perdre son mari brusquement n'est pas facile à accepter.
Surtout lorsqu'on a choisi de vivre en province alors que les enfants sont en région parisienne.
Tout à l'heure, je vais aller faire évaluer mon "champ visuel" chez l'ophtalmo.
Pour le reste, on sent que les fêtes approchent, cette histoire de vision semble devenue beaucoup moins urgente aux yeux de l'ophtalmo qui, eux fonctionnent parfaitement.
Je déteste être considérée comme un organe apporté au spécialiste par toute ma personne qui devient un simple "véhicule à œil".
Mon œil est examiné, non comme une chose indispensable mais juste comme un accessoire qui va bien mais qui ne fait pas correctement son travail.
Idem pour mon cerveau, il est parfait mais non, ça ne veut pas dire que j'ai un QI extraordinaire.
Ça veut juste dire que je ne souffre pas de maladie dégénérative.
Je vis entre flou et normalité.
On peut dire que mon œil est mon reflet.
09:48 | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : manque de motivation, soeur
26/11/2018
Écoutes.
Je me suis arrêtée sur le palier du troisième pour souffler un peu car je suis une maniaque et faire le ménage me prend du temps.
En réalité, j'écoute. Elle n'est pas en forme la voisine du troisième.
Elle ne quitte plus ses lunettes.
Là elle est au téléphone avec un radiologue.
Il veut lui faire repasser un examen, une IRM, je crois.
Elle n'est pas satisfaite, elle déteste ce genre d'examen.
Elle est... Je ne comprends pas le mot, enfin je crois qu'elle ne supporte pas d'être enfermée.
Elle raccroche, elle discute avec son mari, elle parle de champ visuel, d'électrodes pour stimuler son nerf optique.
Elle cite un drôle de nom. "Lakevio", je crois avoir entendu.
Puis elle dit qu'elle n'a pas envie de faire son devoir...
Elle fait encore des devoirs la voisine du troisième ?
Bon, il faudrait peut-être que je continue...
Les voisins d'à côté parlent d'un album pour l'année prochaine.
Ils font un drôle de métier ces garçons, enfin il n'en reste qu'un qui vit avec sa copine.
Bon le chat fait parfois des saletés dans l'escalier mais ils sont polis.
En descendant, j'entends les petites filles du deuxième.
La plus jeune pleure encore !
Ah la jalousie des enfants...
Bon, tu n'as pas le talent de dire les choses, comme un George Pérec.
Et puis ce n'est même pas un des immeubles bourgeois du coin alors continue ton travail.
09:50 | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : lakevio, jeu, écoutes
22/11/2018
Je ne suis qu'un cerveau !
J'ai enfin reçu mes résultats.
Le compte-rendu confirme tout ce que je n'ai pas.
Il ajoute que j'ai un segment de nerf optique qui part à droite !
C'est bien la première fois que quelque chose part à droite chez moi.
En principe, c'est mon côté gauche qui se déglingue, comme chez les socialistes...
Ce charmant radiologue qui pourrait être mon fils, préconise un "angioscanner" alors que le "robot" veut me faire rencontrer un cardiologue.
Tout cela en urgence...
Tout à leurs préparatifs de vacances d'hiver ils ont tous oublié que nous sommes presque au mois de décembre et que tous ces braves gens qui travaillent beaucoup et pratiquent tous le dépassement d'honoraires partiront bientôt en vacances chercher le soleil ou la neige.
Je navigue à vue entre fatalisme et hausses de tension.
Vous mettre entre les mains d'un spécialiste vous transforme en une chose étrange.
Vous n'êtes plus un être humain.
Pour mon compte, je ne suis plus qu'un véhicule, une machine qui ne sert qu'à apporter un cerveau et un œil chez l'une ou l'autre de ces spécialistes...
10:34 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : rmi, cardiologue, scanner ?
19/11/2018
La jalousie.
Incipit... Excipit
D'un texte à l'autre.
1) Commencez impérativement votre devoir par la phrase suivante : "Voici l'heure où commence l'histoire de Germaine Malorthy, du bourg de Terninques, en Artois."(emprunt à Georges, sous le soleil de Satan).
2) Terminez impérativement par la phrase suivante : "La nuit noire et le bruit assourdissant des criquets s'étendent de nouveau, maintenant, sur le jardin et la terrasse, tout autour de la maison." (emprunt à Alain et sa jalousie).
Entre les deux, casez ce que vous voulez.
Voici l'heure où commence l'histoire de Germaine Malorthy du bourg de Terninques en Artois.
A voir Germaine, on n'aurait jamais pensé ça...
Elle détestait son prénom et maudissait sa grand' tante qui avait promis son héritage à ses parents si on donnait son prénom à la première fille née.
Sacrée Germaine ! Au bureau, elle se faisait appeler Louise.
Le soir, elle s'appelait "Jeanne", elle trouvait que son rôle de dominatrice couchait bien avec ce nom.
Le soir, Germaine se transformait donc en "Jeanne".
Depuis qu'elle en avait croisé, elle aimait dominer les hommes de pouvoir.
Les hommes de pouvoir avaient leurs faiblesses.
Ils aimaient se faire donner des coups par une faible femme, eux qui passaient leur temps à prendre des décisions impopulaires.
Recevoir le fouet de cette jeune femme, satisfaire ses caprices, obéir, se soumettre était un avant goût du paradis pour eux.
Tout le monde était satisfait.
Jeanne regardait son bas de laine grossir.
Elle tenait son sens de l'économie de sa grand' tante Germaine et les puissants du monde l'y aidaient.
La chose aurait pu durer encore des années si Germaine, Louise ou Jeanne n'avait rencontré l'Amour.
A son tour elle était devenue une chose entre les mains de cet homme envoûtant et dominateur.
Alors elle est là, elle attend. La nuit noire et le bruit assourdissant des criquets s'étendent de nouveau, maintenant, sur le jardin et la terrasse, tout autour de la maison.
10:28 | Lien permanent | Commentaires (17)
17/11/2018
Ca, c'est fait, passons à la suite...
J'ai passé l'IRM hier soir.
Je confirme : Je suis vraiment claustrophobe.
Je n'ai pas appuyé sur la sonnette.
Non par courage mais par peur de devoir recommencer à zéro...
J'avais un casque, une espèce de grille sur le visage, genre masque d'escrime, mais en pire.
Rien que du bonheur...
D'après le radiologue, je n'ai pas subi d'AVC, je n'ai pas d'hématome, je n'ai pas d’œdème, pas de "masse", pas de tumeur.
Rien d'apparent donc.
L'homme de l'art a eu exactement les mêmes mots que le "robot efficace" : "Ca peut revenir...ou pas..."
Il me reste un bilan cardiovasculaire à faire.
Pour l'instant, je me sers du zoom pour écrire.
Mais je suis toujours incapable d'aller au cinéma, au musée et de lire Télérama.
Il me reste à trouver une "règle loupe" pour lire Télérama facilement.
09:52 | Lien permanent | Commentaires (21)