18/02/2015
Classes moyennes, des vies sur le fil.
Hier soir j'ai regardé Arte.
Je voulais avoir une idée de la classe moyenne d'aujourd'hui dans un pays gouverné par la "gauche".
Mais si, vous savez, ce petit homme qui veut faire passer une loi en utilisant le 49.3.
Ce qui était "un déni de démocratie" en 2006 est devenu "une preuve de fermeté" en 2015...
Je n'ai pas été déçue.
J'ai parfois eu envie de pleurer.
J'ai repensé à Paul Huvelin, patron du CNPF à l'époque, dans sa Rolls-Royce.
Il m'avait reconduite chez moi, c'était amusant pour lui de discuter avec une jeune "gauchiste".
Il m'avait dit "vous nous avez fait céder mais nous vous reprendrons tout".
C'est fait et ça va empirer...
Revenons à nos classes moyennes d'hier soir.
Travailler quatre-vingts heures par semaine pour 1.900 € par mois, ce n'est pas faire partie de la classe moyenne.
C'est un déclassement.
J'ai vu ces pauvres gens pleurer et pourtant ils travaillent, ils donnent une bonne éducation à leurs enfants.
Licenciements.
Chantage des patrons, des petits comme des gros.
Heures supplémentaires non payées.
Angoisse à l'idée de ne pas pouvoir payer ses factures.
Culpabilité de ne pas envoyer ses enfants en vacances.
Et ce "cadre" dans un hard-discount qui a vu d'autorité son salaire baisser et sa charge de travail augmenter !
Sa débrouille pour faire traîner les factures mais les payer avant les menaces.
Et cette femme, employée à mi-temps à qui on reproche de ne pas tenir ses objectifs.
On lui a assigné les mêmes qu'à une employée à plein temps...
La "classe moyenne" aujourd'hui, c'est un peu plus que le SMIC de revenu mensuel.
J'ai aussi pensé à nous, les retraités, de la génération qui a le plus lourdement cotisé et à qui on répète que nous coûtons trop cher, que nos pensions sont trop élevées.
On nous dit même que nos caisses de retraite sont vides, qu'elles vont déclarer forfait.
Je me demande où est passé notre argent.
Vont ils oser nous avouer qu'il a été perdu au casino boursier ?
On m'a appris que "gouverner, c'est prévoir"
En plus, ils ne savent donc pas gouverner.
J'ai l'impression qu'on retourne très vite au XIXème siècle.
L'époque des très riches et des très pauvres.
L'époque de la charité donnée du bout des doigts.
Je ne me contente plus d'avoir peur pour nos enfants, j'ai aussi peur pour nous...
10:49 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : pauvreté, classe moyenne ? travail
Commentaires
Quelle angoisse ce doc! Je me suis couchée avec, je me suis levée avec. Sentiment de trouille à l'idée que ça arrive, à moi, ma fille, mon frère, ma sœur... Sentiment d'impuissance : qu'est ce que je peux faire en tant que citoyenne? Je m'informe, je vote, je donne depuis peu de mon temps, j'évite de consommer dans des enseignes qui ne paient pas leurs impôts (genre Amazon).
Je veux pas m'avouer, nous avouer vaincu. J'dirai quoi sinon à ma fille après?
Pffff. Y a des jours, je sais plus où prendre la lumière...
Écrit par : Rosalie | 18/02/2015
J'ai regardé aussi , les pâtes qui remplissent le frigo , et ils pensaient aux plus pauvres qu'eux , c'est vrai , les très très riches ont des soucis de riches , comment truander le fisc pour payer moins d'impôts . Pendant ce temps , les travailleurs jouent avec les factures mais les règlent , rubis sur ongle , honnêtes et dignes .
Écrit par : Brigitte | 18/02/2015
Exact : on revient de plus en plus au XIX ème siècle et c'est inquiétant. Mais il y a déjà un moment que le mouvement s'est amorcé. Je me rappelle du début des années 2000 lorsque nous disions entre collègues que nous finirions nos jours en colocation tous ensemble pour ne pas ployer sous les charges des loyers ou autres...
Écrit par : lakevio | 18/02/2015
Ouf, je ne regarde plus la télévision. J'étais cependant au courant pour cette émission, j'aurais pu faire une exception...
Pas besoin de ces émissions pour être au courant, j'ai des exemples "live" autour de moi.
Une famille qui risque de perdre sa maison, sans avoir ensuite les moyens de se reloger.
Est ce ainsi qu'on "fabrique" des SDF ???
Écrit par : Françoise | 18/02/2015
Françoise, on fabrique des pauvres depuis des années mais ça ne les gêne pas, ils ne connaissent aucun pauvre..
Écrit par : heure-bleue | 18/02/2015
que de sujet a se désespérer, c'est très difficile en ce moment de garder la tête hors de l'eau même si on la garde haute .......................
Écrit par : maevina | 18/02/2015
Tu sais Heure Bleue, tu as cotisé pour la tranche plus âgée que toi. A présent, c'est nous qui payons pour toi mais comme on est de moins en moins à avoir du boulot, les cotisations diminuent comme peau de chagrin. J'ai fait une croix sur ma retraite.
Les jeunes savent qu'ils n'auront pas de retraite et s'organisent. Ils s'auto financent. C'est notre génération qui va mordre la poussière. Ceux qui ont du patrimoine feront avec. Les cigales vont crier famine. Oui, on fabrique du SDF en ce moment et à leur insu...
Écrit par : Armelle | 18/02/2015
Armelle, ça je peux le comprendre mais les caisses de retraites, toutes, ont joué en bourse l'argent des retraites et nous nous retrouvons comme certains américains qui ont cotisé à des fonds de pensions qui ont perdu l'argent investi et de nombreux américains travaillent jusqu'à leur mort.
Ici, on est déjà trop vieux et trop cher à quarante ans.
Que faire ?
Écrit par : heure-bleue | 18/02/2015
Oui, ils s'auto financent s'ils ont des bons revenus. Quand vous gagnez juste un peu plus que le smic .... expliquez moi comment vous pouvez épargner pour votre retraite.... c'est un peu le chat qui se mord la queue....
Écrit par : Nanou | 18/02/2015
C'est tout à fait çà : Du déclassement. ! Et dire que l'on voit (de force comme tu le dis ) nous obliger (notamment) à travailler (sur la base du volontariat) le dimanche également. Si l'on pouvait travailler la nuit pour le même prix , ils n'y trouveraient rien à redire . J’exagère ? A peine ! Ce n'est plus la classe la plus pauvre , c'est la classe humiliée ...et c'est triste à pleurer
Écrit par : Jerry OX | 18/02/2015
Mondialisation, je pense que le malaise vient aussi de là.
En attendant, les gens sont de plus en plus et pauvres et tristes.
Et ça ne date pas d'aujourd'hui, je suis étonnée que les gens se réveillent maintenant.
Cela fait 40 ans que ce malaise arrive doucement mais sûrement.
Écrit par : edith | 18/02/2015
Mondialisation, oui...
J'écoute beaucoup la radio, donc j'entends "la Bourse".
C'est effarant, ahurissant, en entendant certains commentaires j'ai l'impression que tout
va très bien madame la marquise...
CAC40 en hausse, actions également... mais c'est avec notre pognon qu'ils font ces bénéfices.
Écrit par : Françoise | 18/02/2015
Je n'ai vu que la 2e partie de soirée. Elle était certainement plus optimiste, car, ceux qui avaient perdu leur boulot en ont retrouvé, même celui qui était parti aux Canaries. Il était parti, et, au bout de 2 mois, viré aussi...Pouah.
Hier, en entendant le 1er ministre sur la Une, j'ai failli m'étouffer...Il veut faire travailler les gens le dimanche pour leur bien qu'il a dit.. N'ont aucune autre solution à proposer pour créer de l'emploi. Pouah.
Écrit par : juliette | 18/02/2015
j'ai entendu tout ça hier t Robert aussi!Rien ne m'a plu et Robert a enfoncé le clou en râlant jusqu'à ce que je lui impose (en douceur) de regarder le match! ouf!!!!!
Écrit par : emiliacelina | 18/02/2015
Vu aussi ..........triste aussi......
Écrit par : Colette | 18/02/2015
Je n'ai pas vu, j'étais au cinéma, mais je crois que je n'aurais pas regardé, non pas que je veuille faire l'autruche mais pleurer toute la nuit n'aurait rien arrangé...
Comme le dit Edith, le malaise date... Oui il y a 40 ans tout juste, mon mari disait "on va droit dans le mur"... il a dit ça (entre autres choses) jusqu'à sa mort, j'en arrive à me demander si son coeur d'écorché vif n'a pas lâché à cause de tout ce qu'il voyait se tramer...
Écrit par : Praline | 18/02/2015
On m'a appris que pour tenir la route il ne suffit
pas de tenir le gouvernail, il faut regarder loin devant. Hélas, qui le sait de nos dirigeants? Je n'ai vu qu'une partie mais j'ai ete touchée
Écrit par : Marie-Madeleine | 18/02/2015
C'est sûr que pour les retraites, ça fait longtemps que ma génération n'y pense plus, déjà le travail....
Une fois que l'on sait que l'on va dans le mur, qu'on ne peut rien y faire, on s'arrache les cheveux ou on trouve une autre sortie ?
Écrit par : caro | 19/02/2015
La mondialisation aurait pu être un nivellement par le haut. Ils ont choisi de le faire par le bas.... la lutte des classes ? Ils l‘ont gagnée...
Écrit par : pennylane22 | 19/02/2015
je sais si c'est celui auquel je pense ca m'a deprime completement. Non seulement un sentiment d'impuissance et de colere inutile....
Écrit par : Yolande | 10/03/2015
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