16/08/2021
Elle est dans la salle ?
Elle fait une drôle de tête, cette dame peinte par Mary Cassatt.
Quelle idée semble la préoccuper.
La scène ?
Les spectateurs ?
À vous de le dire.
Mary regarde attentivement la salle pour voir si sa grande rivale Diane est à sa place.
Elles ont le même amant et Mary n'a pas encore envie de se débarasser du Duc.
Elle a besoin de son argent pour assurer ses vieux jours.
Diane est belle, plus belle que Mary.
Mais Mary peut compter sur sa réputation au lit pour satisfaire ses mécènes.
"Ardente au déduit" dit-on d'elle dans les soupers entre messieurs...
Les courtisanes sont comme les étoiles filantes.
Elles ne brillent pas longtemps.
Bienheureuses si elles peuvent conserver leurs bijoux sans avoir à les mettre dans les mains d'un prêteur sur gages.
Mary ne regarde pas la scène, elle rumine.
Le Duc s'est absenté depuis trop longtemps et Diane n'est pas à sa place...
Enfin ! Le Duc arrive, il a l'air d'un chat repu.
Le rôle d'une maîtresse n'est pas celui de faire des reproches mais justement de le repaître.
Il faut donc savoir faire bonne figure.
D'ailleurs Mary est fatiguée ce soir et le Duc peu vaillant.
Elle va pouvoir dormir tranquille.
Elle va le ramener chez elle.
Il faut, elle doit rester vigilante...
09:48 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : devoir de lakevio-le goût, opéra, illusion
17/04/2020
Paris ville fantôme.
Hier, nous sommes allés chez le médecin.
Je voulais prendre un taxi mais l'aventurier voulait prendre le bus.
Il a gagné !
Il aurait fallu qu'il soit malade depuis trois jours pour que mes arguments réussissent à le convaincre...
Déjà, le bus est vide, on n'aperçoit même pas le chauffeur et il est défendu de monter par la porte avant.
Nul besoin d'appuyer sur le bouton "arrêt demandé" car le bus fait omnibus.
La ville est vide et on prête attention à des détails.
À peine le temps d'avoir l'impression d'être dans un film de Science-Fiction qu'on est déjà arrivé au square du Temple.
Les grossistes, les derniers, sont fermés.
On marche sur la rue, on aperçoit la mairie où nous nous sommes mariés y a une éternité dans ce quartier bruyant où aujourd'hui on entend plus les oiseaux que les voitures.
Je repère un traiteur ouvert et la boulangerie Manon est ouverte.
C'est tout.
De notre passage chez le médecin on retient que le Goût a une bronchite et ressort avec sa dose d'antibiotiques.
Nous repartons vers la République.
Toujours aussi peu de monde.
Le Monoprix est ouvert et je n'ai même pas envie d'y entrer.
Nous traversons la place de la République sous l'oeil indifférent de la maréchaussée.
Et toujours ce silence...
Nous sommes "habitués à confiner" dans notre quartier, voir un autre quartier où nous avons vécu quinze ans nous semble irréel, quasiment un voyage extraordinaire.
Notre bus arrive.
Nous sommes quatre en tout avec le chauffeur.
Nous retraversons Paris avec le même sentiment d'incrédulité.
"Paris ma bonne ville" est endormie.
On attend un Prince charmant...
10:12 | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : paris, opéra, république, marais