heure-bleue

Cette nouvelle grippe a servi de révélateur.
J'ai de moins en moins envie d'écrire.

J'écrivais ce blog pour parler des Merveilles.
Elles vont bien, enfin la petite va bien, la pourvoyeuse de microbes va mieux.
Merveille est comme ses grands parents, fatiguée...

J'aimais au début, écrire dans l'anonymat le plus total.
Même le Goût ne savait pas, il n'avait pas de blog.

J'aimais être lue par des inconnus.

Je ne voulais surtout pas que des proches lisent ce blog.
C'est fichu !

Alors, j'essaie d'éviter le personnel.
Je me lance dans le général.
Ce n'est pas simple de trouver une idée chaque matin sur des petits riens.

Je n'ai pas l'âme écologique donc je ne vais pas vous donner mes tuyaux pour protéger la planète sauf : "arrêter de faire couler l'eau lorsque vous vous lavez les dents !"

Je ne cuisine plus.
Je ne prends presque jamais de photo.
Je n'ai plus de chat.

Je n'ai pas, hélas, le talent de Mab pour faire une note drôle avec rien dedans...

Hier soir, j'ouvre le supplément "Sortir" de Télérama et je me plonge dans ma semaine parisienne.

Je suis arrêtée tout de suite !
Qu'est-ce que c'est que ce charabia ?
Je connais les Parisiens.
Je connais leur snobisme.
Il me semble toutefois qu'écrire est un métier.

Je suis anéantie par quelques morceaux choisis sur la page.

"Je fonds devant un chanteur à la voix rauque, Mick Flannery, un songwriter."

Que c'est beau, ce "songwriter" au milieu de n'importe quoi !

Ne parlons pas de la critique gastronomique.

"Quand je vais au Théâtre Romain Rolland de Villejuif" commence le critique.
Notez que le critique de Télérama quitte Paris, il se rend dans des banlieues improbables, l'exil quasiment pour découvrir "La Culture".
Il va même au restaurant, chez "Show Devant".
"Dans son décor vintage, Show Devant offre un véritable spectacle dans l'assiette avec une cuisine "bistronomique" originale."

Oui, il a écrit ça, le critique...
Devant cette inventivité, je suis médusée, je sens que je deviens Gorgone...