heure-bleue

Diantre, vais-je devoir utiliser "Sex and the City" pour vous faire comprendre mes relations téléphoniques avec les enfants ? Big a bu pour oublier que sa petite amie vient de le lâcher, il se confie à Carrie et lui répète en boucle : "Tu vois, c'est ça, Elle peut me joindre n'importe où mais moi je ne peux pas !"

Avec les enfants, c'est comme ça, pourquoi avoir chacun un téléphone puisqu'ils ne répondent jamais, ils rappellent toujours, ce n'est pas la question mais pourquoi ne décrochent-t-ils pas ?.

Le Bibelot et moi avons déja décidé de ne pas mourir un WE. Le week end chez les enfants, c'est sacré, ils dorment, enfin ils essaient, vivent leur vie et ne téléphonent pas à leurs parents. C'est plutôt sain comme relation, le lundi, je suis sûre d'avoir l'Ours au téléphone, je suis gardienne de Merveille.

Une Merveille qui a besoin d'être recadrée, elle vient d'avoir 11 mois, tape du pied, ne baisse pas les yeux lorsque j'exprime mon désaccord, la Merveille est une petite fille trop gâtée qui veut faire tourner son monde en bourrique.

L"Ours a décidé de doubler mon temps de présence, je garderai donc aussi Miss Tête-de-bois le jeudi, sa grand'mère maternelle est fatiguée, je la comprends, le lundi soir je rentre toujours sur les rotules.

Vous les mères, vos enfants répondent-ils toujours au téléphone ?

Aucune nouvelle de mon futur FAI et l'actuel sent la fin de relation, il se traîne, il me fait une déprime, j'ouvre une page péniblement, je veux aller lire Otir, qui n'écrit pas en ce moment, et hop j'ai droit au sablier, puis à "this page cannot be dispalyed", commenter tient du parcours du combattant, je me refuse de faire comme Mab, téléphoner à F.. et me retrouver avec une facture du montant d'un sac à main, celui qui j'ai aperçu samedi...

Ce matin, l'homme a fait sonner le réveil, je me suis levée comme un zombi, j'ai pris ma douche, avalé mes médicaments et le téléphone a sonné : "Moman, c'est pas la peine de venir aujourd'hui JJF est malade, je vais rester avec elle et travailler à la maison", en bonne mère, j'ai répondu : "C'est pas grave mon Ours" alors que j'avais encore mon oreiller collé dans le dos !

Je suis une grand-mère heureuse, les enfants habitent Paris, nous aussi, je les vois toutes les semaines, je ne vais pas râler parce que je me suis levée pour rien ce matin.

L'homme a RV ce matin, toujours ses Prud'hommes, il en fait une affaire de principe, la seule chose que nous avons à volonté, c'est du temps. Les patrons qui se sentent invincibles, soutenus qu'ils sont par le jeune marié, doivent aussi rendre des comptes.

Si j'en avais le droit, je vous mettrais une photo du "bureau" de l'homme chez son exploiteur, on dirait une décharge municipale...

Ce matin, enfin vers 13 heures, le Bibelot part chercher le pain, il croise Madame de à la boulangerie, cette dernière semble légèrement ennuyée de croiser l'homme, l'homme est courtois, enfin presque toujours, il salue, engage la conversation, apprend que Madame envisage de déménager...dans 10 ans ?si Dieu veut, c'est une des distractions de Madame de, visiter des appartements, c'est gratuit, on peut écraser les vendeurs, le kif.

Le Bibelot paie son pain, Madame de va pour payer sa brioche, c'est la Marie Antoinette de Coppola et ne peut s'empêcher d'ajouter "Je ne suis pas sûre d'avoir assez d'argent sur moi !".

Ce qui est bien avec Madame de, c'est qu'on ne peut pas être déçu, deux minutes avec elle, la mesquinerie pointe son nez.

Nous partons nous promener, en fait nous partons à la recherche d'une boutique que Milky connait bien aussi, sa propriétaire charmante à changé d'arrondissement, nous voulons lui souhaiter le meilleur pour 2008 : "C'est Madame de qui t'a donné mon adresse ?". Je lui avoue que non, que je suis en froid avec Madame de, et A. qui est la plus agréable des commerçantes m'avoue qu'elle a vu Madame de, que cette dernière a trouvé sa boutique moche, qu'elle n'avait plus rien à vendre et autres gracieusetés...

Il neige à Jerusalem et il pleut sur Paris. J'adore la pluie à Paris, la nuit ! C'est une raison purement égoïste: lorsqu'il pleut la nuit, le sirop cognac boit chez lui, et ma rue reste silencieuse.

Lorsqu'il pleut aussi le matin sur Paris, je râle, je "mourgoune" et si j'étais encore une enfant, je dirais à ma mère : "Maman, je m'ennuiiiie !" sauf que ma mère, qui n'avait pas lu Dolto laissait les enfants s'ennuyer, sans êtat d'âme, comme quoi, elle faisait du Dolto sans le savoir comme certains Monsieur Jourdain faisait de la prose.

Les jours de pluie, je n'ai pas envie de sortir et je n'ai aucune obligation, je ne vais pas aller rassurer ma banquière tous les deux jours, non je ne partirai pas avec les cinq milliards d'euros que ma banque ne doit même pas possèder, ce n'est pas une banque d'affaires, les employés de ma banque n'ont même pas les moyens de déjeûner dans le quartier où ils travaillent !

Je n'irai pas, non plus, chez mon libraire, ma pile de livre reste à sa place à côté de mon lit, elle ne baisse pas...

Je ne peux pas non plus passer la journée à compter les euros, ceux qu'on pique à l'homme, au nom de la solidarité, quel joli mot, solidarité, et si mal employé.

Je vais continuer à ronchonner dans mon coin...