Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/07/2020

La rue Rambuteau

Quand je suis arrivée, mon nouveau quartier était comme ça :

paris,rue rambuteau,les halles

Lorsque j'arrive dans le quartier, la rue Rambuteau est longue.
Elle commence rue des Archives Nationales et finit aux Halles.

Les Halles existaient encore.
Ce qui deviendra le "Quartier de l'Horloge" est un coin tout lépreux et noir.
Le Centre Pompidou est encore un projet fumeux.

J'habite du côté des Archives Nationales, au quatrième étage sans ascenseur.
C'est un appartement biscornu mais charmant et je travaille dans la rue.
Je ne passe guère par la rue Montorgueil car je n'ai pas le temps.

Je verrai la fin des Halles, le trou des Halles qui a failli engloutir Saint Eustache.
Je verrai aussi l'arrivée massive des rats dans le quartier.
Ils ne sont pas tous partis à Rungis, certains sont restés parisiens...

J'irai faire connaissance avec le nouveau Forum des Halles dont je ne serai jamais une grande fan.
Je préfère, et de loin, l'église Saint Eustache qui s'enfonce doucement.

Je verrai la construction du Centre Beaubourg et la destruction de tout un quartier dont les gens seront relogés en banlieue.
Ce n'est pas un choix pour de nombreux Parisiens modestes qui n'ont déjà plus les moyens de se loger dans leur ville.

Aujourd'hui la rue Rambuteau a perdu son âme et ses commerces.
Les enseignes comme "À la mère de famille", où le moindre chocolat coûte un bras et n'est pas meilleur qu'ailleurs, ont aujourd'hui pignon sur rue.
Il n'y a plus de vrai charcutier, mais des traiteurs en pagaille.

Lorsque l'Ours était petit, j'achetais ses pyjamas chez Unishop comme toutes les mères du quartier.
Aujourd'hui, Unishop n'existe plus, c'est devenu une boutique sans âme, sûrement une marque de vêtements qui viennent de Chine.

Voilà, Francesca, ce qu'est devenu le quartier Rambuteau.
Tu n'y reconnaîtrais plus rien...
Voilà ce qu'est devenu mon ancien quartier :

paris,rue rambuteau,les halles

18/06/2019

Le Marais.

J'ai vécu quinze ans dans le Marais.
L'Ours y est né.
Nous en sommes partis quand il avait quinze ans.

Je n'ai jamais aimé ce quartier.
Il n'y pas assez d'arbres, le square du Temple est trop petit qui bien sûr s'est refait une beauté depuis.
Je conduisais l'Ours au jardin du Luxembourg.
Plus tard j'ai fait la même chose avec ses filles...

A l'époque, il n'existait pas de "Haut Marais" ni de "Bas Marais".
C'était seulement "le quartier du Marais".
Les noms des quartiers leur étaient donnés par l'administration ou les siècles, pas par les agents immobiliers.
C'était un quartier de grossistes où on parlait yiddish et les appartements sentaient l'essence, enfin, lorsque j'ai vécu rue du Temple.

La rue Rambuteau était une rue commerçante, le boulanger, le charcutier, le boucher étaient des artisans, pas des artistes.
On vivait une époque où les gens se parlaient encore.
Ils n'avaient ni smartphone ni trottinette, et pourtant je ne suis pas centenaire.

Quand j'étais enceinte de l'Ours, dès le mois de juillet on a commencé à me demander "c'est pour quand ?" lorsque je passais dans la rue.
Une fois je suis tombée sur le dos. J'étais comme une tortue !
Je ne pouvais pas me relever mais beaucoup des grossistes du coin sont venus m'aider.

On peut dire que le coin a changé...

J'y retourne sans déplaisir mais je n'ai toujours pas envie de revivre dans ce coin là.
De toute façon, il est devenu et je ne sais pour quelle raison, un quartier de frime et de prix élevés.

Marais, rue du Temple, rue Rambuteau