heure-bleue

Ecrire, sans choquer le lecteur.
Pas facile, le lecteur est une petite chose fragile et la liberté de ton ne fait plus recette.

Ecrire sans citer le nom du magasin où tu fais tes courses.
Tu te retrouves avec des publicités d'une boîte qui utilise ta carte de fidélité pour ses approvisionnements.

Ecrire sans parler des enfants.
Tu n'as pas envie de te faire repérer une nouvelle fois.

Parler de ta ville en essayant d'en montrer le moins possible.

Ne pas pouvoir parler de Paris.

En ce moment, c'est le parcours du combattant pour rejoindre Saint-Lazare.
A la SNCF ils travaillent même la nuit.
Tu ne sais jamais lorsque tu as des trains et en plus tu dois être chez toi avant vingt-deux heures.

Oui, tu peux prendre le bus mais tu arrives dans le 17ème arrondissement.
Un arrondissement cher à ton cœur mais justement tu le connais.

C'est "relou" de tenir un blog, comme dirait l'Ours...

Je vis avec un homme qui a, lui aussi, certaines obsessions alimentaires.
Si je suis capable de faire plusieurs magasins pour trouver un chou chinois, je vais à la chasse aux "bonnes" pâtes avec lui depuis des années.

Lorsque nous habitions dans le 20ème et que Milky était notre voisine, le temps passe trop vite, il trouvait ses spaghetti bio au bout de la rue.
Pendant des années il n'a mangé que ses pâtes bio.

Nous sommes partis à Caen, ce fut moins facile à trouver.
Il me faisait traverser la ville pour les trouver.
Il lui arrivait même de collectionner les paquets.

En ce moment, une seule variété trouve grâce à ses yeux, les "torti", mais attention pas n'importe quoi.
La bonne marque et le bon temps de cuisson.
Oui, le temps de cuisson est important aux yeux du Goût.

Avant, il pouvait rester un bon moment devant le rayon des chocolats.
Après sa mésaventure, il passe rapidement mais s'arrête longuement devant le rayon des pâtes.
Qu'elles soient, artisanales, alsaciennes, bas de gamme, il cherche et il ne trouve pas toujours.

Alors, hier, nous nous sommes arrêtés partout pour essayer de trouver "ses" pâtes.
Il les a trouvées.
Il en a pris un kilo !

Deux obsédés vous dis-je...

Passionnant, non ?

Je suis contre l'ouverture des magasins le dimanche !!!
J'ai travaillé presque toute ma vie dans ma librairie.
J'ai dû parfois ouvrir le dimanche, ceux du mois de décembre.
Je peux affirmer que le travail du dimanche ne rapporte pas.
Les gens se promènent, regardent les vitrines, c'est beau une ville les dimanches de Noël, les lumières s'allument, les décorations brillent.
Et le commerçant attend le chaland...

Lorsque je vivais en banlieue Ouest, encore plus à l'ouest qu'aujourd'hui, avant Saint Germain en Laye, les oisives du coin avaient émis le souhait d'un centre commercial.
Dans une ville qui n'a pas de centre ville...
Et pas pour acheter, non, mais pour regarder !
Je dois rappeler aux promeneurs que le commerçant ne vit pas de regards.

Comme toujours, ceux qui demandent l'ouverture des magasins le dimanche sont ceux qui n'auront jamais à travailler le dimanche.
Nos chers, nos très chers, députés toutes tendances confondues, hésitent déjà à travailler la semaine, alors vous pensez bien qu'eux, le dimanche...
Allez donc faire un tour dans le quartier des ministères le week-end, on n'y voit pas un chat.

Je vais très souvent dans le Marais, j'ai encore des amis, un médecin et des habitudes dans le coin.
Je ne mets jamais les pieds dans le Marais le dimanche, on peut à peine avancer sur les trottoirs et les gens regardent les vitrines mais achètent peu et les boutiques sont quasiment vides.

Je compte, tu comptes, nous comptons tous.
Comment pourrions nous acheter un dimanche ce que nous ne pouvons pas acheter la semaine ?