heure-bleue

Oui ! Certains objets ont une âme !
Une âme mauvaise, en plus !
Rien que mon fer à repasser par exemple.
Je le branche et il faut un temps fou pour qu’il devienne seulement tiède.
Il ne fait que consommer du courant sans chauffer.
Tous les jours vers six heures et demie, je repasse.
Enfin j’essaie.
Pour ça, je mets un DVD. En ce moment c’est « Friends ».
Eh bien, alors que le Goût l’a déjà réparé au moins trois fois, le lecteur me remplace Rachel et Joe par des petits carrés pile quand ça devient intéressant.
Mes livres, ceux que je cherche régulièrement, changent de place chaque fois que Tornade vient à la maison.
Le Goût s’est attaché à réparer le fer à repasser.
On dirait qu’il a réussi.
S’il veut des chemises repassées, il va falloir qu’il s’attaque aussi à l’un des trois lecteurs de DVD de la maison…
Bref tous ces objets prennent un malin plaisir à déc… quand j’ai besoin d’eux.
Je hais ces objets pas si inanimés que ça finalement…

Nous avons retrouvé nos habitudes.
Le Goût qui part tout à l'heure retrouver un de ses amis.
Ils vont voir une exposition de photos, c'est leur alibi.
En fait, ils papotent.
Ne jamais croire un homme quand il dit qu'il n'est pas mauvaise langue.
Ils sont aussi mauvaise langue que nous.

Je lis "Duchesse à l'anglaise", le livre de souvenirs de la plus jeune des sœurs Mitford.
Deborah est la petite dernière, elle vient de mourir à 94 ans et j'ai l'impression de vivre une période historique de la perfide Albion.

Comme sa sœur Nancy, elle parle de sa famille, elle est plus gentille ou plus conventionnelle que sa sœur.
Il ressort de ses écrits que son père fut quand même un excentrique.
Ce fut pris ainsi parce qu'il était Lord, sinon il aurait goûté à la camisole.

Vous avez remarqué ?
Les riches sont excentriques, les pauvres sont fous...

Il pleut, je suis ravie, je vais pouvoir passer du temps avec ma duchesse.

J'aurais pu appeler ma note "l'éloge de la paresse" mais j'ai usé et abusé de ce titre.

2015 ne commence pas sur les chapeaux de roue, il commence doucement, on lit des âneries, on raconte des âneries, on se chamaille pour des âneries, ça ne vole pas haut.

On ne parle même pas expositions, ni cinéma, la culture sera pour plus tard.

Se laisser vivre ne donne pas des billets lyriques.

Sur ce billet d'une finesse incomparable, je repars boire mes ricorés.

Je ne sais pas ce qui nous attend cette année car j'ai zappé les vœux de notre Président normal.

A mon avis et j'espère sincèrement me tromper, c'est du sang, de la sueur et des larmes...

Pire, comme je n'ai plus vingt ans, l'idée de prendre une année de plus, en été de surcroît, ne me séduit pas plus que ça.

Sinon, la fin de l'année 2014 a été agréable.
Bon, le début 2015, c'est plus difficile.
A dix heures du matin, la Tornade et le Goût, mettent en boucle "Hasta siempre".
La révolution selon le Che.
Et ils la chantent en même temps !
Je vais avoir ça dans la tête pendant une bonne semaine...

Alors à défaut du meilleur, je vous souhaite à tous une année sans trop de turbulences et beaucoup de bons moments.