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30/04/2018

Le tableau.

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Mais quelle idée d'aller aux Puces ! Je n'ai jamais aimé ce coin.
Je n'aurais jamais pensé y retourner si une de mes amies n'avait pas eu, pendant un petit moment, un stand dans le coin des antiquaires.

Nous avions en commun une jeunesse difficile.
Tel-Aviv et d'autres choses qui n'ont pas leur place ici.

Je suis allée avec elle au "marché aux voleurs" sous le périphérique.
On y trouve de tout, des chaussures, des petits meubles, des pneus et même des œuvres volées dans les musées de province.

Je suis tombée en arrêt devant cette croûte.
Mon amie ne comprit pas mon emballement quand je me suis retrouvée l'heureuse propriétaire de ce tableau, vaguement enveloppé dans du papier journal.

Je regrettais déjà cet achat que je n'aimais pas vraiment.
Il me faisait penser à mon père, il matérialisait cette haine du Soviétique.
Haine qu'il a traînée toute sa vie, depuis l'arrivée des Russes dans son camp pour le "libérer".

De retour au stand de mon amie, cette dernière à consulté le "Bénézit", cette bible des antiquaires, par acquit de conscience.

"Mon" tableau y était répertorié.
Hélas comme oeuvre volée.
Il avait été dérobé dans un petit musée.
Il a fallu le signaler et le rendre.

Je suis rentrée heureuse.
Je n'avais plus pensé à ce tableau jusqu'à aujourd'hui.

Commentaires

Tu as choisi de parler tu tableau et non de la femme qu'il représente.

C'est un heureux choix et l'on reconnaît bien ta patte dans ces phrases courtes mais "parlantes".

Écrit par : Sophie | 30/04/2018

brr un texte qui donne des frissons pour tous les non-dits qu'il suggère!

Écrit par : Adrienne | 30/04/2018

Finalement tu avais fait "une bonne action", le tableau a pu retourner dans son musée !

Écrit par : Fabie | 30/04/2018

Ce n'est pas toujours frustrant d'être honnête, c'est déjà ça...

Écrit par : le-gout-des-autres | 30/04/2018

Le plus grand mystère de ton texte est celui du coup de foudre pour l'oeuvre... (Je me rappelle d'un achat que j'ai failli faire ; jeune couple, nous allons visiter une enseigne de meubles bon marché. Et nous tombons tous les deux subjugués par une chambre à coucher...verte ! Nous en rêvons toute la semaine et quand nous retournons au magasin, le samedi suivant... Mais quelle horreur ! Le choix se porta sur une plus grande sobriété.)

Écrit par : Vero | 30/04/2018

J'ai vérifié ce matin, ce tableau me faisait penser à un tableau de Picasso, visible au musée d'art moderne de Tel-Aviv, finalement, ces deux tableaux n'ont en commun que la grosseur d'un bras.

Écrit par : heure-bleue | 30/04/2018

Je n'ai jamais trop aimé le terme de -croûte- parce que je vois toujours derrière la chromatique, le plaisir pris par le peintre et ....par l'acquéreur.
Pour toi, tout est bien qui finit bien.

Écrit par : Chinou | 30/04/2018

Ca fait longtemps que je ne suis pas allée aux Puces de Saint Ouen. Ton tableau ne m'aurait pas attirée, je pense. Ca me rappelle la boutade d'un ami au sujet d'une de mes anciennes voisines qui ressemblait à cette femme là : on dirait une vachère polonaise, ne lui manque plus que le fichu... Celle-ci l'a !
Par contre, j'aime bien chiner ici et là. Ca va être la bonne saison.
Bonne fin d'avril bien pluvieuse !

Écrit par : Armelle | 30/04/2018

Ton texte est très attachant car il suggère un "avant" lourd et difficile. Sans doute l'effet évocateur du tableau.
Sur une toile, comme dans la vie car j'ai tendance à regarder les gens, je m'attarde sur les personnes. Derrière la façade ou la représentation, il y a quelqu'un. Et comme dans mon histoire, un geste, un don ou juste un sourire peuvent transformer les visages.
Bises

Écrit par : lakevio | 30/04/2018

c'est une histoire qui ne me surprendrai pas si tu me disais que celà t'es vraiment arrivé !

Écrit par : emiliacelina | 30/04/2018

Surprenant que tu aies acheté ce tableau... mais ouf tu en as été débarrassée... on t'a rendu tes sous au moins ? :-)
Comme Lakevio, je glisse très rapidement sur la "façade" pour m'intéresser à la personne qui peut se révéler merveilleuse malgré les apparences physiques... J'ai horreur d'entendre "la mince... la grosse... la blonde... la vieille... etc.

Écrit par : Praline | 30/04/2018

Oh, on dirait que c'est une histoire vraie que tu nous racontes. En tout cas, en ce qui concerne ton père, tu en as déjà parlé de sa "haine"...Mimétisme involontaire chez toi ?

Écrit par : julie | 30/04/2018

Je suis allée aux puces, une fois, enfant, avec mon père.
J'avais aimé. Je vais sur les broc' de village. On y trouve des trésors et des rebuts.

L'honnêteté a du bon.

Écrit par : Berthoise | 30/04/2018

Belle pirouette ! Tu n'es pas tombée dans le piège : tu as imaginé l'histoire d'un tableau et non celle du sujet !
Bravo...

Écrit par : Gwen | 30/04/2018

ton père en voulait aux russes qui l'avaient libéré des nazis ? Pourquoi ?

Écrit par : ang/col | 30/04/2018

Demande à tous ceux qui one été "délivrés" par les troupes de l'Union Soviétique"...
C'était une armée de brutes qui tapaient autant sur les prisonniers que sur les geôliers.
Lis "J'ai 15 ans et je ne veux pas mourir." de Christine Arnothy, tu auras une idée.

Écrit par : le-gout-des-autres | 30/04/2018

Les commentaires sont fermés.