11/03/2019
Flou artistique
On ne distingue pas pas encore les traits mais on y projette toujours quelque chose.
Voilà...
Une fois de plus on me chasse de ce porche !
Il paraît que je m'étale...
Il paraît que j'ai "des odeurs corporelles"
Il paraît que surtout je fais chuter la valeur des appartements.
Il paraît aussi que les touristes ne viendront plus visiter la Ville Lumière à cause de ma présence.
Je dois rester cachée, comme les rats.
Paris n'est que luxe, calme et volupté...
Il faut cacher cette misère que nous ne voulons pas voir.
Paris est une vitrine.
Les appartements y sont rares et chers.
Il faut attirer le visiteur qui dépensera beaucoup d'argent pour ressembler à un arbre de Noël ou à un homme sandwich...
Les bancs ont été conçus exprès pour être inconfortables pour les gens comme moi.
Un jour, pas si lointain je le sens, à l'aube lorsque le touriste dort encore, on ramassera les gens comme moi pour les exiler dans les campagnes désertes et on fera brûler les morts discrètement.
09:19 | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : flou, jeu, sans abri, femme