17/01/2022
Devoir de Lakevio du Goût No 111
J’aime cette toile calme de Marc Chalmé.
Néanmoins…
Je me demande ce qui traverse l’esprit de ces deux enfants
Bah… On le saura lundi, vous aurez des idées j’en suis sûr…
Louis essaie de remonter le moral de sa sœur.
Leurs parents viennent de leur annoncer qu'ils allaient déménager car leur père a été choisi pour représenter son entreprise à Londres.
« Même pas trois heures de train ! » a dit leur mère.
Leur père, lui, n'a rien dit.
Il s'entraîne et lit le Guardian dans son bureau...
« Nous viendrons toutes les vacances ! Vous verrez, vous garderez vos amis ! » a dit leur mère.
Suzanne ne veut pas mais à douze ans on n'a pas son mot à dire...
Elle sait qu'elle va perdre ses amis, qu'elle ne verra plus Julien et que cette garce de Camille va prendre sa place de confidente.
Elle sait bien qu'elle va perdre ses repères, qu'il faudra du temps pour apprendre correctement l'anglais.
Mais elle aime tellement sa ville, son quartier...
Bien sûr, elle passera quelques jours de vacance mais ses amies lui parleront de nouveaux profs et puis rapidement elle perdra ses amies, elles l'auront oubliée, elles ne viendront plus.
Louis est content, il est persuadé qu'il va rencontrer Beckham.
Lui, il ne s'intéresse qu'au foot.
Il n'est pas nostalgique.
Il n'a même pas pensé qu'il lui faudrait apprendre une nouvelle langue...
09:48 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : devoir de lakevio-le goût, nostalgie, départ.
04/05/2017
C'était mieux avant ?
Lorsque j'entends "c'était mieux avant", je sors mon révolver !
Je crois que ceux qui n'ont que ce mantra à la bouche ont oublié les difficultés d'avant.
Ma tante, celle qui est morte à un âge vénérable, a été la première de mon coin à avoir une salle de bains, une vraie, pas un cabinet de toilette.
Ses voisins venaient la visiter, l'admirer.
Je me souviens de cette salle de bains dont le vert était la couleur dominante.
Je me souviens aussi de la lessive.
Il n'y avait pas de machine à laver mais une lessiveuse qui bouillait des heures sur le gaz, la buée dans la cuisine, le rinçage.
Non, les femmes n'avaient pas le temps de s'ennuyer...
Mes parents ont eu la chance d'avoir très tôt un réfrigérateur, un vrai, un "Frigidaire", un truc énorme qui prenait une place folle.
Les autres ont eu droit au camion qui vendait des pains de glace et qui a continué à passer pendant des années.
La première voiture de ma rue a été admirée.
Les hommes tournaient autour, en décrivant les mérites avec sérieux.
Oui j'ai vu et connu tout ça et pourtant je suis née après la guerre.
Alors qu'on ne vienne pas me dire "c'était mieux avant".
La tuberculose faisait encore des ravages.
On mourait encore de la diphtérie à Paris.
La contraception consistait a appliquer la fameuse "méthode Ogino"
Le "baby boom" vient de là...
Il vous fallait aller en Angleterre pour vous faire poser un diaphragme.
C'était vraiment mieux avant ?
Je me souviens d'un seul truc qui était "mieux avant" surtout plus courant.
C'était la solidarité entre toutes ces femmes qui élevaient des enfants.
Les tours de l'une ou de l'autre pour conduire ces petits "Ogino" à l'école et aller les chercher.
Le partage, les cafés pris dans la cuisine, le prêt des œufs, de la farine.
Oui, enfant j'ai eu la chance de ne pas connaître les supermarchés sans âme...
09:47 | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : nostalgie, progrès, absence.