13/08/2017
Les ballerines de Saint Eustache...
J'ai failli faire une crise cardiaque lorsque j'ai vu la pub sur Saint Eustache, prévue pour aider au financement de la restauration de l'église.
La pub qui défigure Saint Lazare ne me dérange pas alors que celle de Saint Eustache me fait mal aux yeux.
Cette église s'enfonce tranquillement depuis de nombreuses années.
Elle a failli sombrer lorsqu'on a "troué les Halles" pour en faire cette horreur, ce centre commercial souterrain.
Le "schmattès" à la sortie du RER.
La pâtisserie industrielle, histoire de s'empoisonner avant de retrouver la surface.
A la sortie du Forum des Halles, ce n'est guère mieux.
Des chaînes de restauration rapide car elles seules peuvent payer les loyers exorbitants.
Je ne peux m'empêcher de revoir les Halles de ma jeunesse.
D'entendre le cri des bouchers.
De sentir parfois leurs mains baladeuses...
L'odeur des légumes partout, le parfum des fruits.
Parfois le rat qui passe tranquillement...
"Le ventre de Paris".
Je n'ai pas connu Zola, mais j'ai connu les Halles.
Alors l'autre jour quand nous sommes passés devant Saint Eustache enlaidie par la pub, j'ai "nostalgisé".
J'étais jeune, je n'avais même pas la télé et l'argent ne gouvernait pas encore le monde...
10:22 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : saint eustache, paris
Commentaires
Comme la municipalité de Metz a une véritable frénésie de constructions hideuses et soi-disant porteuses de deniers sonnants et trébuchants, on recouvre l'environnement de pub sur toile (comme celle que tu nous montres) qui tire l'oeil et fait oublier tout le reste.
Honte !
Écrit par : Sophie | 13/08/2017
Les Halles.... un souvenir d'enfance assez vague mais assez puissant pour qu'il ne s'efface pas totalement, même si j'idéalise ou transforme...
Papa nous avait emmenés dans un restaurant fameux "Le cochon d'or"... J'ai gardé longtemps le petit cochon, qui ne devait pas être en or... Qu'est il devenu ? Il est gravé dans ma mémoire, même si je n'arrive pas à revoir le visage de mon père, totalement effacé de mon cerveau.
Heureusement il y a les photos !
Puis, plus tard, je me souviens des soupes à l'oignon les nuits de fiesta... c'était chaud, c'était bon
Oui ce Forum est une merde, ne vivant plus à Paris, quand il m'arrive d'y aller en touriste c'est un endroit où je n'ai pas envie de mettre le bout d'un orteil.
Écrit par : Françoise | 13/08/2017
Le restaurant, c'est Le Pied de Cochon et il existe toujours.
Écrit par : heure-bleue | 13/08/2017
aujourd'hui je viens de voir le reportage sur le marché "des capucins" à Bordeaux et ça m'a fait le même effet en me souvenant de ma jeunesse quand parfois j'allais y rejoindre ma mère qui y était débardeuse. Plus rien à voir et ne reste que la nostalgie ! Les vannes parfois lestes et les éclats de rire faisait un bruit de fond que j'adorais!
Écrit par : emiliacelina | 13/08/2017
Le patrimoine souffre et on est obligé ou de solliciter l'argent privé ou en passer par la pub.
C'est partout la même chose.
Remarque, un truc m'a choqué, l'autre jour sur la 13. Un curé était assis. Il avait la quarantaine. J'ai attendu qu'il se lève pour laisser sa place à des femmes debout dont une enceinte... Faites ce que je dis, pas ce que je fais... Alors, la pub...
Écrit par : Armelle | 13/08/2017
Une vraie pollution visuelle.
Écrit par : mab | 13/08/2017
Effectivement on ne s'attend pas à une telle pub ! les temps sont durs .....
Écrit par : Colette | 13/08/2017
En effet, cette pub placée là est choquante...
Elles sont sympas les Halles de ta jeunesse :-)))
Écrit par : Praline | 13/08/2017
Y a juste un truc faux dans ce billet qui sonne si juste: l'argent a toujours gouverné le monde...
A part ça, tu écris bien la nostalgie.
¸¸.•*¨*• ☆
Écrit par : celestine | 14/08/2017
Par une chance que je qualifierais bien d'extraordinaire, j'ai vu les Halles (peut-être pas complètement, peut-être qu'on avait commencé à démolir certains pavillons) encore en activités, l'été 1970, quand nous sommes allés à Paris pour la première fois (ce fut un enchantement total, depuis l'arrivée en train, jusqu'à la fin, le métro et son odeur, les rames sur pneus, l'hôtel Proust, rue des Martyrs, Versailles, et, et...
Les Halles. Je ne me souviens pas trop de Saint Eustache, mais je me souviens bien de la fontaine des Innocents que ma mère voulait voir absolument, revoir en fait. Et d'un bui-bui où nous avons mangé, à midi, servis par une vieille dame sûrement du temps de Zola, qui pour faire mentir l'agitation parisienne, nous a servi le pain (nous disons "du pain français", hi-hi !) du beurre, une assiette de charcuteries, puis des tomates, puis les cornichons et les oignons. On avait l'impression qu'à chaque fois, elle réfléchissait à nous apporter quelque chose pour améliorer le repas. C'est un merveilleux souvenir.
Je n'étais pas en âge d'apprécier les Halles (j'avais douze ans et croyais que le monde que je connaissais était immuable), mais plus tard, quand j'ai lu Le ventre de Paris (qui n'est pas joyeux joyeux), j'ai pensé aux Halles de ce premier voyage.
Plus tard, j'ai vu le trou des Halles et puis le Forum.
Une auteure que j'aime bien a écrit un terrible polar (court et bien torché, et plein d'humour) qui se passe dans le quartier des anciennes Halles. "Ne tirez pas sur la violoniste" de Monferrand - Perrin, qui ont écrit deux polars ensemble, celui-là et "L'habit ne fait pas la nonne". Vraiment pas mal. Et bien écrit, ce qui ne gâte rien...
Écrit par : Pivoine | 14/08/2017
Les Halles , un quartier que j'ai connu enfant : mon papa travaillait au nord de St Eustache dans une rue qui, avant de prendre le nom de Léopold Bellan, s'appelait rue du Bout du Monde ! Un de mes oncles était fort aux Halles. Tous deux parlaient le louchébem, ce qui me ravissait et a sans doute contribué à mon goût pour les langues vivantes !
Écrit par : Fairy Naf | 14/08/2017
Bon, comme chez Le Goût, j'y vais de ma petite note discordante: je n'ose imaginer ce que serait le trafic en plein Paris si les Halles étaient toujours ce qu'elles étaient encore en 60; j'aime beaucoup la canopée, elle est douce, lumineuse et son nom lui va bien. J'aime aussi qu'on y trouve conservatoire classique et hip-hop tout à côté; j'aime qu'elle navigue à côté de ce vieux Saint-Eustache qui d'ici quelque temps aura retrouvé son intégrité... Quant aux temps où l'argent ne gouvernait pas le monde, je rejoins Célestine ;-)
Écrit par : La Baladine | 15/08/2017
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