Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/06/2016

Je suis privée de Neguev.

Je ne retournerai pas en Israël, pour des tas de raisons.
La première est que tous ceux qui ont travaillé avec le Goût ont quitté le pays bien trop vite pour qu'il n'y ait pas anguille sous roche.

Pourtant, avec ce printemps agité, j'irais bien faire un tour à Tel-Aviv.
J'irais bien retrouver les odeurs, la luxuriante verdure, les cafés en terrasse.

Le premier mois, j'étais enchantée.
Tout me semblait mieux qu'à Paris.
Il faut dire que boire un café en terrasse au bout de sa rue, en regardant la mer, c'est plutôt sympa pour une Parisienne de souche.

Rien n'est parfait.
Au bout de quelques semaines, regarder le ciel, le voir toujours bleu, ça donne des envies de ciel changeant.
Et puis la réalité de ce pays, qui se plaint beaucoup moins que mes compatriotes, où jamais je n'ai vu autant de jeunes gens estropiés.
Ce pays où personne de valide n'oserait stationner sur la place des handicapés, vous rattrape au tournant.

Il ne faut jamais croire les informations.
On ne parle jamais des trains qui arrivent à l'heure et la réalité n'intéresse pas vraiment les media.
J'en ai vu des attentats.
J'en ai vu des mères pleurant dans les rues à la recherche de leur enfant.
Ces enfants qui étaient sur la plage avec leurs profs pour une fête de fin d'année.
Et du sang sur la rue.
Le plus vieux avait 28 ans, c'était un accompagnateur...

Ce pays fait la fête parce qu'il vit sur un volcan et qu'il le sait.
On n'y est à l'abri nul part.
Le pays est petit et lorsque vous montez dans un bus, vous ne savez jamais si votre bus va arriver.

Depuis, je ne crois que ce que je vois.
J'ai vu la manipulation des media.
J'ai assisté à un attentat.
Le soir, je regardais A2, oui on reçoit les chaînes françaises.
Les journalistes sur place suivent la ligne imposée.
La version racontée était très loin de ce que j'avais vu...

Alors, avant d'écrire sur un Paris à feu et à sang, je commence par y aller.
Je ne l'ai pas encore vu à feu et à sang.
J'habite à dix minutes de Saint-Lazare.
Ça doit se passer pendant que j'ai le dos tourné...

Israël, Tel-Aviv, soleil