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20/12/2021

Devoir de Lakevio du Goût N°109

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Cette lithographie de Maurice Utrillo, que j’ai vue il y a bien longtemps au « MOMA » et qui m’est revenue à l’esprit au musée de l’Orangerie il y a deux jours, me saute à la mémoire.
Et à vous ?
Bah ! On verra lundi…

Madame Morel et Madame Deniau se croisaient tous les matins.
Madame Morel allait chercher le journal de son mari.
Madame Deniau, veuve depuis vingt ans, cherchait essentiellement un moment de bavardage pour tromper sa solitude.

Madame Morel commença par le sujet du moment, ce mystérieux virus venu de Chine qui semait la pagaille.
Madame Morel croyait ferme à la protection de sa vie.
Elle prenait de l'âge et voulait absolument que le pays tout entier ne mît plus le nez dehors.
Elle avait décidé de demander à son petit fils de lui apprendre à commander avec ce truc, ce machin, ah oui Internet !
Elle se ferait tout livrer !
Même le journal !

Madame Deniau ne voulait pas être enfermée, elle vivait seule, allait faire ses petites courses aux heures de pointe, racontait de menus potins à la boulangère, donnait sa recette de quiche à la caissière du supermarché.
Madame Deniau voulait voir du monde.

Fernand, qui tenait le café un peu plus loin dans la rue, était évidemment du même avis que Madame Deniau.
Son café c'était sa vie et son gagne-pain.
Il ne voulait pas entendre parler de fermeture.
Pas seulement pour la recette mais beaucoup pour ses "piliers de comptoir" qui venaient se réchauffer l'âme en buvant des "chopines" dans son bistro.

Fernand espérait tenir jusqu'à la fin de l'année.
Il voyait venir la fermeture prochaine et un séjour un peu long dans son Auvergne natale...