27/04/2018
Insensiblement...
Si tu t'imagines fillette, fillette, que ça va durer toujours, ce que tu te goures...
Bien sûr qu'on s'imagine que ça va durer toujours !
On cavale, on porte des cartons, on fait des batailles de boules de neige avec son gamin, on grimpe les escaliers quatre à quatre.
Et évidemment qu'on s'imagine que ça va durer toujours !
Le temps passe.
Le gamin se marie.
Il a des enfants.
On tient encore le coup avec la première Merveille.
Puis six ans après, arrive P'tite Soeur.
Les deux premières années, on ne s'aperçoit de rien, Merveille vient toujours seule chez Papy et Mamie, la petite détourne la tête lorsqu'elle nous voit.
Merveille joue à saute moutons sur les colonnes de Buren, mange une glace passage Vivienne et si on évite les miroirs, on se sent toujours jeune.
Bon, le matin, j'émets quelques "aïe" car la machine est un peu grippée.
Mais c'est bien connu, si à partir de cinquante ans, un matin on n'a pas nulle part, c'est qu'on est mort.
Depuis, on a les filles, les deux, c'est un lot.
Si on veut un peu d'harmonie, on finit toujours par prendre une fille chacun pour permettre à chacune de choisir son activité.
Je me retrouve souvent au jardin avec P'tite Sœur, à quatre ans et demi, on a des goûts simples.
On finit la journée sur les rotules, on a vieilli.
Le Goût tousse, il a dû attraper ça chez le médecin, ça lui fait mal sur le côté, ma hanche réclame du titane.
On refuse même de se regarder dans la glace de l'ascenseur car on ne se reconnaît plus.
On continue à trouver la vie chouette.
C'est peut être qu'on commence à perdre la tête mais on s'en fiche.
On est heureux.
Pourtant, on n'a jamais été cantonnier...
09:47 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : age, douleur, juliette gréco