14/09/2020
Amours, délices et orgues
Mais que diable vient-elle d’apprendre ?
Cette toile qu’on pourrait croire de Hopper si cette impression de joie ne venait assurer qu’il ne pouvait avoir peinte vous inspire-t-elle ?
Si oui, il faudrait que vous y glissiez les mots :
- Amour.
- Sandwich.
- Lèvres.
- Téléphone.
- Besoin.
- Tournevis.
- Caleçon.
- Seins.
- Gare.
- Cheveux.
- Toilettes.
Ils venaient de se retrouver après une longue séparation.
Il était parti pour dix-huit jours.
Dix-huit jours !
Une éternité lorsqu'on se connaît depuis quelques mois.
À peine le temps de souffler lorsqu'on se connaît depuis plusieurs années.
Il avait pensé à lui ramener des fleurs.
Le baiser était chaleureux, sans arrière-pensée.
Elle ne pensait pas à la machine à laver en panne.
Elle ne pensait même pas à lui parler de tournevis.
Il n'était pas encore sorti de la gare qu'il pensait déjà à la suite.
L'odeur de ses cheveux et de son parfum lui avait donné des idées.
Il avait faim d'elle et faim tout court.
Dans l'immédiat un sandwich ferait l'affaire.
Après l'amour, après la douceur de ses lèvres, le contour de ses seins, il chercherait son caleçon et son téléphone, un passage aux toilettes.
Eh oui ! Même dans les histoires d'amour, sauf dans "Belle du seigneur", on passe aux toilettes.
On ne l'écrit pas forcément, c'est tout.
Maintenant, il avait besoin de dormir.
Après l'amour les hommes ont sommeil.
Les femmes non.
Alors elle pensait à la machine à laver.
Il devait absolument la réparer...
09:59 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : devoir lakevio-le goût, amour