08/01/2020
Voyage en terre inconnue.
Lundi, le Goût avait rendez-vous, comme tous les deux ans, à l'hôpital de la Croix Saint Simon.
À Paris, ces temps-ci les transports sont rares...
Les chauffeurs de taxis sont donc redevenus arrogants.
Ça va leur faire drôle lorsque la grève sera finie même si pour l'instant les prévisions de transports en commun restent toujours fausses et optimistes.
Alors, nous avons pris le tram.
Nous avons réussi à monter.
Poussés par les uns.
Tirés par les autres.
Assis par miracle...
Nous avons pu nous asseoir surtout parce que de jeunes hommes se sont levés.
Nous avons alors vu défiler les portes de Paris.
J'ai souvent eu l'impression que la Cour des Miracles avait fait des petits aux portes de Paris.
Des zones sans commerce, des immeubles à perte de vue et rien d'autre.
Les stations de tramway ont des noms qui frappent : Rosa Parks, tout un symbole.
Il y a aussi "Delphine Seyrig", là j'avoue que je n'ai pas compris car elle habitait Place des Vosges.
Nous avons mis un peu plus de deux heures pour arriver à destination.
Une sensation de colère qui ne nous a pas quitté tout le trajet.
Les gouvernements successifs ont tous fait semblant de s'étonner de la colère qui gronde, de la police en arrêt maladie, des trafics, de la misère de tous ces reclus et se sont contentés de faire construire des monstres de béton et donner des leçons de morale et de civisme.
Un jeune black bayait aux corneilles, attendant de descendre pour allumer une pétard d'une taille impressionnante qui n'était pas le premier vue la vacuité de son regard et la niaiserie de son sourire permanent.
Quand j'ai vu la station où il descendait, je me suis demandé si, à sa place, je n'aurais pas fait la même chose...
09:55 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : tram, portes de paris, la croix saint simon
Commentaires
Tristesse et désolation... en terre inconnue, c'est peut-être plus propre, plus vierge, là où la main de l'homme n'a pas sévi...
Écrit par : Praline | 08/01/2020
terrible constat...
(mais j'espère que les nouvelles médicales sont bonnes)
Écrit par : Adrienne | 08/01/2020
Oui les nouvelles sont bonnes,la consultation dure 5 minutes après ils parlent de la politique et du délabrement des hôpitaux.
Écrit par : heure-bleue | 08/01/2020
Je fais le même constat a chaque fois que je contourne Paris. Je ne sais que penser ou imaginer pour enrayer cette dérive....
Écrit par : Armelle | 08/01/2020
Heureusement que les nouvelles sont bonnes...
L'urbanisme français diffère subtilement du nôtre. J'ai remarqué, lors du marché de noël, que des bandes de jeunes complètement allumés se baladaient un peu partout, entraient dans des épiceries d'où sortait un agréable parfum de H. Ils parlaient fort (pourtant, c'est censé endormir, non???) Ici, c'est la balade dans des quartiers désertés par les "Belges" de souche (hormis ceux qui n'ont pu partir), et l'élection d'endroits désertés, à l'ombre d'une église où l'on ne va plus guère à la messe (d'où l'idée de nos édiles d'abattre les arbres), dans le jardin de la bibliothèque, sur la terrasse d'un café fermé... Le long du canal... Mais c'est peut-être moins patent que dans certaines grandes villes en France où vraiment, il faudrait (me) payer pour habiter...
J'espère qu'être en colère n'est pas mauvais pour votre équilibre ... Je ne peux pas imager une si longue période de grève, pourtant, nous en avons vécu aussi (les poubelles montaient presque jusqu'au premier étage des maisons...) en 1983... Je ne sais plus pour quelle raison.
Après, ce seront les taxis qui manifesteront, fais leur confiance...
Écrit par : Pivoine | 08/01/2020
constat réaliste
Écrit par : ang/col | 08/01/2020
Il y a de quoi être en colère, et triste.
Écrit par : Anita | 08/01/2020
Ce n'était déjà pas folichon, il y a 20 ans, mais la photo fait peur ....
Comment en est-on arrivé là ??
Et comment y remédier ?
Pourquoi les politiques de tous bords n'arrivent-ils pas à gérer ?
Tu parles de Paris, mais en province, il y a aussi plein de quartiers défavorisés dans la périphérie des villes.
Pour la drogue, je suis étonnée qu'on réclame la dépénalisation du cannabis, le début... des chemins de Katmandou, d'il y a 60 ans. La désespérance ...
Écrit par : Sophie | 08/01/2020
loin de la ville dans notre ptite commune nous sommes loin de tout çà et égoîstement je m'en réjouis......même si les infos m'attristent ......c'est le b...el !
Écrit par : emiliacelina | 08/01/2020
La première fois que j'ai vu ça, enfin, aperçu depuis le train qui quittait Paris, j'en suis restée sur le ... Heureusement que j'étais assise... J'habite un joli petit coin d'Île de France, et naïvement, je n'imaginais pas une seconde qu'il put y avoir ce qu'il est convenu d'appeler des bidonvilles à seulement 20 mn de chez moi....
Écrit par : Ambre | 09/01/2020
Paris chasse sa misère à ses portes et ferme les yeux... Contente des bonnes nouvelles!
Écrit par : manoudanslaforet | 09/01/2020
Bien sur que toi ou moi nous aurions fait la même chose, tu as fait une parfaite analyse de la situation...un pétard...c'est une cigarette qui fait rigoler...comme ça tu peux t'imaginer au bord de la mer, au soleil et ne pas voir ces horribles tours de béton....
c'est dans ces moment là que je me trouve bien dans ma campagne...quand aux transports...si vous étiez resté à Caen...lol...bisous...résultat de Mr ?
Écrit par : Charlotte17 | 09/01/2020
Vilaine photo...Mais, ce n'est peut-être pas toujours comme ça. Venait-on d'en chasser des migrants (la voiture de flic, tiens, ça ferait un beau devoir du lundi, enfin, beau, je me comprends). Quand on voit ça en province, c'est que c'est une fin de marché…
RAS pour le Goût. Tant mieux, encore une année de tranquille..enfin, j'espère...
Écrit par : julie | 10/01/2020
C'est vrai qu'habiter dans un tel environnement ne peut que pousser à trouver une échappatoire...
Écrit par : Fabie | 11/01/2020
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