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14/02/2017

בלגן

souvenirs,balagan,tel-aviv

Vous pensez bien que le nom de notre bestiole bien aimée n'a pas été choisi par hasard.

Enfant, je n'avais pas l'âme pieuse.
Je dois avouer qu'adulte, je ne l'ai toujours pas.
Je suis donc arrivée en Israël en connaissant quelques injures, un "shalom" même plus utilisé dans les boutiques car on dit "hi", comme en Californie...

Ce n'est pas simple de se retrouver analphabète.
Sauriez vous lire le titre de ma note ?
C'est "balagan", tel qu'on l'écrit en hébreu.
Eh bien, moi non plus je n'aurais pas su le lire.

Le premier mot que j'ai réussi à isoler, à comprendre, c'est "balagan".
Il faut dire qu'il sert à tout.
Le bus ne s'est pas arrêté ? On entend "ze balagan !", c'est le foutoir.
Une alerte attentat ? "ze balagan !"
Avec "sheket !" - Silence !- , ce sont les mots qu'on entend le plus souvent.
Il y a aussi "savlanout !", "patience !" qu'on entend souvent dans ce pays impatient.

Balagan, c'est le foutoir et le mieux c'est que ce n'est même pas de l'hébreu, c'est du russe.
Tout le monde l'a oublié, les Israéliens l'ont adopté, moi aussi.

Lorsque Balagan est arrivée dans notre vie, ce nom s'est imposé de lui-même.
Elle était maladroite, voleuse et israélienne.
Elle l'est restée.

Si je suis restée dans ce petit pays quatre ans, c'est grâce à elle.
Ce petit pays où le commerçant français te vend un échantillon gratuit en oubliant que tu es française.
Puis le même commerçant qui accuse sa vendeuse "imaginaire" lorsque tu viens lui secouer les puces.

Ce petit pays où tu ne connais pas la solitude.
Ce petit pays où on t'offre dix chaises si tu as un malaise.
Ce petit pays où tu peux mourir de la sollicitude de ceux qui veulent t'aider et qui te font manquer d'air...