12/08/2015
La benjamine.
Ma mère était si mince que personne ne s'était aperçu de sa grossesse.
Un jour, elle est revenue de la maternité avec une troisième fille.
Ma petite sœur.
Ma petite sœur n'était pas du tout le même modèle que celle du milieu.
L'attirance entre nous fut immédiate.
J'avais sept ans, elle en avait zéro et mon autre sœur vivait sa vie.
Et cette petite était si fragile...
Elle pleurait souvent.
Je pris l'habitude de dormir avec elle et de céder à tous ses caprices.
On avait failli la perdre si souvent, ses séjours à l'hôpital étaient si nombreux...
Il n'était pas question de mettre à l'école maternelle une petite chose aussi fragile.
Ni même de la mettre à l'école tout court.
Ma sœur allait donc chaque jour chez mon arrière-grand'mère.
Il n'était pas question de la laisser seule.
Donc, avant d'aller à l'école, je conduisais mon petit tyran chez mon arrière-grand'mère.
Nous montions plusieurs étages à pied car les enfants n'avaient pas le droit de prendre l'ascenseur.
Ma petite sœur fut scolarisée dans la minuscule école privée de l'immeuble de mon arrière-grand'mère.
Cette école, où j'ai pris des cours de maths, devait compter six élèves les bonnes années.
C'est là qu'elle devint sauvage.
Trait de caractère qu'elle conserve encore aujourd'hui...
09:47 | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : sororité, ma petite soeur, l'enfance
Commentaires
Mon enfance solitaire m'a rendue sauvage et je n'avais pas une grande sœur pour m'aimer. Quelle chance elle a eut de t'avoir.
Écrit par : Zazie | 12/08/2015
D'abord tu as connu ton arrière-grand-mère, puis la joie de pouponner avant l'heure puis celle aussi des mini-écoles ! J'espère que ta petite sœur se souvient du lien...
Écrit par : lakevio | 12/08/2015
Eu sans le t bien sûr
Écrit par : Zazie | 12/08/2015
C'est assez amusant de lire ce billet, je suis la petite dernière de trois filles et ma soeur du milieu avait 7 ans quand je suis arrivée ....
Il paraît que les soeurs (ou les frères d'ailleurs) du milieu sont d'un naturel jaloux. En tous les cas, ma mienne l'était. Elle m'a utilisée quand j'étais encore maniable et après, bof ! C'est ma soeur aînée qui m'a maternée jusqu'à ce que vienne le temps où j'ai dû le faire pour elle.
J'aurais aimé avoir un frère qui aurait satisfait mon père (ah le nom) et peut-être que la surveillance aurait été moins étroite !!!
Écrit par : Sophie | 12/08/2015
Est-elle toujours tyrannique avec toi cette petite chose fragile?
Écrit par : mab | 12/08/2015
Non, pas vraiment, on se contente d'échanges téléphoniques longs, faut dire que nos maris respectifs ne font pas d'effort...
Écrit par : heure-bleue | 12/08/2015
J'étais exigeante, pouponner mon petit frère (de 4 ans mon cadet), ne me suffisait pas. J'aurais aimé d'autres petits frères et soeurs -et, accessoirement, ne plus être l'aînée : un grand frère m'aurait bien plu-. Mais ce dernier souhait était impossible et je crois que je l'ai ressenti lorsque j'ai commencé à regarder les garçons d'un autre oeil. Est-ce vraiment d'un grand frère dont je rêvais ? :-D
Je ne sais pas si ma numéro 2 est d'un naturel jaloux. Je n'en ai jamais eu l'impression mais connait-on ces enfants ? En tous cas, pas de régime de faveur pour aucune des 3... je crois ;-)
Écrit par : Marie-Floraline | 12/08/2015
OUPS !!! SES enfants
Écrit par : Marie-Floraline | 12/08/2015
oui! elle a eu de la chance de t'avoir. C'est cette sœur là qui est venue dernièrement à Soulac ?
Et habituellement elle habite loin de Paris ? Heureusement qu'il y a le téléphone !
Écrit par : emiliacelina | 12/08/2015
oui, c'est elle, la petite..
Écrit par : heure-bleue | 12/08/2015
Sophie dit "Il paraît que les frères ou soeurs du milieu sont jaloux..." tant pis, j'aurais bien accepté cette place pour avoir des frères et soeurs....et ne pas avoir une enfance solitaire...
Écrit par : tanette2 | 12/08/2015
C'est marrant de vous voir raconter vos sœurs Le Goût et toi. Vous manqueraient-elles dans la 3e partie de votre vie ? "Cette jeunette", serait-ce une qui habite le bourbonnais, donc qui serait devenue "une paysanne" tout comme moi ?
Ca me fait penser à un de mes frère plus jeune que moi, qui avait fait de longs séjours à l'hôpital à Paris et dont ma sœur ainée s'occupait, elle qui était sur place, frère qui est devenu par la suite, un enfant gâté, têtu comme une mule...Il a été le centre de toutes nos attentions, pourri par ma mère qui lui passait tout (ça a bien changé, ma mère lui en veut beaucoup de ne venir la voir qu'une ou 2 fois/an). Nous prenions sa défense quand on l'appelait "le boiteux" à l'école, gare à ceux qui s'y avisaient. J'aimais cette solidarité entre frères et sœurs, le clan que nous formions. Ca nous a bien aidé pour nous soutenir mutuellement face à notre terrible mère.
Je suis celle du milieu, 4 au dessus, 4 en dessous. Non, je n'étais pas jalouse. Au contraire, j'aimais ce statut. Je pouvais naviguer entre les plus jeunes et les plus âgés, tantôt me sentant encore enfant, tantôt adulte. Je me sens encore maintenant dans cet état d'esprit, même si je vois peu certains frères et sœurs. Je regrette d'ailleurs cet éloignement. Quand notre mère ne sera plus là, je gage que nous ne nous verrons que de loin en loin, aux enterrements, parfois peut-être à un mariage.
Écrit par : juliette | 12/08/2015
J'espère que mes enfants continueront à se voir plus tard sans nous.
Écrit par : Berthoise | 12/08/2015
Ça dépend de ceux et celles avec qui ils et elles sont mariés...
Écrit par : le-gout-des-autres | 12/08/2015
Une école privée avec si peu d'élèves? Connais pas ça...ça devais être comme un précepteur...elle est toujours aussi fragile?
Écrit par : esthériane, mialjo | 12/08/2015
Je suis fille unique. J'étais donc le centre du monde. Je me suis ennuyée...
C'est sans doute pour cette raison que j'ai pondu une famille nombreuse. Je voulais le clan soudé que je n'ai pas eu. Aujourd'hui je l'ai.
Quelle chance vous avez le Goût et toi !
Écrit par : Sauve qui veut | 12/08/2015
moi aussi j'étais fille unique, j'aurais tellement aimé avoir des frères et sœurs, c'est pour cela que je m'étais jurée d'avoir une famille nombreuse, j'ai eu 4 filles élevées ensemble qui s'entendaient plutôt bien. Maintenant qu'elles sont adultes, elles sont si différentes que je ne suis pas certaine qu'après moi, elles continuent à se voir. la première avec la troisième oui, mais les enfants de la deuxième et ma dernière, ne fréquenteront surement pas les numéro 1 et 3, je vois déjà les relations actuelles se distendent et du fait de l'éloignement et du caractère tellement différent . Pour l'instant je suis le lien et je maintiens les réunions de famille, mais les unes et les autres ne font pas d'efforts, elles sont tout le temps entrain de se critiquer. Cela me fait beaucoup de peine car je suis tellement différente d'elles.
Écrit par : manouedith | 13/08/2015
3 soeurs et 1 frére, 5 enfants donc pour les parents. Proche de ma soeur aînée et de mon frére (quand nous nous offrions un bouquin l'un à l'autre c'était le même sans le savoir !). Les deux premiers sont au ciel ou en enfer, mes deux autres soeurs : bof bof bof... Des chieuses dont l'une est malheureusement en fauteuil depuis un AVC il y a quelques années.
Écrit par : Ckan | 13/08/2015
Pas de petite soeur, mais un frère de 18 mois mon aîné.
Nous nous sommes aimés sans trop nous le dire, parce que c'était inutile, nous le savions.
Il m'a quittée il y a un peu plus de deux ans, je n'imaginais même pas qu'il me manquerait autant.
Mes 3 petits enfants adoptés, n'ayant aucun lien biologique, s'entendent exactement comme si ils étaient sortis du même tonneau.
Je pense que tout est question d'éducation. Mon petit fils qui semble distant ne l'est pas... gare à celui qui s'attaquerait à une de ses soeurs, il le sentirait passer.
Les liens du sang nous obligeraient ils à nous aimer ?
Je ne le crois pas, en plus j'en ai la preuve :-)
Écrit par : Françoise | 13/08/2015
je pense que l'éducation n'a rien à voir, quand ils sont adultes il y a deux choses à prendre en compte le conjoint et surtout leur caractère qui s'est affirmé et qui parfois a changé . Dites vous bien toutes, nous connaissons nos enfants quand ils sont encore chez nous, mais nous ne les connaissons pas dans leur nouvelle vie et ça, ça change beaucoup parfois. Chez nous, elles ont été élevées à l'identique dans le sens de la famille primordiale pour moi, sur 4 une n'est pas du tout famille et celle qui est partie l'était mais moins que les deux autres et selective.
Écrit par : manouedith | 13/08/2015
elle habite le bourbonnais ? c'est là où je suis actuellement. Ma soeur avait 13 ans à ma naissance. Ce fut une deuxième maman (que j'aimais mille fois plus que la première)
Écrit par : liliplume | 13/08/2015
Fille unique, j'ai appris la solitude et l'ennui et j'ai souvent rêvé d'avoir au moins une sœur ou un frère !
Écrit par : Colette | 13/08/2015
J'ai toujours rêvé d'avoir une soeur... je suis restée enfant unique pendant 9 ans... puis Samuel est arrivé... je l'ai choyé, dorloté, adoré.... sa femme est une conne, on ne se fréquente pas... du coup non seulement je n'ai pas de soeur mais je n'ai plus de frère non plus....
Écrit par : Ysa | 13/08/2015
C'est incroyable comme ton billet sur la fratrie provoque des réactions et de la nostalgie chez tes lecteurs! Ce qui prouve que les liens familiaux sont toujours très compliqués.
Écrit par : muse | 13/08/2015
Faut dire que ce n'est pas comme les copains.
On n'a pas vraiment le choix non plus...
Écrit par : le-gout-des-autres | 13/08/2015
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