14/09/2006
Enfances
L'enfance laisse des traces indélébiles, on peut frotter, on peut consulter, on ne guérit pas de son enfance. Heureusement pour eux, nous ratons aussi l'enfance de nos enfants, on veut réparer, on crée d'autres blessures et ça continue encore et encore..
J'ai été une petite fille blonde, sage, à l'enfance atypique (on dirait que je parle d'un appartement), ma mère était trop jeune à ma naissance -elle n'avait pas 20 ans- et je me suis retrouvée, plus souvent qu'à mon tour, chez mon arrière-grand'mère, elle est morte depuis longtemps, elle me manque encore.
Je suis partie de chez mes parents, j'avais 18 ans, toujours étudiante, j'en ai bavé, je l'avoue, pas vous ?
Le bibelot, seul garçon, élevé avec 3 soeurs, un père malade, a été pensionnaire chez les Maristes, à genoux sur une règle quand il n'était pas sage et relevé par des taloches s'il avait le malheur de s'asseoir sur ses talons, il en garde une haine du clergé, un français parfait et quelques blessures secrètes.
Madame de., fille d'un producteur -à l'époque les producteurs s'endettaient et perdaient leur argent- a quitté la France à 8 ans pour y revenir à 16.
Seul l'homme avait un père adorable, le père de Madame de. n'était pas tendre, le mien après un périple qui lui avait fait parcourir la Russie, la Turquie et autres contrées pour revenir en France n'était pas une figure paternelle rassurante.
Nos enfances ont laissé des traces, Madame de. a peur des affrontements, l'homme a des difficultés à accepter l'autorité et moi je ne me sens à l'aise que dans les tempêtes.
J'ai été gâtée ces dernières années. Je vous demande de l'indulgence pour Madame de., son enfance chaotique lui a laissé un sentiment d'insécurité, elle a besoin de ses éventails pour survivre.
Nous avons tous des cadavres dans nos placards.
10:15 | Lien permanent | Commentaires (22)
Commentaires
Une note qui me fait me poser des questions que j'ai l'habitude d'éluder... Il y en a une qui me revient souvent, "Ca fait comment d'avoir une mère qui veut bien être une "moman"?".
Écrit par : onditque | 14/09/2006
Indulgence accordée sans restriction. Nous nous raccrochons tous à quelquechose. Une collection d' éventail au moins, c'est beau.
Écrit par : Phélycitée | 14/09/2006
Nous avons tous des cadavres dans nos placards, c'est bien vrai!
Écrit par : Africa_Delice | 14/09/2006
"J'ai été une petite fille blonde, sage, "
Sage ? Toi ?
Mon oeil !
(En plus t'étais pas blonde mais rouquine, je le sais, menteuse)
Écrit par : le-gout-des-autres | 14/09/2006
"Nous avons tous des cadavres dans nos placards"
Et même plus qu'on ne croit ...
Écrit par : Feul | 14/09/2006
Madame de B c'était ta belle-mère (ou c'est) ?
Moi j'ai eu une marâtre à 8 ans. J'essaie encore de m'en remettre, mais parfois des vagues de souvenirs arrivent et me mettent en colère contre cette femme qui n'a pas compris ce que c'était un enfant. D'ailleurs, elle n'en a jamais eu.
Écrit par : tajmahal | 14/09/2006
Madame de, c'est mon amie...
Écrit par : heure-bleue | 14/09/2006
j'ai la chance d'avoir des parents extras, même si le dialogue n'a pas toujours était simple avec mon père quand j'étais jeune, il était jamais là, parti toute la semaine, il était representant, conseiller municipal le we et président d'un club sportif ...du coup "j'ai construit" toute ma vie avec mes enfants tout le contraire de ce que j'avais vécu...il fallait que je sois présent tous les jours ! avec le recul je sais qu'il y a eu la quantité, mais pas sur de la qualité...
Écrit par : eric | 14/09/2006
C'est sûr que les jeunes années sont primordiales pour la formation d'un être humain. Cependant,dans des situations identiques, les individus n'ont pas les mêmes réactions.
En ce qui me concerne, j'ai l'impression que ces années (mauvaises et bonnes) m'ont aidés à faire de ma vie,quelque chose de "potable". Je ne m'en plains pas, car les placards (dieu sait s'il y en avait), je les ai obturés depuis belle lurette. C'est la seule façon qui permet d'avancer !
Écrit par : patriarch | 14/09/2006
De l'art de faire dans l'intimisme sans rien dévoiler, du grand art. Ces choses là sont si bien dites que je ne vais pas parler de mon enfance calme et choyée.
Écrit par : mab | 14/09/2006
Et moi je trouve que tu la défend très bien ton amie.
Concernant l'enfance, je rejoins assez Patriarch, on en fait ce qu'on en peut ! ça dépend du caractère aussi. On peut subir pleins de choses difficiles et avancer gaiement dans la vie, et on ne peut avoir qu'une toute petite blessure qui nous gache le moindre bout de bonheur.
Écrit par : mayga | 14/09/2006
je garde un magnifique souvenir de mon enfance. Pas beaucoup d'argent, mais beaucoup d'amour. Mais ce qui est marrant, c'est que certaines de mes soeurs n'ont pas les mêmes souvenirs que moi. on prend les choses, on les vit différemment.
Écrit par : Lulu | 14/09/2006
manque de confiance ne moi..je regardais tjs ma mère avant de répondre aux gens...elle répondait parfois pour moi. je la regardais pour savoir qu'elle était la bonne réponse, sa réponse...j'en reste un peu influençable.
Écrit par : jevli | 14/09/2006
Comme je l'écrivais à un ange auquel j'affirmais que jamais il ne me ferait de mal, ben oui même pas peur.
Même pas peur comme quand j'avais dix ans...
Et au dernier jour, j'aurai ces mêmes dix ans .
;-)
Écrit par : Thea_O | 14/09/2006
On est, en tant que parent, totalement imprégné de sa propre enfance... en imitation ou en réaction, selon.
Peut-être les "moins mauvais" parents sont ceux qui l'acceptent, et essaient de l'utiliser?
Note très touchante, par le fond et par la chaleur de l'amitié qu'elle dévoile... touchée, donc !
Écrit par : M'ados | 14/09/2006
J'essaye aujourd'hui de vivre en tenant la porte de ce placard fermée. Vivre aujourd'hui, au jour le jour, comme si c'était le dernier. Sans appréhension en se disant qu'il est inutile de changer son emploi du temps.
Écrit par : muse | 14/09/2006
C'est ce qu'on appelle la vie, non ? Cela t'a forgé un caractère, même si ça n'a pas été sans peine et ça te permet d'aller de l'avant.
Écrit par : Maurice | 14/09/2006
et oui on traîne ses casserolles. De sacrées casserolles parfois !
Écrit par : lili | 14/09/2006
Et parfois ces casseroles conditionnent même notre vie amoureuse...
Écrit par : ange-etrange | 14/09/2006
parfois on est ce que la vie a fait de nous et c'est bien sur pardonnable...ô combien !
Écrit par : lacigale | 14/09/2006
J'ai tellement eu conscience des sacrifices de mes parents pour que je ne manque de rien que je leur voue une gratitude sans limite...je suis fils unique ! Est-ce une tare ?
Pour ce qui concerne les accrocs, gamelles et autre...je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.
Écrit par : Maky | 15/09/2006
Et un jour des enfants nous adoptent pour leur plus grand malheur ?
Écrit par : ZIVVOUG | 15/09/2006
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