17/07/2006
Où sont les enfants ?
Colette, comme tout bon écrivain, a revisité ses souvenirs d'enfance, elle n'a pas été une mère admirable (ça n'existe pas), elle a été une mère absente, elle n'a pas non plus était une fille admirable (ça n'existe pas) mais elle sait manier la plume, en fait, elle ne savait pas manier que ça, elle avait du talent pour vivre, sa gourmandise légendaire, sa sensualité vagabonde, son amour des chats, inutile de dire que j'aime énormèment Colette.
Hier, les enfants sont venus pour le quatre heures, je pourrais écrire pour prendre le thé, mais nous buvions de la Badoit et j'aime bien le mot "quatre heures".
L'ours, comme son père, est un drogué de l'information, pendant que je regarde les maillots de bains avec jolie jeune femme, il met la télé, il zappe et trouve la chaine qui parle des "événements", on dirait presque que je vais écrire sur la guerre d'Algérie, "les évènements", non c'était une guerre et comme dans toutes les guerres, les hommes se sont comportés comme des brutes, rappelez vous le Borgne se vantant d'avoir torturé.
Je ne vais pas parler du conflit, je vais parler de souvenirs : "Maman, regarde, c'est chez nous" et oui, c'était le centre Dizengoff, j'habitais juste à côté, je sais pourquoi les journalistes ont tourné là, c'est à coté de la plage, juste à côté d'un service de l'Ambassade de France; 3 secondes plus tard "Regarde Maman, la plage des français"
Effectivement, le journaliste n'a aucun mal à trouver des interlocuteurs; L'ours regarde, il regarde les chalalas, en fait, il cherche le copain de Lycée, il n'a jamais eu de problème lorsqu'il est venu la bas, il savait qu'il lui suffisait d'aller à la plage des "français" pour retrouver des copains de lycée.
En fait, nous n'avons pas regardé des infos, nous avons regardé des souvenirs.
Où sont les enfants, ils sont rentrés chez eux...
09:50 | Lien permanent | Commentaires (17)
Commentaires
J'ai été voir si tu avais révélé ce secret et bien ..NON !!
C'est vrai que la télé, en dehors des événements, nous rappelle des épisodes de notre vie. C'était pareil pour moi, avec le grotte d'Ouvéa.
Écrit par : patriarch | 17/07/2006
J'ai regardé les infos, ils n'ont même pas montré la rue Bograshov...Et pourtant c'était pas loin, TF1 est minable...
Écrit par : le-gout-des-autres | 17/07/2006
Dans des circonstances un peu moins tragique (l'explosion d'un immeuble à Mulhouse en décembre 2004), il m'est arrivé exactement la même chose, vivant des souvenirs quand le journaliste voulait passer un tout autre message.
Écrit par : Enelice | 17/07/2006
les souvenirs sont tenaces, :o) mais tellement bons à évoquer ?
Écrit par : ln | 17/07/2006
Nous avons tous la même réaction lorsque les images des infos montrent des endroits qui nous sont familiers ... on pense aux souvenirs vécus. Mais ce qui est triste, c'est que trop souvent, les images des endroits tant aimés sont montrés dans des circonstances trop tragiques ...
Colette, une femme talentueuse, effectivement. Normal ! C'est une berrichonne, lol !!!
Écrit par : astra | 17/07/2006
Je trouve cela tellement terrifiant, vu d'ici. Et je suis loin de la réalité de ce que peuvent vivre ceux qui se trouvent là-bas, peu importe le côté de la frontière.
Juste l'espoir que cela cesse avant qu'il ne soit trop tard, pessimiste dirait qu'il est trop tard, optimiste ne peut que soupirer d'espoir. Réaliste ne sait rien.
Écrit par : Thea_O | 17/07/2006
Je ne suis pas étonné d'apprendre que tu aimes Colette.
Colette aimait la vie, mordait dedans avec gourmandise et savait l'écrire.
Elle associait le plaisir des sens et le plaisir des mots.
La vagabonde est un de mes livres de chevet.
J'ai été un peu déçu par le livre que Julia Kristeva lui a consacré.
Je pars une dizaine de jours en vacances j'emmène le dernier Fred Vargas et le roman de mon père de Decoin.
Bonne soirée.
Écrit par : bernie | 17/07/2006
Moi aussi la grande Colette est ma maîtresse à penser, ou à écrire plutôt. Depuis l'âge de 12 ans je dévore ses livres. Et je ne m'en lasse pas.
Quand mon père était dans le coma sa meilleure amie (en fait sa maîtresse), venait lire du Colette à son chevet. Et un jour mon père est sorti du coma en récitant du Colette : une histoire de cactus rose que ne fleurit qu'une fois par an...
Je pense à toi et à l'homme tous les jours en ce moment... Je ne comprends pas bien tout ça... Ca ne s'arretera donc jamais ?
Écrit par : la meli-mélo | 17/07/2006
On t'a déjà dit que tu écrivais bien ?
Écrit par : le-gout-des-autres | 17/07/2006
Dommage que ces souvenirs réaparaissent dans une telle occasion. Si cela pouvait s'arrêter enfin.
Écrit par : Phelycitee | 17/07/2006
Sur Colette pas grand chose à ajouter. Moi j'aime "l'Etoile Vesper" (entre autres derniers romans, suis pas fana des Claudine).
Ce soir on s'est pris (un peu) le choux avec le Gazou parce que je disais "mais Hezbollah ce sont quand même des terroristes" etc. Il n'était pas d'accord. J'ai pensé à toi et à l'Homme !
Bonne soirée de canicule...
Écrit par : Elvire47 | 17/07/2006
Comme tu le dis si bien encore, où sont les enfants ? car à travers tout ce que tu évoques, y compris Colette, je ressens cette même nostalgie, mélancolie soudaine, devant les souvenirs qui sont du passé, et les enfants qui ont vécu tout cela, qui sont partis, et en effet, que sont-ils devenus ?
Écrit par : aletheia | 17/07/2006
J'ai découvert grâce à toi un sujet à approfondir : le sionisme et son histoire. Je suis sérieux, ça m'intéresse. Si tu as des livres à conseiller... Et puis tu as raison de ramener le sujet à tes propres souvenirs, un peu de légèreté ne fait pas de mal. Un peu de légèreté troublée par la mention de la guerre d'Algérie. Les "événements"...
Écrit par : S. | 17/07/2006
Je rebondis aussi sur un commentaire plus haut,tu écris vraiment bien.
Mais pourquoi dire les "évenements" ?
Comme s'il fallait le susurrer,le murmurer,ce que je peux comprendre.
En Algérie l'on parlait pudiquement de tout s'en la nommée : La guerre.
Amicalement
Écrit par : Yvon | 18/07/2006
pas d'actualité dramatique au "pays" de mes souvenirs, et pourtant chaque image, chaque évenement qui s'y rapporte m'y renvoie et me remue. "tu y es allé?" "tu es aussi de la bas?" et le voyage recommence!
Écrit par : tarmine | 19/07/2006
Je crois t'avoir reconnu S, tu es sur Paris, en Allemagne, tu aurais le temps de boire un café ?...
Écrit par : heure-bleue | 19/07/2006
Où sont les enfants?
J'ai aimé trouver cette référence, ici... ça a été l'un de mes premiers livres "de grande", vers 8 ans je crois. Conseillé par ma Manman, qui a réussi, mieux que moi je le crains, à transmettre l'amour de la lecture à ses enfants...
Nous partageons toi et moi l'amour des chats (quatre pour moi, mais nous vivons "à la campagne"), et de Colette.
A bientôt ?
Écrit par : M'ados | 27/07/2006
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